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Autant le dire… : Aurons-nous suffisamment à manger cette année ?

Publié le lundi 17 octobre 2011 à 01h56min

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En attendant le bilan exact de la campagne agricole 2010-2011, le moins qu’on puisse dire est que les prévisions de production ne seront pas atteintes. En clair, la campagne agricole n’est pas bonne. Sut tous les plans. La production céréalière sera en baissé. Les quantités d’eau attendues ne sont pas tombées, si bien que les barrages qui nous ravitaillent, pour certains en eau de consommation et d’autres en énergie hydroélectricité, ne sont pas remplis comme cela devrait l’être. Du coup deux importantes équations se posent à nous et qu’il va falloir résoudre à tout point de vue. Celle de la disponibilité de l’eau de boisson et celle de la disponibilité des céréales.

Pour ce qui est de l’eau de consommation, il faut espérer que nous ressources souterraines en eau pourront combler le manque. Même là, il faut aller la chercher dans le sous-sol. Ce qui suppose la réalisation de puits et de forages là où il n’y en a pas. Pour ce qui est du probable déficit céréalier, le Premier ministre a fait ses propositions. Qui sont entre autres d’utiliser la culture de contre-saison pour combler un tant soit peu ce déficit.

Ce qui parait difficile dans la mesure où, compte tenu de la faiblesse des pluies cette année, il n’y aura pas non plus d’eau. Les barrages, comme nous le disions un peu plus haut ne sont pas remplis à leur niveau habituel. Cette proposition du Premier ministre, si elle pouvait être envisagée en d’autre temps, parait difficile à réaliser cette année. A moins que, une fois de plus, on ne réalise des puits et des forages un peu partout à mesure de servir pour l’irrigation, dont la culture de contre-saison. Dans ces conditions, les mesures d’accompagnement du gouvernement auront leur sens et permettront d’atteindre des objectifs visés.

Dans cette prévision afin de permettre aux Burkinabé de manger à leur faim, il y a des paramètres à prendre en compte. Dans un premier temps, il faudra faire le point exact de la situation, notamment les besoins par région, par province, par commune et pourquoi pas par famille comme l’a dit le Premier ministre, pour que personne ne soit oublié. Ce point, toute honte mise à part doit être soumis à nos partenaires qui nous ont toujours accompagnés dans les moments difficiles pour suite à donner. Autrement, il faut nécessairement, à partir de ce point complet, faire un véritable plaidoyer sans gêne.

Ne dit-on pas qu’une femme à beau cacher son intimité, le jour de son accouchement, elle ne le pourra pas ? Si nous n’avons pas à manger aujourd’hui, ce n’est pas parce que nous n’avons pas voulu produire, c’est parce que dame nature ne nous a pas donné dans le temps et dans l’espace les quantités d’eau qu’il nous fallait pour le faire. Ce n’est donc pas la faute à nos braves producteurs qui ont toujours respecté leurs engagements. En tout cas quand la situation le permet.

Quand bien même il faut faire appel à l’aide de nos partenaires et amis, il faut également que le petit peu dont nous disposons soit bien géré.
En effet, il est de notoriété qu’à chaque fois que la production céréalière est faible, et quand il y a pénurie de céréales, les premiers à en tirer profit sont les commerçants de céréales. Au détriment des producteurs, mais également des consommateurs. Tout simplement parce qu’ils font de la spéculation. C’est pourquoi, entre autres mesures à prendre, c’est de stabiliser les prix des céréales de grande consommation. Tout comme on l’a fait pour le riz, le sucre, le lait et autres. Savez-vous combien de francs CFA coûte déjà le sac de 100 Kg (il ne vaut pas 100 kilos chez les commerçants) de maïs en cette période de récoltes ? Le Premier ministre a dit dans son discours qu’il vaut 18 000 F C FA.

Imaginons combien il coûtera d’ici les mois de mai à août 2012. Le haricot n’est déjà pas accessible. Alors que nous sommes à la récolte. C’est pourquoi, le gouvernement doit être ferme. Les mesures de contrôle des prix et des quantités doivent être accentuées et rigoureusement menées. La stabilité du pays et le bien-être des Burkinabé passent par là. Car si les Burkinabé n’ont pas à manger, il ne faudra pas nous parler d’autres choses. Dans tous les cas, on dit à propos que ventre creux n’a point d’oreille.

Dabaoué Audrianne KANI

L’Express du faso

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Vos commentaires

  • Le 17 octobre 2011 à 02:44, par Mikiba En réponse à : Autant le dire… : Aurons-nous suffisamment à manger cette année ?

    Votre article est traité à moitié. Quand on parle agricole, il faut au moins associer l’elévage. Je crois que la campagne agricole est mediocre dans une bonne partie(3/5) car j’ai beaucoup tourné mais pas en tant que ministre ou député. Vous n’êtes pas sans ignoré que si la campagne est mauvaise au village on se rabat sur la vente des animaux pour l’achat des ceréales. Mais cette année une partie de notre cheptel est en territoire des pays voisins et n’est pas prête de revenir. Et aussi quelle politique avons nous pour maintenir et tirer profit du cheptel restant ? Cela peut être une solution pour une partie de notre pays

  • Le 17 octobre 2011 à 07:40, par Le Bouki En réponse à : Autant le dire… : Aurons-nous suffisamment à manger cette année ?

    Il me semble que la mesure la plus urgente est l’interdiction d’exportation des cereales des maintenant. Effectivement faire le point de la situation pour faire appel aux donateurs internationaux. La famine generale est inevitable cette annee dans le pays, car le grand ouest qui est le grenier du pays est en deficit de production.

  • Le 17 octobre 2011 à 22:48 En réponse à : Autant le dire… : Aurons-nous suffisamment à manger cette année ?

    Ce n’est pas étonnant ce qui nous arrive. L’Etat a toujours négligé royalement les zones productrices du Pays. Il y a un manque criarde d’infrastructure dans ces zones. Pas de routes fiables, pas de barrage et autres.
    Il faut impérativement que nous revoyons notre système de développement agricole et d’élevage.

    Webmater, j’espère que tu laissera passer ce message enfin. La censure n’arange ni le gouvernement ni le pays tout entier.

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