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Réforme du système éducatif : Et si l’on revoyait l’entrée en sixième autrement ?

Publié le mardi 18 octobre 2011 à 02h32min

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L’entrée en sixième est un concours scolaire organisé annuellement, qui permet aux élèves les plus méritants d’aller au lycée ou au collège. Cependant, la Réforme en cours prévoit de généraliser le passage automatique de tous les admis au CEP en sixième, après l’étape d’expérimentation dans les 45 départements pilotes. En attendant cette généralisation, comme chaque année de nombreux élèves sont déclarés admis à l’entrée en sixième. Comme année aussi de nombreux élèves sont remis à leurs parents dès la première année pour insuffisance de travail. Une question se pose : pourquoi ces élèves jugés aptes à poursuivre au post primaire n’arrivent pas à aller un peu plus loin ? La réponse pourrait se trouver dans la manière dont les admis sont sélectionnés.

Par le passé l’entrée en sixième était un concours dont les épreuves étaient distinctes de celle du CEP. Mais sous la Révolution il fut instauré un concours unique d’entrée en sixième. Les mêmes épreuves servent depuis donc à dégager les admis au CEP et ceux de l’entrée en sixième. De notre humble avis les choses méritent d’être revues.

Il est vrai que la Reforme vise à accroître le taux d’accès au post primaire. Mais la réalité est que, dès les premières années, de nombreux admis dans les lycées et collèges n’arrivent pas à aller plus loin, d’où déception des parents. De notre avis certaines matières devraient être écartées au profit d’autres dans la détermination des admis à l’entrée en sixième. Il s’agit notamment de : la présentation, la récitation/chant, la lecture et le dessin. Certains sont admis en sixième grâce à des disciplines qui, bien qu’importantes, ne font pas le poids au post-primaire, car se « diluant » dans d’autres.

En effet, non seulement, d’une manière générale la quasi-totalité des élèves sont bien notés ou parfois même un peu trop favorisés dans ces matières alors que l’objectivité semble mise en doute, mais aussi ceux qui y excellent pourraient en profiter au post-primaire.

Les élèves auront donc deux notes : celles du CEP qui sont la somme d’une évaluation sommative, sanctionnant les études de six ans ; et les notes de l’entrée en sixième, comme évaluation prédictive, sélectionnant les élèves susceptibles d’entamer les matières du post primaire avec beaucoup de prédisposition pour une réussite probante. Voilà pourquoi les matières qui serviront à la présélection devraient être celles qui montrent les aptitudes de l’élève à poursuivre ses études au lycée ou au collège. Un élève admis au CEP a en principe une écriture lisible, il sait parler et lire en français. Ses compétences en lecture il les mettra en valeur lors de textes d’étude et autres devoirs de français.

C’est d’ailleurs cela l’un des objectifs fondamentaux de l’enseignement du français. Ses talents en dessins lui apporteront les points nécessaires lors de l’illustration de ses devoirs de sciences ou d’histoire/géographie.
Mais cette réforme n’empêchera pas que les élèves qui auront échoué à l’entrée en sixième mais titulaires du CEP puissent se faire admettre en sixième si les moyens le leur permettent, par le truchement du recrutement complémentaire d’effectif.

Nous ne faisons qu’exprimer notre point de vue et les critiques virulentes pourraient aider à consolider une position déjà prise ; et c’est tant mieux. Dans le cas contraire, une innovation dans la sélection serait la bienvenue.

Le passage systématique en sixième est bien. Mais le post primaire se charge de la sélection en séparant le bon grain de l’ivraie. Et de l’ivraie, il y en a toujours en quantité. Parce qu’en amont l’on n’a peut-être pas pris le soin de prendre les mesures nécessaires pour contrecarrer cet état de fait.

Même s’il y a lieu de revoir l’évaluation au post primaire, cette réflexion n’est pas inutile.

Gnindé BONZI

L’Express du Faso

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Vos commentaires

  • Le 18 octobre 2011 à 03:09 En réponse à : Réforme du système éducatif : Et si l’on revoyait l’entrée en sixième autrement ?

    Article sans tete ni queue. Ca prouve que toi meme tu n’es pas convaincu de ce que tu dis.

  • Le 18 octobre 2011 à 06:38, par isak En réponse à : Réforme du système éducatif : Et si l’on revoyait l’entrée en sixième autrement ?

    vrai c’est bien qu’on reforme ce systeme,car moi par exemple en 1992 j’etais le premier de ma classe et je me retrouve sans l’entré en sixieme. c’est là que tout est bloqué pour moi jusqu’aujourd’hui.je suis pour le passage libre

  • Le 18 octobre 2011 à 09:20, par jack En réponse à : Réforme du système éducatif : Et si l’on revoyait l’entrée en sixième autrement ?

    Je pense qu’il faut revenir a l’ancienne formule. Acceder en 6eme par le biais d’un concours. J’ai regarde pendant plus de 3 ans, le systeme camarounais et je note que son succes est surtout lie a la base. Pour aller en classe de 6eme, vous devez absolument avoir le CEP et le concours d’entree en 6eme. Resultat, je peux dire que le Cameroun est l’un des rares pays en Afrique qui dispose de ressources humaines de qualite. Il n’ya pas de honte a revoir de fond en comble notre systeme surtout que certains revent d’un Burkina emergent a l’horizon 2015 !!!!

  • Le 18 octobre 2011 à 09:59, par Dimathème En réponse à : Réforme du système éducatif : Et si l’on revoyait l’entrée en sixième autrement ?

    C’est écœurant de voir que de nos jours, nos gouvernants cherchent à faire plaisir à l’UNICEF, au PNUD ... en tentant contre vent et marré de gonfler le nombre d’écoliers qui franchissent le cap du primaire. A mon humble avis, il serait plutôt sage de songer à faire plaisir au pays que de continuer cette politique de la main tenue qui ne nous arrange en rien.

    De mon temps, au CM2 je savais calculer la somme à payer pour la facture d’eau et d’électricité (d’ailleurs je l’ai eu à l’examen du CEPE). Aujourd’hui dès que j’ai ma facture je sais combien je paierai le mois prochain. Aujourd’hui, ose donner un sujet de la sorte à un enfant et tu seras traité de tous les noms ( criminels, assassin, insensé...). Le niveau d’instruction au primaire comme au secondaire baisse mas cela ne semble pas inquiéter nos dirigeants. De grâce faisons un effort pour ne pas que cette autre forme de colonisation prenne le dessus. En effet, à force de nous pousser à former des cancres, ce sont les enfants du nord de l’Afrique qui viendront occuper les hauts rangs chez nous vu que, dans la configuration actuelle, ce sont les centres de formation professionnelle qui seront remplis. Nous auront beaucoup d’ouvriers et très peu de cadres de conception. Et contrairement à ce que nous croyons, ce ne sont pas les nuls qui vont dans les centres de formation professionnelle ailleurs. Ce sont les têtes pensantes s’il plaît. Ce qui ont fait la voiture, l’avion et le train n’étaient pas des cancres. Ceux qui les réparent et les entretiennent aujourd’hui ne le sont pas non plus. C’est seulement chez nous qu’on voit des analphabètes dans les garages. ATTENTION !!!!!

    • Le 18 octobre 2011 à 16:02, par L homme integre fache En réponse à : Réforme du système éducatif : Et si l’on revoyait l’entrée en sixième autrement ?

      Mr Diamantheme, quel etait votre age au CM2 et quel est celui des apprenants aujourd hui dans ces classes ?
      A votre epoque, aviez vous acces aux technologies modernes comme l internet , le telephone portable et le langage sms ?
      Je pense pour mapart qu il ne faut pas se precipiter pour parler de baisse du niveau de l enseignement sans prendre en compte tous les contours.
      Les realites d il y a 10 ans ne peuvent pas etre les memes aujourd hui, et l on ne peu pas donner la meme dictee aux enfants qui au CM avait 15 ou 17 ans a ceux qui aujourd hui ont la plupart 11 ou 12 ans et qui une fois a la maison aux lieu de reviser leur table de multiplication parce qu ils ont une peur terrible de la chicotte du maitre comme avant, se precipitent sur les jeux video ou les applications du dernier portable.
      La societe evolue, et l enseignement doit evoluer aussi avec cette societe.
      A mon avis, il est aberrant de vouloir maintenir le statu quo en voulant coute que coute imposer le CEp et l entree en 6., on gagnerait a les supprimer comme il faudrait plus tard supprimer aussi le BEPC qui ne sert a rien.
      Mais je detiens pas la verite absolue et suis ouvert a toutes critiques.
      cordialement

  • Le 18 octobre 2011 à 11:46, par L homme integre fache En réponse à : Réforme du système éducatif : Et si l’on revoyait l’entrée en sixième autrement ?

    Le debat est ouvert, moi je suis pour la suppression pure et simple du CEP et de l entree en 6 qui sont inutiles et budgetivores.
    L argent qui sert a organiser, transporter et nourrir les enfants lors de ces concours et autres frais de surveillance et de correction serviront a construire d autres ecoles pour augmenter le taux d alphabetisation.
    Tous ceux qui ont une moyenne superieure ou egale a 10 au CM2 doivent automatiquement aller au college point barre.
    Mr , songez aussi a eduquer nos enfants dans les langues nationales, c est possible avec de la volonte.

  • Le 18 octobre 2011 à 11:52, par MEDA En réponse à : Réforme du système éducatif : Et si l’on revoyait l’entrée en sixième autrement ?

    Le problème du système éducatif actuel est la formation même des enseignants. Ils sont mal formés et surtout n’ont pas la vocation parce que chacun veut un gâteau (salaire) à chaque fin de mois. Le reste il s’en fout. Or avant l’enseignement était une vocation. La société actuelle qui est faite d’affairisme et de népotisme fait que chacun veut avoir une fonction quelle que soit sa nature.
    Présentement il faut payer faire la formation et après faire le test d’intégration. et voilà demain on est enseignant. Que voulez vous ? Sinon les enseignants qui ont la vocation du métier leurs élèves sont toujours bien dans les lycées et collèges. Aussi avec la flambée des scolarités, comment l’élève d’un cultivateur peut il faire mieux au lycée ou collège ? Déjà au début des cours on les chasse du fait qu’ils n’ont pas payé leur scolarité. Pendant ce temps les parents sont toujours dans les récoltes et également ils n’ont même pas démarrer les cours.
    Aussi des enseignants disent que ce n’est pas leur problème pour la réussite des élèves. Pourvu qu’à la fin du mois ils touchent leur salaire. Le système est comme ça surtout que le PDEB est venu où on ne renvoie plus ni ne redouble plus. Pour faire croire au partenaire financier que le taux est élevé au Faso au niveau de l’enseignement.

  • Le 18 octobre 2011 à 11:59 En réponse à : Réforme du système éducatif : Et si l’on revoyait l’entrée en sixième autrement ?

    à mon avis il faut plus d’éléments d’analyse pour comprendre et soutenir votre proposition. s’il est vrai que la déperdition scolaire pose un problème à plus d’un acteur de l’éducation, revoir l’évaluation au CEP et à l’entrée en 6ème suppose qu’il n’y a rien à dire sur la qualité des apprentissages des élèves dans les classes . pourtant il est courant dans certains milieux d’entendre : "ce sont les élèves du PDDEB. ils ne savent même pas écrire correctement leur nom et ils sont admis au CEP voire à l’entrée en 6ème." des parents font souvent la pression sur des enseignants pour que obtenir que leur enfant redouble.

  • Le 18 octobre 2011 à 12:36, par Yaa mâam En réponse à : Réforme du système éducatif : Et si l’on revoyait l’entrée en sixième autrement ?

    Votre solution d’organiser séparément l’examen du CEP et le concours d’entrée en 6ème alourdira les charges financières de l’Etat sans garantie d’avoir des élèves plus aptes à poursuivre des études secondaires.
    Du reste, n’est-il pas pardoxal de penser que des élèves sélectionnés sur la base de quelques matières peuvent mieux rendre compte des acquis scolaires que ceux-là qui sont sélectionnés sur l’ensemble du programme ? Et ceux-là qui auraient réussi à l’entrée en sixième "ancienne formule" échouent-ils nécessairement quand on les évalue sur l’ensemble du programme ? Je pense qu’ils sont dans les cohortes qui arrivent en 6ème et il faudra peut-être des études pour déterminer que c’est uniquement ceux-là qui étaient forts en français et calcul au CM2 qui arrivent à poursuivre les études.
    De mon point de vue, le problème que vous posez ne réside pas dans la méthode de sélection mais dans la baisse générale de la qualité de l’enseignement et partant, du niveau des élèves.
    En ce qui concerne la réforme du système éducatif, il faut souhaiter que la mise en oeuvre des passerelles soit effective, car on y trouvera la solution des élèves qui ne s’en sortent pas dans l’enseignement classique et qui pourraient être mis rapidement en selle sur des formations qui ouvrent sur la vie active.

    • Le 18 octobre 2011 à 15:35 En réponse à : Réforme du système éducatif : Et si l’on revoyait l’entrée en sixième autrement ?

      Bjr

      Moi je suis enseignant dans la region de l’ouest,je desire permuté avec un enseignant de la region du centre.

      Voila un message d’un enseignant placardé sur le grand tableau à l’entrée du MENA à ouagadougou.Cet enseignant peut-il donner des cours de qualité à ces élèves,je penses que NON.

      Les écoles de formation enep sont ouvertes de nos jours à ceux qui ont la force monetaire pour assurer leurs formations d’enseignants.Ce qui veut dire que cette breche constitue une porte d’entrée pour les récalés au concours direct d’accès à la fonction d’enseignants.
      S’ils ont été recalés,c’est parce qu’ils ne sont pas bons donc par ce mecanisme ils se retrouvent un jour enseignants dans une école publique ou privée du burkina et vous vous plaignez de la qualité des enseignements donnés aux enfants.
      Allez y comprendre.

      • Le 18 octobre 2011 à 18:02, par rodman En réponse à : Réforme du système éducatif : Et si l’on revoyait l’entrée en sixième autrement ?

        Bsr
        dites à cet enseignant de la région de l’ouest qui entrain de dénigrer les inscrits sur titre de l’ENEP que rien ne prouve qu’il est plus bon qu’eux ni plus intelligent que ces derniers.Il a tout simplement eu la change de passer par le concours direct.Je ne suis pas enseignant je le précise mais à le lire c’est choquant

  • Le 18 octobre 2011 à 16:31, par Alexio En réponse à : Réforme du système éducatif : Et si l’on revoyait l’entrée en sixième autrement ?

    Pourqoui bloquer quelqu un qui a le CEPE ?Pas de sens.La France qui nous a coloniser ne fait plus ses embuscades qui a une repercussion sosiale negative pour son developpement.Reformer l education avec l instauration des metiers apres le CEPE.La theorie ne nous avancera pas,car chaque eleve est unique.Tout le monde na pas besoin de deveneir des medecins,bureaucrates.Look to Taiwan.

  • Le 18 octobre 2011 à 18:26, par Alexio En réponse à : Réforme du système éducatif : Et si l’on revoyait l’entrée en sixième autrement ?

    Pourqoui bloquer quelqu un qui a le CEPE ?Pas de sens.La France qui nous a coloniser ne fait plus ses embuscades qui a une repercussion sosiale negative pour son developpement.Reformer l education avec l instauration des metiers apres le CEPE.La theorie ne nous avancera pas,car chaque eleve est unique.Tout le monde na pas besoin de devenir des medecins,bureaucrates.Look to Taiwan.

  • Le 18 octobre 2011 à 20:33 En réponse à : Réforme du système éducatif : Et si l’on revoyait l’entrée en sixième autrement ?

    pourquoi ne pas tout supprimer ? BEPC, BAC, DEUG, LIcence, et que sais-je encore ?
    supprimons même l’école alors. cela fera moins de sinistres à nommer et le budget du pays pardon y aura même plus de pays. donc pas complications en sommes.

  • Le 18 octobre 2011 à 23:12, par Tuensé En réponse à : Réforme du système éducatif : Et si l’on revoyait l’entrée en sixième autrement ?

    En réponse à cet article, il faudrait poser la question de fond de la finalité de l’éducation de base (préscolaire, primaire et post-primaire.) et en lien avec notre héritage coloniale en matière de sytème éducatif.
    Pour ma part cette finalité devrait être de conférer à tout un chacun les savoirs de base (lire, écrire, calculer, s’orienter, connaitre sa culture et son identité, etc.) dans n’importe quelle langue (cf. disposition de la constitution du Burkina) pour être un citoyen selon le contrat social qui nous lie.
    Sous cet angle, il est de la responsabilité de l’école de conduir tout le monde à cet objectif, même ceux qui sont victimes d’handicaps (physique, mental, etc.) à travers des dispositifs spécifiques d’éducation spécialisée.

    C’est une absurdité dont je ne reviens pas que de déclarer un enfant inapte à apprendre à ce stade de l’enseignement de base. La signification de cela voudrait dire que la société à travers l’école a échoué à lui communiquer les bases de notre socialisation. Or c’est précisément l’objectif que nous assignons à l’école. Donc elle devrait, dans un contrat de moyens y amener tous et chacun,afin de renforcer la charte sociale du vivre ensemble.

    Voilà le vrai axe de la réfondation du système éducatif qu’il faudrait entreprendre. Et ce sont les pays qui ont bien compris cela qui sont en développement.

    Si notre système éducatif était une entreprise elle serait tombée en faillite depuis longtemps.

    Tuensé ou la vérité est belle !

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