L’incursion des éléphants dans les champs de culture est un phénomène réccurrent. Cette année encore, les pachydermes ont causé des dégâts dans les régions de l’Est, des Cascades et au Sahel. « Ils ont causé des dégâts de plusieurs hectares de cultures vivrières et ils ont détruit dans l’Est des vergers entiers (dans la province de la Kompienga), mais aussi dans la Léraba », a révélé le ministre de l’Environnement et du développement durable, Pr Jean Koulidiati. Au Sahel aussi, un éléphant qui avait l’habitude d’y faire un tour, semble s’installer et a déjà fait trois mois dans les zones « réservées » aux hommes.

Selon les explications du ministre, cette irruption dans les champs n’est pas du tout liée à une surpopulation des éléphants. Mais c’est parce que les pluies inondent les aires habituelles des éléphants, les obligeant à rejoindre des zones plus hautes. « Ils ont peur de s’embourber et vont dans les hauteurs, notamment là où il ya les hommes et leurs champs » dit-il.

Du piment comme solution

Le ministère qui dit prendre ce problème « très au sérieux » dispose de deux solutions. La première consiste à empêcher les éléphants de sortir des réserves. Le piment pourrait être utilisé comme une barrière miraculeuse. « Les éléphants n’aiment pas le piment. Ils ne franchiront jamais la frontière sur laquelle on a répandu le piment » a indiqué le ministre Koulidiati. Dans ce cas, il conviendra d’aménager des couloirs pour aider les pachydermes contre l’embourbement.
La deuxième solution qui signifie l’échec de la première consiste à mettre en place un mécanisme pour une « indemnisation complète et sérieuse » des victimes. Il faudrait dans ce cas pouvoir évaluer sans complaisance les pertes. A son avis, il ne suffira plus de donner par exemples des plants en guise d’indemniser celui qui a vu son verger détruit.

Par ailleurs, le ministère en charge de l’Environnement ne veut rien négliger dans la recherche d’une bonne compréhension du phénomène et des solutions possibles. Des personnes-ressources confient que les bergers sont eux-aussi souvent victimes des éléphants. Lorsqu’ils surprennent des éléphants sur leur itinéraire, le troupeau a une tendance naturelle à suivre les pachydermes.

Pour tout comprendre du phénomène, le ministre attend avec espoir les fruits d’une thèse doctorale sur la problématique des éléphants, parrainée par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).

En entendant, il travaille en tandem avec le ministère de l’Action sociale et de la solidarité nationale, « pour voir dans quelles mesures il peut y avoir solidarité en faveur des gens qui ont perdu quelque chose dans leurs champs ».

Aimé Mouor KAMBIRE

Sidwaya