Pour un observateur averti de la scène politique burkinabé, la position d’une partie de l’opposition regroupée autour du chef de file ne surprend guère, et c’est même le contraire qui aurait étonné plus d’un. En effet, depuis que par un accident de l’histoire politique récente de notre pays, Me SANKARA s’est surpris un beau matin avec les habits neufs de chef de file d’une partie de l’opposition, il s’est visiblement donné pour ligne de conduite politique le rejet de tout ce qui est entrepris par le gouvernement. Il a tellement compris son rôle de chef de file de l’opposition, qu’il n’accorde aucune place aux concessions, « astuces politiques » des hommes politiques qui savent ce qu’ils veulent.

Ce qui est dommage dans cette situation, c’est qu’il embarque dans ses erreurs politiques une bonne partie de certains responsables politiques qui sont comme hypnotisés, incapables qu’ils sont de porter la contradiction et faire comprendre à leur chef que la politique de la chaise vide, du tout ou rien n’a jamais payé. En politique, il est difficile de, voire impossible de s’accorder sur tout. Mais quand il s’agit de l’avenir du pays, quand il s’agit d’apporter sa pierre pour le renforcement de la démocratie et de la paix sociale, un homme politique surtout de l’opposition digne de ce nom ne devrait pas accorder une importance quelconque aux conditions et autres exigences aux antipodes de l’objectif recherché. Le chef de file d’une partie de l’opposition et ses ouailles avancent qu’après une analyse des conclusions du CCRP, axe par axe, ils n’ont trouvé aucune proposition pertinente. N’est-ce pas là une insulte à l’intelligence des tous les membres du CCRP ?

En d’autres termes pour Me SANKARA et sbires ils sont les plus intelligents de ce pays et tant que ce n’est pas eux qui proposent, rien n’est bon à prendre. D’ailleurs cela est aussi valable pour une certaine société civile qui grâce « aux méandres de l’histoire » politique récente de notre pays ont réussi à se faire une place et qui pensent, de ce fait qu’on ne peut pas parler de société civile sans elle, traitant les autres organisations de « vendus » ou de non représentatifs. Pour revenir au chef de file de l’opposition, il est certain que les préparatifs et autres programmations de rencontres régionales du CCRP ont été faites sans lui et ses ouailles.

Alors, nous ne voyons vraiment pas en quoi leur boycott peut entacher d’une manière ou d’une autre, la marche irréversible de l’histoire, du CCRP. Mais bon, comme on est en politique, il était de bon ton pour eux de se faire une belle PUB dans la ferveur des rentrées politiques et ce, dans l’espoir d’engranger quelques dividendes politiques. Mais ils ont oublié comme le disait Charles de Gaulle que : « Pour gagner, il ne suffit pas de savoir ce que veut l’adversaire ou l’ennemi, il faut surtout savoir ce que l’on veut soi-même », et là, on ne peut dire que nos opposants savent se qu’ils veulent.

Ben Alex BEOGO

L’Opinion