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Accès et maintien des filles à l’école : La discrète contribution de l’Abbé Dominique Yanogo

Publié le jeudi 29 septembre 2011 à 01h41min

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Les membres de l’association « Solidarité Marthe et Marie » ont célébré leur messe de rentrée scolaire, le 25 septembre 2011, aux Lauriers, à Ouagadougou, pour confier à Dieu leurs études et activités quotidiennes et lui rendre grâce pour ses bienfaits. C’est le père-fondateur de l’association, l’Abbé Dominique Yanogo, qui a célébré la messe.

Les textes bibliques de la messe du dimanche 25 septembre 2011, aux Lauriers, dans l’enceinte de la paroisse de la Cathédrale de Ouagadougou, invitaient à la conversion sincère du cœur, à l’humilité, et à une vie intime avec Dieu pour mieux refléter le Christ au monde et lui ressembler chaque jour davantage. « Il ne suffit pas de venir chanter Dieu à l’église sans essayer de changer de vie pour lui plaire et se conformer à sa volonté », a dit le célébrant, l’Abbé Dominique Yanogo. Il a exhorté ses protégées, catholiques ou pas, à avoir entre elles les dispositions des premiers chrétiens qui se partageaient tout. Les filles de l’Association Marthe et Marie doivent vivre de la solidarité, leur a-t-il signifié.

Durant la célébration eucharistique, l’Abbé Yanogo a révélé la vision de l’association où les plus nanties partagent toujours avec celles qui en ont moins, quel que soit le domaine, en toute fraternité. Pour cette rentrée scolaire, leur père spirituel, reconnaissant envers Dieu, a avoué cependant que « si c’est par la solidarité et pour la réussite des filles à l’école que nous sommes en association, pour cette rentrée 2011-2012, c’est avec difficultés que nous avons pu inscrire tous nos élèves. C’est en négociant parfois avec les fondateurs d’établissements pour des conditions exceptionnelles que nous avons pu faire accepter certaines inscriptions, faute de ressources financières », a-t-il dit.

Il a poursuivi en ces termes : ‘’Quelle chance que cette solidarité permette aux filles de s’entraider pour le paiement de la scolarité, les cours d’appui et cours à domicile, les formations extrascolaires pendant les congés ou les vacances ! La bonne volonté et la détermination de toutes les filles et l’engagement du comité de parrainage portent des fruits visibles chaque année’’. Pour l’Abbé Dominique Yanogo, c’est une expérience positive de connaissance mutuelle et de solidarité au quotidien entre collégiennes, lycéennes et étudiantes, entretenue depuis 1987 à sa nomination comme aumônier à La Rotonde.

Progressivement, ce mouvement informel a donné naissance le 2 novembre 1997 à l’association Solidarité Marthe et Marie qui a reçu son récépissé de l’administration le 11 février 1998. En décembre 2010, Solidarité Marthe et Marie a été décorée chevalier de l’Ordre du mérite, à l’occasion du Cinquantenaire de l’indépendance du Burkina Faso.

Le cheval de bataille de l’association

« On ne veut plus jamais que des filles soient humiliées et mises à la porte parce qu’elles n’ont pas pu payer leur scolarité ; leurs vies sont brisées dès le jeune âge et ces filles ne peuvent plus relever la tête devant leurs camarades. Cette situation influence négativement les résultats scolaires. Nous avons donc voulu relever le défi par la solidarité », a indiqué l’Abbé Dominique Yanogo. L’histoire de cette association, se rappelle t-il, remonte à une époque où il n’y avait qu’une seule université au Burkina Faso, celle de Ouagadougou, qui accueillait tous les étudiants du pays. Les étudiants nationaux comme étrangers avaient des problèmes sociaux importants (logement, déplacement, restauration, santé, structures, équipements, fournitures, etc.).

N’ayant pas les moyens d’aider tout le monde, l’aumônerie a dû commencer par ceux qui venaient vers elle. Ainsi est née l’association. Il y est question de promouvoir des actions non seulement pour scolariser les filles mais aussi et surtout les maintenir à l’école. Les membres de l’association ont compris le principe de base et se soutiennent mutuellement de façon à réussir dignement et ensemble en classe.

Cette année, le père fondateur a lancé un appel solennel à ses protégées : « Gardez le cap de la solidarité. C’est l’essentiel ! » Pour passer à l’acte, il a constitué des « équipes solidaires » qui seront désormais les cellules de base de l’association. Par niveau et par centre d’intérêt, les membres se mobiliseront désormais pour la réussite par l’école et dans la vie. Il sera mis en place des « équipes solidaires études secondaires » pour réussir ses études jusqu’au BAC, des « équipes solidaires emploi » pour les diplômées en quête de travail, etc.

La présidente actuelle de l’association, Jocelyne Yabila, a révélé que les problèmes majeurs dans l’association sont la scolarité, le logement, le moyen de déplacement, la nourriture et la santé. Ces problèmes sont le plus souvent résolus grâce à la détermination et la générosité des membres et le soutien du comité de parrainage et des bienfaiteurs. Cependant, elle précise que l’association n’a pas pour but premier de régler des problèmes mais d’abord d’apprendre à vivre dans la solidarité. D’après elle, comme depuis le début, il s’agit essentiellement de s’écouter et de se soutenir par des actions et des initiatives à la hauteur des moyens des membres.
L’association reconnaît avoir touché du doigt une question épineuse, mais grâce à de généreuses personnes et aux nombreux amis de l’Abbé Dominique Yanogo, elle avance tant bien que mal. La formation spirituelle n’est pas en reste.

A cet effet, les membres de l’association ont bénéficié du 8 au 15 août dernier, d’une retraite qui les a amenées à mieux connaître la Bible .Elle mène également, à certaines occasions, des activités, lucratives. Et la présidente de l’association de préciser que : « le public-cible n’est pas que des filles ayant des problèmes mais toute personne désirant vivre la solidarité. On est d’abord ensemble avant de chercher à résoudre les problèmes ; mais il ne s’agit pas d’utiliser les autres pour résoudre ses problèmes ». Son plus grand vœu, a-t-elle confié, est que tous ceux qui travaillent dans le milieu scolaire s’intéressent aux problèmes des élèves et étudiants, et contribuent à les résoudre efficacement.

Aimée Florentine KABORE

Sidwaya

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