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Ouaga by SOTRACO Bus : Dans les angoisses des élèves abonnés

Publié le vendredi 7 octobre 2011 à 03h02min

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Nous sommes aujourd’hui à l’acte 2 de notre tour de Simonville en bus SOTRACO. Cette fois, nous avons, à bord du bus n°6 barré, emprunté le trajet lycée Nelson Mandela-Nioko. C’est l’axe par excellence des élèves fréquentant les grands lycées de Ouagadougou tels Philippe Zinda kaboré, Bangr-noma, Nelson Mandela ou Bogodogo.
Notre randonnée en compagnie des élèves a lieu ce lundi 3 octobre, jour de rentrée scolaire au Burkina Faso. Les bus de la SOTRACO en ce jour connaissent une grande affluence. Des clients traditionnels (les élèves) sont de retour.

Aux environs de 11h 30 mn, ils sont nombreux à attendre le bus devant leurs établissements pour rentrer à midi. Assis à même le sol, sur des cailloux, adossés aux arbres, en causette avec des camarades. Il faut trouver un moyen pour occuper son temps tout en scrutant au loin pour voir si le bus arrive. Par dizaines, les élèves, en tenue kaki pour la plupart, s’agglutinent à chaque arrêt de bus.
Devant le lycée Nelson Mandela, Elodie Kaboré et Rabiatou Ouédraogo guettent le bus n°6 barré pour Nioko sur l’axe Ouaga-Ziniaré.

Les bras croisés, l’air timide, elles avancent régulièrement pour jeter un regard en direction de l’ouest. C’est leur baptême de feu au lycée. Elles sont inscrites en 6e au Nelson. « Nous sommes débout depuis 5h du matin et nous avons cours ce soir » nous confie Elodie. De Nioko au Nelson, la distance est grande à parcourir chaque jour (une dizaine de km environ). Très jeunes, les deux filles ne maîtrisent pas encore la circulation. Aussi les parents les ont-elles abonnées au bus.
Il arrive enfin après une demi-heure d’attente. Nous montons à bord, les portes se referment derrières nous. Les deux collégiennes n’auront pas de place et doivent traverser la ville assises près de la cabine du chauffeur.

Logés à la même enseigne qu’elles, nous sommes restés débout, nous appuyant sur des barres de fer pour tenir le coup. Pour Elodie et Rabiatou, ainsi que des milliers d’autres élèves de la capitale, ce sera, peut-être, leur lot quotidien pendant les neuf mois d’année scolaire. Ainsi, ils devront s’accoutumer à, se lever très tôt le matin, attendre souvent des longues heures pour arriver en retard aux cours et à passer la majeure partie de leurs après-midis au lycée quand le bus n’arrive pas à l’heure alors que des leçons sont programmées dans la soirée.

En tout cas, ces propos d’Alimata Kalmogo, élève en classe de seconde au lycée Philippe Zinda Kaboré, pourraient en dire suffisamment longs sur ce qui attend les deux collégiennes : « Quand je finissais par exemple mes cours à 12h j’attendais le bus pendant une heure ou une heure trente alors que j’avais cours à 15h. Il m’arrivait ainsi de passer les après-midis au lycée ». Les difficultés rencontrées par les élèves sont nombreuses. Le plus souvent quand le bus est régulier, les escales sont interminables, même quand il n’y a plus de places. Ce qui crée forcément des désagréments. Les élèves sont souvent obligés de ruminer leur calvaire sans broncher.

Anselme Koala, élève de 1ère habitant le quartier Pissy, est régulièrement abonné au bus. Cependant, il est souvent obligé de prendre un taxi parce que le bus tarde à venir. « Si je rate le bus de 5 h 30mn, je suis obligé d’attendre celui de 7h », nous confie –il. Sur la ligne 4 qu’il emprunte, il n’y a que deux bus, tous en piteux état, et qui ne permettent pas un trafic rapide. Surtout pour les usagers qui ont un programme rigide. Ces derniers sont souvent contraints de recourir à d’autres moyens pour se rendre à leur lieu de travail.
Mais aller à l’école avec le bus ne comporte pas que des angoisses. Dieudonné Nacanabo en classe de terminale qui a fait du bus son moyen de déplacement depuis deux ans, en sait quelque chose.

« Je suis plus en sécurité dans le bus et j’économise aussi mon argent » nous explique-t-il. « En plus, comme je suis abonné, je peux profiter faire le tour de la ville et voir des parents et des amis si je n’ai pas cours, sans grandes difficultés ». Ainsi, certains élèves souhaitent même que les responsables de la SOTRACO mettent des bus exclusivement à leur disposition afin de tenir compte de leur programme. Toute chose qui devrait selon eux, leur permettre d’éviter de vivre quotidiennement le calvaire chaque jour.

Après environ 45 mn de route, Rabiatou et Elodie sont arrivées à destination. Il est 13h passée. Si elles veulent être à l’heure au cours de ce soir, elles n’ont tout au plus 45 mn pour déjeuner, se reposer, réviser les leçons et aller attendre à l’arrêt. Pari presqu’impossible à tenir. Pourtant, il leur faut s’y exercer afin de s’habituer à la situation. A bientôt pour notre prochain rendez-vous de Ouaga by SOTRACO bus !
Tiga Cheick Sawadogo et Jean-Pierre Sawadogo (Stagiaires)

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Vos commentaires

  • Le 7 octobre 2011 à 04:06, par Omer En réponse à : Ouaga by SOTRACO Bus : Dans les angoisses des élèves abonnés

    Avec la volonté on peut améliorer beaucoup de choses concernant ces bus là. Mais bon ceux qui peuvent changer les choses ne se préoccupent pas de vrai problèmes de la population. Dans tous les pays l’état subventionne le transport en commun. Il faut trouver un moyen de diminuer toutes ces moto dans les rues et garantir un minimum de sécurité.

  • Le 7 octobre 2011 à 06:11 En réponse à : Ouaga by SOTRACO Bus : Dans les angoisses des élèves abonnés

    Le Burkina Faso est un pays émergent.Il faut bien faire de l’humour non ?

    • Le 7 octobre 2011 à 14:45 En réponse à : Ouaga by SOTRACO Bus : Dans les angoisses des élèves abonnés

      AU vu et au su de ce que vivent la population sur le plan sanitaire ,scolaire et emploi Le manque d’infrastructures l’eau popable le Burkina est encore loin d’être un << PAYS EMERGENT >> Ne confondons pas AMOUR ET TAMBOUR.il faut plusieurs critères sur plusieurs plans pour faire du Faso un pays émergent.Excusez mais notre pays fait parti des PPTE ( PAYS PAUVRE TRES ENDETTE )

  • Le 7 octobre 2011 à 09:43, par Le Bouki En réponse à : Ouaga by SOTRACO Bus : Dans les angoisses des élèves abonnés

    Etant donne que les eleves sont en uniformes et se connaissent entre eux, il est absolument necessaire que la Sotraco mette sur les trajets comme Ouaga-Nioko aux moins deux bus speciaux pour les eleves. Il faut aider ces jeunes qui sont l’avenir de la nation. De plus cela contribuerait a rendre la circulation plus fluide et a diminuer les accidents de la circulation dont Ouaga est de loin le champion hors categorie en Afrique de l’ouest et peut-etre meme dans le monde.

    Les societes de cellulaires qui placardent les flancs des bus avec leurs affiches publicitaires ne peuvent-elles pas aider dans ce sens ? Que dit Taiwan pour ce dossier ?( Le Mali vient d’inaugurer le 3e pont sur le fleuve Niger Bamako, comme don de la Rep.Populaire de Chine)

    • Le 7 octobre 2011 à 12:36 En réponse à : Ouaga by SOTRACO Bus : Dans les angoisses des élèves abonnés

      Comme disait Thomas Sankara,l’aide doit aider à assassiner l’aide.Taïwan tout comme nos autres partenaires ont assez fait pour notre pays mais malgré tout,nous n’avançons pas,la preuve est bien là par ce petit reportage.Alors arrêtons d’attendre tout de Taïwan comme si c’est notre vache à lait et apprenons à nous respecter un peu mes chers compatriotes

  • Le 7 octobre 2011 à 15:05, par Alexio En réponse à : Ouaga by SOTRACO Bus : Dans les angoisses des élèves abonnés

    Un faux problem.qui pouvait etre resolu plus simplement comme en Europe par introduction unique des buss des ecoliers avec une couleur differente que pour les buss qotidiens pour le commun.L ecole concernee a son nom au front du buss.

  • Le 7 octobre 2011 à 15:18, par JOXE En réponse à : Ouaga by SOTRACO Bus : Dans les angoisses des élèves abonnés

    Il est grand temps que la SOTRACO mette en circulation des bus spéciaux pour élèves.

  • Le 7 octobre 2011 à 16:24, par Faso Biiga En réponse à : Ouaga by SOTRACO Bus : Dans les angoisses des élèves abonnés

    Dans ce Pays, de simples citoyens (qui doivent faire autres choses pour nourrir leurs familles) sont plus compétents et féconds que des Ministres, D.G, Conseillers et ingénieurs, pourtant payés pour ne faire que ça. Quel comble ! S’il y a démocratie et justice véritable, ça finira par se savoir et l’histoire aura raison d’eux. Mais hélas et 1000 fois hélas !!!
    Bonne journée à tous.
    Faso Biiga

  • Le 7 octobre 2011 à 18:57, par Christopheur En réponse à : Ouaga by SOTRACO Bus : Dans les angoisses des élèves abonnés

    Des bus spéciaux Elèves-Etudiants avec couleur spéciale comme l’a écrit un internaute !!!
    Le Ministre responsable du transport doit sérieusement se pencher sur ce problème qui fait souffrir nos élèves et étudiants.
    Des personnes pourront en profiter avec les autres bus pour faire des économies.

  • Le 7 octobre 2011 à 19:51, par ELBAN En réponse à : Ouaga by SOTRACO Bus : Dans les angoisses des élèves abonnés

    Des bus spéciaux ?
    Disons simplement d’augmenter le nombre des bus sur les lignes, cela réduirait d’abords le temps d’attente. Aussi il faudra que l’on respecte le code de la route ; et là je fais allusion au respect des consignes pour les véhicules prioritaires. Ce qui permettra aux bus de respecter les timing.

    Merci

    • Le 8 octobre 2011 à 07:05, par maripole En réponse à : Ouaga by SOTRACO Bus : Dans les angoisses des élèves abonnés

      Si la notion de service public était prise en compte l’utilisation des bus permettrait non seulement de décongestionner le trafic mais aussi de se déplacer à travers la ville en toute sécurité. Ce qui n’est hélas pas le cas au dire des utilisateurs. De plus personne n’a une idée des horaires de passage, c’est au petit bonheur la chance alors tu peux rester à l’arrêt pendant 30 mn ou 1h. Il y a vraiment beaucoup à revoir sur ce type de service public qui bien maîtrisé serait un atout pour notre ville et les milliers d’utilisateurs potentiels.
      Le maire doit revoir sa copie pour ce qui est du transport urbain.

  • Le 8 octobre 2011 à 14:15, par un burkinabè de dakar En réponse à : Ouaga by SOTRACO Bus : Dans les angoisses des élèves abonnés

    Encore une fois merci à vous les journaliste pour ce qui pourrait s’apparenter à de la télé réalité.Sinon que c’est aberrant de le dire mais ce que peuvent soulager la peine de ces élèves et de leurs parents ne prennent pas le bus et leurs enfants aussi.

  • Le 8 octobre 2011 à 16:30 En réponse à : Ouaga by SOTRACO Bus : Dans les angoisses des élèves abonnés

    Bonjour, en lisant les noms des établissements concernés, je me rend compte qu’il s’agit tous d’établissements publics. Ouaga s’est étendu mais nos dirigeants n’ont pas pensé à une meilleure répartition des sites d’enseignement sur le territoire de la ville. Cela serait une piste à explorer. Comment expliquer que des enfants de 12 ans soient obligés de faire plusieurs dizaines de kilomètres par jour pour se rendre à l’école. Les cantines scolaires sont sans doute une notion inconnue de nos grands penseurs !

    En tout cas bon courage à tous.

  • Le 8 octobre 2011 à 19:01 En réponse à : Ouaga by SOTRACO Bus : Dans les angoisses des élèves abonnés

    Quelle est la politique du gouvernement en matière de transport en général et du transport en commun dans les centres urbains ? Combien d’élèves arrivent en retard à l’école à cause du bus sotraco ? Mais comme les enfants des dignitaires n’empruntent pas le bus ce ne pas leurs problème. Gilbert Ouedraogo attend encore des injonctions du premier ministre pour se pencher sur cette question !! C’est vraiment dommage qu’il ne soit pas dégourdi.

    • Le 8 octobre 2011 à 21:32 En réponse à : Ouaga by SOTRACO Bus : Dans les angoisses des élèves abonnés

      Ne parle surtout pas de la responsabilité de Me Gilbert Ouédraogo sinon tu auras des milliers de supporters de ce sinistre ministre incapable sur ton maigre dos.Au Burkina on supporte aveuglement nos politiciens sans réfléchir et c’est très dommage sinon sérieusement,qu’est ce ce monsieur a fait de bon dans son ministère jusqu’à présent ?Je ne vois même pas un seul exemple mais il serait aussi honnête de dire qu’il n’est pas le seul dans ce cas.J’en conviens

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