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Autant le dire… : Rompre avec les stéréotypes établis

Publié le vendredi 14 octobre 2011 à 01h44min

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Luc Tiao, le Premier ministre était hier face à la représentation nationale. Pour exposer aux députés et au peuple burkinabé l’Etat de la nation. Si ce n’est un rituel constitutionnel, il pouvait faire l’économie de telle déclaration. Puisque, en réalité, l’Etat de la nation, tout le monde le connaît. A moins qu’on ne veuille jouer à celui qui ne veut voir. Cependant, comme la coutume le veut, il a donc sacrifié à ce devoir constitutionnel. Avec une marque particulière. D’abord l’organisation de la déclaration. Alors qu’elle se fait habituellement dans l’après-midi, Luc Tiao a choisi de parler le matin. Et à répondre aux questions dans l’après-midi. Le tout en une journée. Pour donner à la déclaration toute son importance, puisqu’elle fait l’état de la nation, en même temps elle est un compte-rendu de l’action gouvernementale en une année.

Autrement, c’est le fruit de ce que nous avons nous-mêmes fait en une année pour notre pays. Le Burkina Faso ne pouvant être que ce que ses fils et filles veulent qu’il soit. C’est le cas de la crise socio-politique qui a secoué le pays au cours des mois de février à mai de l’année 2011.

Aussi, pour que certaines choses ne soient plus comme avant, Luc Tiao n’est pas allé par le dos de la cuillère. Abordant justement cette crise, il a dit qu’elle est la résultante de la montée d’une nouvelle génération, composée de jeunes majoritairement qui ont soif de justice, de liberté, de bien-être et d’une gouvernance adaptée. Pour Luc Tiao, la « société burkinabé a fondamentalement changé : les Burkinabé veulent la justice, ils veulent aussi l’égalité entre les citoyenne et la bonne gouvernance dans la gestion des affaires publiques ». Ils attendent donc des gouvernants « un comportement vertueux ». En retour, Luc Tiao a dit ses vérités, puisque, avant de demander la vertu, il faut soi-même en posséder.

C’est pourquoi, il a caractérisé de « bandits » les soldats qui se sont violemment pris aux populations et à leurs biens lors des mutineries à travers le pays, notamment à Bobo-Dioulasso. Des soldats qui « ont utilisé de façon désordonnée des armes lourdes », contrairement à l’éthique militaire. Des manifestations qui ont bafoué l’autorité de l’Etat. Ces comportements « nous ont obligés à recourir à la force pour mettre d’état de nuire ces militaires » qui d’ailleurs sont aux arrêts. De 566 au début, 308 autres s’y sont ajoutés, car reconnus comme meneurs. Face à de tels agissements, l’Etat « prendra désormais toute sa responsabilité et assurera aux Burkinabè la tranquillité, la paix et la sécurité ». Foi de Luc Tiao. Quant à la résolution définitive de la crise, il est convaincu que la solution se trouve dans le « dialogue politique et social » avec tous les acteurs de la vie socio-économique.

Dans la même lancée de la fermeté, il a prévenu que « le gouvernement n’accordera aucune tolérance à tout agent de l’Etat qui sera coupable d’abus de pouvoir ou de non prise de ses responsabilités dans l’exercice de ses fonctions ». Voilà qui est clair et bien dit. Les agents absentéistes, paresseux et négligents, ou encore arrogants vis-à-vis des usagers sont bien avertis.

Sur le plan politique, Luc Adoplphe Tiao qui apparaît moins politique, a tout de même décoché quelques flèches à l’endroit du chef de file de l’opposition Maïtre Bénéwendé Sankara. A qui il a frontalement dit que son « appel à une alternance forcée aux moments forts de la crise socio-politique » manque de vision sur le plan démocratique, mais également sur le plan de la loi. D’autant plus que le chef de file est un homme de loi, avocat de profession.

Comme quoi, Luc Tiao veut moraliser la vie socio-politique. Car, la démocratie ne s’improvise pas, elle se fonde, se cultive et se construit. Le Burkina Faso non plus ne peut se construire dans la pagaille, dans l’inégalité, dans l’injustice, dans la malgouvernance. A nous donc de faire le choix de notre avenir. Pour un état de la nation plus radieux, plus prometteur. Pour les générations futures.

Dabaoué Audrianne KANI

L’Express du Faso

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Vos commentaires

  • Le 14 octobre 2011 à 12:40, par la voie En réponse à : Autant le dire… : Rompre avec les stéréotypes établis

    « le gouvernement n’accordera aucune tolérance à tout agent de l’Etat qui sera coupable d’abus de pouvoir ou de non prise de ses responsabilités dans l’exercice de ses fonctions ». Voilà qui est clair et bien dit. Les agents absentéistes, paresseux et négligents, ou encore arrogants vis-à-vis des usagers sont bien avertis.
    dans la meme lancée les agents n’accorderont aucune tolerance à des responsables qui ne peuvent les occuper pendant les heures de travail y’a n en marre de lire les journaux et surfer sur internet tout les jours ! et dire que l’on quitte chaque matin la maison en disant qu’on part au travail !

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