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CNT libyen : Le timonier en second quitte le navire

Publié le vendredi 7 octobre 2011 à 03h00min

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Une conférence de presse animée jeudi 29 septembre par Mahmoud Djibril a été l’occasion pour le numéro du CNT de faire d’une pierre deux coups : l’homme y lâcha une formule laconique et presque lapidaire qui, à l’analyse, révèle une dure réalité : à l’heure actuelle, le CNT libyen peine et sue de tous ses pores pour gouverner une Libye débarrassée de son Guide, mais qui, en réalité, n’a pas encore trouvé celui qui le remplacera vraiment. Interrogé sur le calendrier à maintes reprises fixé pour l’annonce du nouveau gouvernement, mais autant de fois reporté, Mahmoud Djibril a eu ces mots : « J’espère que nous libérerons bientôt Syrte et Bani Walid pour commencer les négociations sur la formation du gouvernement de transition dont je ne ferai pas partie ».

Plusieurs assertions contenues en une seule et qui traduisent que le CNT qui s’acharna à déboulonner le Guide libyen, au moment de prendre les commandes du pays, ne se trouve pas au mieux de sa forme.

Primo, dans l’affirmation de Mahmoud Djibril, se laisse entrevoir une reconnaissance tacite que les bastions fidèles au Guide tiennent toujours ; les déclarations triomphalistes d’avant bataille auront fait place à la dure réalité sur le terrain : Syrte et Bani Walid opposent plus de résistance que prévu et à vrai dire, ce CNT qui semble avoir tout essayé se rend à l’évidence qu’il ne réduira pas ces places fortes sans risquer de remporter une victoire à la Pyrrhus ; en toute sagesse les combattants rebelles préfèrent prendre le temps de la réflexion, en entretenant le secret espoir que le temps jouera en leur faveur.

Secundo : en toute logique et survenant comme un corollaire du premier constat, la composition du gouvernement est remise à plus tard : normal, il y a plus urgent auquel s’atteler : à quoi servirait la publication d’une liste de ministres alors même que la situation sécuritaire peine à se normaliser, dans une Libye où rien ne dit vraiment que ladite situation sécuritaire ne pourrait pas évoluer au détriment des forces du CNT. Sans compter que ladite composition de cet hypothétique gouvernement s’apparente à un véritable casse-tête chinois.

Tertio : le numéro 2 du CNT à travers son laconique « je ne ferai pas partie » expose en public ce que de nombreux observateurs soupçonnaient, et qui, avec le temps, avait fini par devenir presqu’un secret de Polichinelle : il se passe du rififi au sein même de l’organe politique des insurgés libyens. Tensions et dissensions s’y révèlent de plus en plus visibles, avec les conséquences incalculables qu’elles peuvent revêtir à l’échelle du pays tout entier : une Libye étêtée, dont le Guide se fond désormais dans la nature, et dont les nouveaux maîtres manquent de cohésion pour assurer une direction saine à ce pays dont ils ont cependant voulu assurer la direction.

Pour un certain temps encore, la Libye est condamnée à errer au gré des incertitudes et des aléas que lui imposeront l’inconstance et l’incapacité de ses nouveaux maîtres à se montrer un tant soit peu cohérents, sérieux et désireux d’un nécessaire et salutaire esprit de conciliation qui jusqu’à présent leur a fait terriblement défaut.

Ainsi donc, le numéro deux du CNT ne sera pas du gouvernement qui du reste, tarde à voir le jour. Une preuve de plus, si besoin était, après la mort, il y a quelques semaines du général Younès, que dans la famille de l’organisation rebelle, le temps est peut-être à l’orage.

Mais pouvait-on en toute logique, s’attendre à mieux que cette triste image de paniers à crabe que le CNT donne à contempler de lui-même ? Peut-être bien que non : les différents courants qui le composent sont aussi disparates qu’ils se trouvent éloignés idéologiquement les uns des autres ; des tendances politiques, idéologiques et religieuses qui, en temps normal, ne daignent pas s’asseoir autour d’une même table, se sont crues dans l’obligation, circonstance spéciale oblige, de marcher ensemble et de faire face à un ennemi commun : le Guide libyen ; le colonel Kadhafi déboulonné, chacune des composantes s’empresse de retourner à ses vieilles amours, avec tout ce que ledit réflexe entraîne de divisions, de scissions et de haines fratricides à l’intérieur de cette instance qui, un temps, avait donné l’impression de conjuguer la même vision pour un pays que tous juraient de vouloir servir et défendre.

Exit Djibril ; qui sera le prochain qui, à son tour, jettera l’éponge ? Et alors on se trouve dans l’obligation de craindre pour cette Libye qui, avant même de connaître la liste de ses nouveaux maîtres, découvre que ces derniers ont fait le choix de cultiver les divergences, chaque tendance se faisant le plaisir de maximiser ses visions et ses exigences, dans le but évidente de marquer plus de territoire que les autres ; ces autres, jadis compagnons de lutte devenus aujourd’hui des adversaires puisque le moment du partage du gâteau est désormais à portée de main.

La Libye n’est tout simplement pas sortie de l’ornière ; à vrai dire, on se demande quand elle le sera. A ce stade de son histoire, ce pays est plus que jamais à la croisée des chemins ; reste à savoir qui saura concilier les différentes tendances du CNT, véritables alliances contre nature, pour en faire une organisation politique sérieuse, crédible, capable d’imprimer une direction nouvelle à un pays qui ne demande qu’à panser ses plaies ; pour le moment, ce CNT-là ne porte que le nom de ce qu’il prétend être ; pour la réalité des faits, il faudra sans doute attendre. Mais encore pour combien de temps ?

La rédaction

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 7 octobre 2011 à 10:14, par bouba En réponse à : CNT libyen : Le timonier en second quitte le navire

    M le journaliste, pourquoi vous étonnez sur la situation en libye, a mon avis c’est tout a fait normale.
    Le CNT mérite son sort, détruire son pays par ce que l’occident de Sarko vous a instrumentalisés, vous subirez une fin tragique.
    Cette guerre a été mené sur du mensonge et tout le monde le sait.
    Nous leur souhaitons malheur et échec.

    • Le 12 octobre 2011 à 14:38, par zongoadama1974@yahoo.fr En réponse à : CNT libyen : Le timonier en second quitte le navire

      j ai toujours dit aux africains de reflechir avant d’agir ;soyons intellectuels pensez vous que ce que Khadafi faisait à son peuple etait bon
      comment un citoyen d’un pays dit qu il va faire des rivières de sang dans son pays

  • Le 7 octobre 2011 à 12:06, par serieux En réponse à : CNT libyen : Le timonier en second quitte le navire

    Pas trop de commentaire,tous ce qu’on peut dire ce qu’ils n’ont rien vu encore !!!!

    • Le 11 octobre 2011 à 12:28, par zouzou En réponse à : CNT libyen : Le timonier en second quitte le navire

      bien dit mon frere en faite ce ke les gens ne comprenent pas les lybiens n ont rien dans la tete voila des gens qui n aiment pas les africains alors qu ils ne peuvent pas se debrouiller sans eux.quand les europ....auront ce qu ils veulent ,ils vous laisseront tomber[pas d interet pas d amour] ce n ai que le debut et c est bien fait pour ces sauvages ils ne pourront pas changer meme sans leur soit disant guide

  • Le 7 octobre 2011 à 17:37 En réponse à : CNT libyen : Le timonier en second quitte le navire

    Tout le monde sait que ce n’est pas le CNT qui a mené la bataille en libye mais plutôt l’Otan et avec certains forces militaires au sol venues de la france, de la grande bretagne, de l’arabie souadite et d’autres monarchies arabes. Nous avons tous vu des rebelle, écouteurs aux oreilles, tirer à la mitraillette et jubiler de joie et fuir les combats. Si le CNT était aussi fort sur le terrain, il ne peinera pas à prendre syrte et bana walid. Le journaliste parle de stratégie d’asphixie ou de compter sur le temps. Ce même temps joue aussi contre le CNT. Nous le disons, le CNt n’est qu’un rammassi de traitre à leur pays. L’histoire s’enchargera du reste. Une revolution se mène par le peuple et non par un pays étranger. Si un peuple, fait appel à un pays tiers pour détruire son pays, nous dison que ce sont des collabos. La frnace n’a-t-elle pas jugé pétain pour collaboration. Pourtant, il voulait éviter le bain de sang inutile du moment où la france est vaincue quitte à livrere d’autres français.

  • Le 8 octobre 2011 à 11:06 En réponse à : CNT libyen : Le timonier en second quitte le navire

    ce qui se passe en Lybie est une honte pour les Lybiens et tous les africains. comment laissez-vous un étranger vous parrachuter des armes pour que vous vous entre tuez ? l’OTAN bombarde votre pays pour éviter que Khadafi et ses hommes tuent des lybiens ? la solution armée n’est pas pour le développement de la Lybie, mais pour voler le pétrole Lybien et vous réduire dans une guerre civile qui risque de durer autant qu’en Afghanistan. ces occidentaux ont programmé ce chao pour empêcher l’Afrique de se développer. c’est une colonisation bien refléchie, qui durera des éternités cette fois ci. dommage !
    Dirrigeants et peuples Africains, refusez cette forme de colonisation.

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