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DEPOUILLLE DE L’OTAGE FRANÇAISE : Un marchandage ignoble

Publié le vendredi 21 octobre 2011 à 02h21min

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Marie Dedieu, l’otage française enlevée au Kenya dans la nuit du 30 septembre au 1er octobre, est décedée. Ses ravisseurs se sont retrouvés avec son cadavre sur les bras. Il ne pouvait en être autrement, vu la santé fragile de l’otage. Cette dame âgée, atteinte d’un cancer et se déplaçant sur un fauteuil roulant et qui, de surcroît, n’avait pas ses médicaments avec elle, entre les mains de ravisseurs en cabale, était en sursis. Le malheur a voulu qu’elle soit sur le chemin des preneurs d’otages. Ils ont ainsi précipité sa mort. Triste destin que celui de cette grande dame, amoureuse de ce petit coin de paradis où elle s’est installée depuis quelques années.

On ne sait pas encore si ces ravisseurs sont les Shebbab qui écument la région. Mais qui qu’ils soient, ils viennent d’inventer une nouvelle forme de transaction, macabre celle-là. En effet, le gouvernement français a laissé entendre que ses ravisseurs voulaient maintenant marchander la remise de la dépouille. Ils veulent de l’argent contre sa remise aux autorités françaises. Il n’y a pas de mots plus forts pour qualifier ce commerce : abject, ignoble. Il est tout simplement impensable que des humains se livrent à un tel deal. Apparemment, la cupidité des terroristes est telle qu’ils sont insidieusement en train d’instaurer une « bourse des otages » avec un cours selon qu’ils sont vivants ou morts. Odieux chantage !

Comment un Etat comme la France peut-il négocier décemment dans ces conditions ? Lors de la prise des otages français par AQMI au Mali l’année dernière, en septembre 2010, la France avait pu négocier des médicaments pour une des otages malade. Cette fois-ci, elle n’en a pas eu le temps. Les choses sont allées trop vite. Shebbab ou pas Shebbab, le mode opératoire indique bien la nature des ravisseurs et il faudra bien qu’un jour, les pays de la région et leurs alliés occidentaux règlent définitivement cette menace. Le Kenya, pour sa part, a décidé de mener des représailles. Courageusement, ce pays veut user du droit de poursuite en Somalie, sanctuaire des terroristes pour démanteler certaines de leurs bases connues de leurs services de renseignements. C’est une façon de mettre le holà, de dire qu’il n’acceptera plus d’incursion des groupes terroristes sur son territoire.

Malgré toute la volonté affichée de l’armée kenyane, elle n’arrivera pas, à elle seule, à bout de ces réseaux de bandits qui, malheureusement, se cachent derrière la religion musulmane pour poser des actes crapuleux. Il faut une action concertée à moyen ou long terme si l’on veut que la zone retrouve une certaine quiétude, propice au développement économique et notamment au tourisme. La Somalie incarne cette menace. Sans véritable Etat, ce pays est un terreau fertile pour la multiplication de milices de toutes sortes. Il faudra bien qu’un jour, la communauté internationale aille au-delà de ce qu’elle fait actuellement. Il faut une riposte à la hauteur de la défiance des terroristes. A défaut, ce genre de prises d’otages insupportables se répétera.

Abdoulaye TAO

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 24 octobre 2011 à 18:17, par Le Peuple En réponse à : DEPOUILLLE DE L’OTAGE FRANÇAISE : Un marchandage ignoble

    J’ai l’impression que le terrorisme sert la cause occidentale. Hé oui contrairement aux apparences. Les dirigeants occidentaux ont besoin des terroriste pour arriver à leur fin. Le jour que réellement le terrorisme ne leur servira plus, il la combattront, en attendant, ils préfèrent l’alimenter.

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