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Education et santé dans le Sahel Burkina : L’Ambassadeur Emmanuel Beth sur les traces de l’aide française

Publié le jeudi 20 octobre 2011 à 00h39min

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L’Ambassadeur de France au Burkina, Emmanuel Beth a séjourné les 17 et 18 Octobre 2011 à Dori. Objectif de cette première visite de Son Excellence Beth dans le Sahel : prendre le pouls des réalités locales et toucher du doigt l’utilisation de la subvention française au Programme alimentaire mondial (PAM) au titre de l’aide alimentaire aux Centres de santé et de promotion sociale (CSPS) de la région.

En 2011, l’aide de l’Hexagone au PAM au profit des femmes enceintes, des bébés malnutris du Sahel s’élève à un milliard de francs CFA, contre 600 millions de francs en 2010. Ce soutien financier de Paris au Programme alimentaire mondial contribue à nourrir environ 90 000 personnes fréquentant les CSPS et les écoles.

Pour cette première visite au Sahel Burkina qui coïncidait avec le premier anniversaire de sa présence au Faso, l’Ambassadeur Beth a eu droit à un accueil hospitalier de la part des autorités locales avec à leur tête le gouverneur Boureima Yiougo. A cela il faut ajouter le dispositif sécuritaire mobilisé pour parer à toute éventualité, menaces d’Al-Qaeda au Maghreb islamique (AQMI) obligent. S’adressant à son hôte le gouverneur Yiougo a dit ceci : « C’est un honneur pour nous de vous recevoir chez nous. Au nom des populations, je vous souhaite la bienvenue ».

« Je suis très heureux de venir aujourd’hui au Sahel. C’est ma première visite dans cette région, un peu éloignée de la capitale. Pour moi, c’est très important de pouvoir connaître les différentes régions du pays pour mieux appréhender comment on peut conduire notre coopération », réagira pour sa part le Représentant de France.

Pour la partie terrain de son séjour visant à constater de visu la destination finale de l’aide française au PAM, le diplomate de l’Hexagone était accompagné de la Représentante du PAM-Burkina, Angelline Rudakubana. Entourés de leurs collaborateurs, Son Excellence Beth et Mme Rudakubana ont visité au total deux dispensaires et deux écoles. Il s’agit de l’école de Kampiti, située à 6 km de Dori sur la route du Niger ; et l’école Dori D. Les dispensaires visités ont pour noms : CSPS Urbain de Dori et CSPS de Katchirga (16 km de Dori toujours sur la route du Niger). A chaque étape, l’Ambassadeur et sa suite ont eu des échanges avec le personnel enseignant ou soignant, les élèves ou patients, les populations locales pour saisir les préoccupations. Les problèmes au niveau des écoles visitées concernent surtout l’absentéisme, l’abandon des filles à partir de certaines classes comme le cours moyen du fait des mariages précoces ou autres.

Et pour encourager la fréquentation des filles, des vivres sont donnés par mois à celles qui sont assidues. C’est le cas à l’école de Kampiti. S’agissant des CSPS, les difficultés portent sur l’insuffisance du personnel soignant face à la forte demande, les longues distances à parcourir pour les patients. A ce propos, l’on note que le plus éloigné des villages et hameaux couverts par le CSPS Urbain de Dori se situe à 34 kilomètres alors que la norme nationale est de 7 km. De même la population à soigner est de 48 923 habitants alors que la norme nationale est de 5 000 habitants par CSPS.

Les chiffres ne sont guère meilleurs au niveau de l’enseignement avec un taux de scolarisation régional de 45% contre 75% sur le plan national. Et l’aide alimentaire du PAM à entendre les acteurs locaux de l’éducation contribue pour beaucoup au maintien des élèves dans les classes au Sahel. Mais, pour l’Ambassadeur Beth cela ne saurait être une solution d’avenir si l’on veut améliorer durablement la scolarisation dans la région. Et de plaider pour une solution endogène devant impliquer tous les acteurs : villages, communes, provinces, les partenaires et l’Etat. Mais, en attendant, il se félicite des résultats de l’aide alimentaire française au Sahel via le PAM.

« L’aide est bien utilisée ici, surtout quand on voit ces enfants avec le sourire, ces mamans avec des bébés qui profitent des aliments. Pour moi, c’est essentiel », nous confie t-il.
Pour la présente sortie à Dori, Son Excellence Beth était accompagné depuis Ouagadougou par deux de ses conseillers, en l’occurrence Laurent Barbot, Conseiller de Coopération et d’Action culturelle ; et Frédéric Lepez, deuxième Conseiller et Conseiller de presse.
Du côté de la Représentante du PAM, l’on notait la présence de Bibata Sankara, Cheffe du Sous Bureau du PAM à Dori ; Olga Ninon, Point focal pour la Nutrition ; Stéphane Degueurce, Chargé de Mission Sécurité Alimentaire et Célestine Ouédraogo, Responsable Information et Communication.

Grégoire B. BAZIE
Ph : Célestine Ouédraogo

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