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Autant le dire… : Des médicaments en détail dans un marché

Publié le vendredi 30 septembre 2011 à 00h36min

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Vendredi 17 juillet 2009. Dans un petit marché de Bobo-Dioulasso. Une femme tient en mains des plaquettes de médicaments qu’elle revend à la criée à tous les passants. En unité de comprimé s’il vous plait. Au bout du marché, assis sur un tabouret, un jeune homme vend des produits divers dans un carton délabré. Il suffit de lui dire de quoi vous souffrez et il vous livre le médicament, puis vous indiquera la dose à respecter. Mal de dos, de tête, fièvre, insomnies, mal de dent, règles douloureuses pour les femmes, dermatoses… il dispose de tous les médicaments pour tous ces maux. Curieux tout de même ! Mais enfin.

Quand vous lui posez la question de savoir d’où il détient ces médicaments et de qui il a appris à les administrer, c’est dans un langage incompréhensible qu’il répond. En définitive, vous vous rendrez compte qu’il ne s’agit ni plus ni moins que de produits dangereux dont l’origine n’est pas bien connue de ceux qui les revendent. S’ils ne font vraiment pas le sourd dans cette affaire.
Un autre cas dangereux pour la santé publique. Un jeune homme, une belle mallette en mains, tensiomètre au cou, bien badgé on ne sait de qui il détient ce badge, vend des produits à ceux qui le sollicitent. Passant de cour en cour, il prend la tension (comme s’il diagnostiquait le mal), et prescrit le produit qu’il faut pour soulager le mal. Et dire que dans ce rôle se trouve des expatriés très souvent visibles sur vélos, arpentant les rues à la recherche de clientèle. Et tout naturellement, la clientèle ne manque pas. Deux fois curieux, non ?

La première interrogation qui vient tout de suite à l’esprit pour ce qui concerne les médicaments vendus à la sauvette, est de savoir pourquoi nos autorités sanitaires, politiques, administratives, forces de défense et de sécurité laissent vendre, dans la rue des médicaments qu’elles savent très dangereux pour la santé des populations ? D’ailleurs, comment peut-on expliquer l’entrée de ces médicaments à origine douteuse sur le marché national ?
En attendant de répondre à ces questions, il est évident qu’il y a un réseau de trafic de ces produits sur le marché national. (Comme c’est le cas de ces autres produits manufacturés chez nous et qui, face à la fraude, ne se vendent pas). Sans doute bien connu de ceux qui doivent nous protéger et protéger notre santé. Pourquoi ferment-ils l’œil sur une question aussi grave qui met en péril tout un peuple ?

On sait que les pharmaciens et même les agents de santé et médecins ont tenté, par tous les moyens de lutter contre le mal. Sans y parvenir. Qui veut tuer le peuple ? Avec la complicité de nos autorités ? Si on ne peut pas nous fournir des soins de santé adéquats dans des conditions adéquates et à des prix à notre portée, au moins qu’on ne nous empoisonne pas. Nous avons le droit de vivre, comme les autres.

Il est temps, une fois pour toutes, que l’autorité préserve les populations de ces vendeurs de santé à travers les quartiers et qui ne sont rien d’autre que des criminels tout faits. Il est vrai que la santé coûte chère dans nos hôpitaux et centres de santé. Mais il est encore mieux que lorsqu’on doit se soigner pardon s’empoisonner dans la rue, c’est encore plus grave. Au vu et au su de tous. Si ce n’est pas de la non-assistance à personne en danger, c’est plus que criminel.

Mountamou KANI

L’Epress du Faso

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