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Autant le dire… : L’opposition burkinabé, comme toujours

Publié le jeudi 29 septembre 2011 à 01h42min

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Restée fidèle à sa ligne depuis le début des travaux du Conseil consultatif sur les reformes politiques et institutionnelles, l’opposition burkinabé remet ça. « Nous pas participer », comme elle le clame. Parce que, les inquiétudes qu’elle avait évoquées en son temps demeurent. Morceaux choisis : « Le CCRP dans sa forme actuelle est illégale et inapproprié, et inutile quant au fond » ; « Rien dans les travaux du CCRP ne pourrait justifier de sa part un changement de position de l’opposition » ; « les partis politiques de l’opposition confirment, à toutes leurs structures dans les provinces et dans les régions, qu’elles doivent impérativement s’abstenir de participer aux rencontres régionales et aux assises nationales sur les conclusions du CCRP dont les conclusions des travaux sont nulles et de nul effet ». Un autre langage aurait surpris.

C’est dire que l’opposition politique joue bien son rôle. Et il faut le lui reconnaître. Seulement, la question qui demeure également depuis son refus de prendre part aux travaux du CCRP, est celle de savoir les répercussions véritables que son refus peut avoir, maintenant et demain sur les conclusions finales du CCRP, après les assises régionales et nationales. On serait d’accord avec l’opposition si effectivement l’article 37 sur lequel elle se focalisait était un point consensuel. Aujourd’hui, il n’en est plus rien. Par la voix du président du CCRP, Bongnessan Arsène Yé, seuls les points consensuels seront retenus. Pourquoi l’opposition n’y va pas pour renforcer davantage la position de non-consensus sur l’article 37 et bien d’autres points pour que les choses soient effectivement comme elle le voudrait ?

A l’analyse, on pourrait comprendre qu’elle joue beaucoup plus le jeu de la révision de l’article 37 qu’elle ne nous le fait comprendre.
Comme hier, l’opposition politique burkinabé qui devrait nous donner espoir est, non seulement en train de se fourvoyer, mais elle ne contribue pas assez à conscientiser sainement le peuple quant à sa responsabilité sur le processus démocratique.

La politique de la chaise vide n’a jamais rien apporté. Même dans les démocraties les plus avancées, on conseille de participer. Quitte à dénoncer, à claquer la porte après quand ça ne va pas. C’est même une injure à l’égard de Maître Bénéwendé Sankara, chef de file de l’opposition et à ses camarades de leur enseigner cette vérité que les plus piètres en politique savent bien. L’expérience montre bien que depuis le processus démocratique dans notre pays, tous ceux qui ont abandonné le débat tel qu’il devrait se mener n’ont jamais pu changer son aboutissement. D’ailleurs, il y a des partis politiques de l’opposition dans le CCRP ; même si Sankara Bénéwendé ne les reconnaît pas, ils sont bel et bien de l’opposition.

Car la loi portant statut de l’opposition au Burkina Faso dispose en son article 2 que : « Au titre de la présente loi, est considéré comme parti politique de l’opposition tout parti non membre de la majorité parlementaire.
Les partis de l’opposition oeuvrent pour la conquête du pouvoir d’Etat, pour une alternance politique par des voies pacifiques et constitutionnelles.

L’opposition politique est parlementaire quand elle est représentée à l’Assemblée nationale et extraparlementaire lorsqu’elle n’y est pas représentée ». Qui peut donc dénier à l’Union nationale pour la démocratie et le développement (UNDD) le statut d’opposition ?
S’il acceptait de participer au CCRD aux côtés des autres partis de l’opposition peut-être que Bénéwendé Sankara aurait eu la sympathie de ces partis. Dans tous les cas, rien au monde n’est parfait. On travaille toujours à parfaire. Si bien qu’ils auraient pu parfaire le CCRP en y apportant leur touche. De l’intérieur et non de l’extérieur.
Dans le même ordre d’idées, il faut concéder à l’opposition qui le veut, son droit de ne pas participer aux débats sur les reformes politiques. Seulement, on aimerait bien vouloir attendre le langage qu’elle aura bien après tout cela. Elle est très attendue sur ce point précis.

Dabaoué Audrianne KANI

L’Express du Faso

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