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Autant le dire… : Sommes-nous si impuissants face aux accidents de la route ?

Publié le jeudi 29 septembre 2011 à 01h42min

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Il y a des choses qui se passent dans ce pays-là et qui dépassent souvent l’entendement. On a cette impression qu’on ne peut rien contre certaines choses ; on les observe impuissamment. Alors qu’elles se répètent régulièrement. C’est le cas par exemple des accidents de la circulation et leurs cortèges de morts et de familles endeuillées. Si on fait le bilan des morts par accidents de circulation ces trois dernières années, on tombe de nues. Boromo a malheureusement la réputation d’être au milieu de ces accidents répétitifs. On a même dépassé le seuil de 60 morts dans un seul accident. Et on continue d’attendre.

Non, ce n’est pas possible. Ce n’est pas possible d’autant plus que les causes de ces accidents sont toujours les mêmes : état défectueux du véhicule, surcharges, transports mixtes (personnes et marchandises), imprudence notoire de certains conducteurs etc. Ce sont là des causes contre lesquels on peut lutter. Comment font les autres pays, comme le Mali, le Bénin, le Togo, la Côte d’Ivoire, l e Sénégal, avec lesquels nous sommes tous dans l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) ?

On a retiré le contrôle routier aux forces de défense et de sécurité. C’est bien. Mais que celui à qui on l’a confié fasse bien son travail. Est-ce le cas ? On ne sait. Tout ce qu’on sait et dont on est témoin tous les jours, c’est les surcharges, les accidents de la circulation aussi spectaculaires les uns que les autres, aussi mortels les uns que les autres. Dans la nuit de samedi à dimanche, un accident s’est produit à la sortie de Péni, au niveau du passage à niveau. Plus de 78 blessés ont été évacués à Bobo-Dioulasso. Un mort a été enregistré (une jeune fille de 11 ans, mise dans le car pour la rentrée des classes le lendemain à Bobo). Selon les témoins, au moins trente autres passagers sont sortis indemnes de cet accident.

Quand on fait la sommation, on se retrouve avec 78 + 1 + 30 = 109 personnes. Dans un car dont le nombre de places assises est estimé à 60. Qui a surchargé ce car là ? Pour quelle raison l’a-t-il surchargé ? Tous ces gens sont des complices qu’il faut arrêter et juger. C’est de la cupidité. Si les auteurs complices de cette surcharge savaient qu’on allait contrôler ce car sur la route, ils auraient réfléchi par deux fois avant de le surcharger. Si les passagers qui y sont entrés comme des sardines savaient qu’on pouvait les contrôler sur la route et descendre certains d’entre eux, ils n’auraient pas pris ce risque.
C’est pourquoi, face à des questions de ce genre, il ne faut pas être attentiste, encore moins tolérant.

On ne doit pas s’amuser avec la vie des gens sous quel que prétexte que ce soit. Si on veut gagner de l’argent, qu’on le gagne honnêtement et non en sacrifiant la vie d’innocentes personnes. Au nom de l’UEMOA on ne peut laisser des gens mourir. Et le gouvernement risque d’être complice s’il continue de laisser faire. Il faut être ferme et travailler à y mettre fin. A défaut demander à la gendarmerie et à la police de ressortir, ne serait-ce que de temps en temps. Il n’y a pas de honte à corriger une décision mal prise. C’est d’ailleurs être un homme que de reconnaître soi-même ses propres erreurs et de les corriger.

Aussi, après tous ces accidents qui ont tué, il va falloir qu’un dispositif soit réellement mis en place pour y mettre fin. Il est vrai que cela ne peut mettre fin définitivement aux accidents de la circulation. Mais sans doute qu’il contribuera à atténuer un tout petit peu la situation. Parce que ces cars qui sont bien connus et qui roulent à tombeau ouvert sur nos routes, quand les chauffeurs et les propriétaires sauront qu’ils risquent des sanctions pour excès de vitesse ou surcharges, pourraient revoir leur copie. Et nous sommes convaincus que les ministères qui seront les premiers à être satisfaits si le taux des accidents venait à diminuer sont bien ceux de la Sécurité et des Transports. Qu’attendent-ils alors pour se satisfaire ?

Dabaoué Audrianne KANI

L’Express du Faso

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Vos commentaires

  • Le 29 septembre 2011 à 12:36, par tingbiiga En réponse à : Autant le dire… : Sommes-nous si impuissants face aux accidents de la route ?

    si la population était consciente que tout préjudice peut donner lieu a des repartions a savoir dommage et intérêt et voir plus en matière pénal de condamnation , je crois tt simplement que le pourcentage des accident routiers au burkina faso serait considérablement amoindrit.

    si c est un problème de coup financier : sachez que nous avons ts droit a un avocat commi d office a la cour de justice.

    si c est un problème d information : les avocats et conseiller juridique devrait saisir l occasion, exemple une simple publicité qui va montrer a la population de ne pas rester silencieuse de ne pas être fataliste mais de réagir a travers un procès pour que justice soit faite.

    certe cela ne ramènera pas les défunts (puissent leur âme reposer en paix) mais cela permettra a l avenir a tt chauffeur d être prudent, conscient des risque kil prend s il manque a ce devoir de prudence ou eventuellemt commet un faute.cela peut aller jusque a engager la responsabilité de l état si l accident est arriver dns le cadre de l exécution d une activité de service public

    VOUS POUVEZ NE PAS ETRE D ACCORD AVEC MON POINT DE VUE, il faut juste que notre société soit bien encadrer, qu elle arrêt d être inerte , ni tro sévère comme le système américain, ni trop relâcher comme le système européen , il faut trouver nos base juridique a nous , abandonner cet esprit fataliste ( l adage : c était son jours, c Dieu ki a permis, c le wak) et se réveiller , c est vraiment l heure de réveiller nos institutions

  • Le 29 septembre 2011 à 13:17 En réponse à : Autant le dire… : Sommes-nous si impuissants face aux accidents de la route ?

    M. Kani, félicitations pour l’article. Disons les choses telles. C’est le Ministère des transports et l’energie numérique qui ne fait rien. Il a la responsabilité du transport. Il faut une politique claire en matière de transport. Si des véhicules sont à declasser il faut avoir le courage de le faire. Rien ne sert de toujours chercher à cajoler les transporteurs. Si l’ONASER n’ a pas son sens il le dissoudre alors. Les agents sont sur les routes et les véhicules passent sous leurs yeux surchargés. Allez m’expliquer ça. Ou bien ce sont les petits 2000 ou 5000 F que chaque transporteur leur remet non. Attention ! Pensez aux autres kan même.

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