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Education nationale : 3000 nouveaux enseignants s’engagent contre l’incivisme

Publié le mercredi 28 septembre 2011 à 03h22min

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Le ministère de l’Education nationale et de l’Alphabétisation a organisé, le lundi 26 septembre 2011, à Ouagadougou, la Journée « du nouvel enseignant » sous le thème, « Civisme et citoyenneté, quelle contribution des enseignantes et des enseignants pour un Burkina émergent ? » La cérémonie a été placée sous le haut patronage du Premier ministre, Luc Adolphe Tiao et la présidence du ministre de l’Education nationale, Koumba Boly /Barry.

3000 nouveaux instituteurs adjoints certifiés font leur entrée dans la Fonction publique cette année. Afin d’accueillir ces nouvelles recrues dans la grande famille de l’éducation et leur témoigner les encouragements du gouvernement burkinabè, le ministère de l’Education nationale et l’Alphabétisation (MENA) a organisé une Journée de la nouvelle enseignante et du nouvel enseignant, hier 26 septembre 2011. A travers cette journée, le MENA vise, non seulement le renforcement du dialogue professionnel mais aussi la recherche de la qualité en réponse au slogan « une salle de classe, un enseignant qualifié, un volume horaire d’au moins 800 heures. » Au cours de la journée qui leur est dédiée, les enseignants ont reçu une formation sur la citoyenneté et le civisme.

Il est prévu pour chaque nouvel enseignant, un trousseau d’une valeur de dix mille francs et une avance sur salaire de cent vingt mille francs(120 000 F CFA). Séance tenante, et à titre symbolique, des chèques ont été remis à des directeurs régionaux de l’éducation de base et de l’alphabétisation à cet effet. Les autorités ont également procédé à la remise symbolique de kits et de récompenses aux meilleurs instituteurs sortis des écoles nationales des enseignants du primaire.

La promotion, par la voix de Angèle Kaboré, a promis ceci : « nous prenons l’engagement ferme de servir avec loyauté, probité et patriotisme, les intérêts de la collectivité nationale afin de rembourser aux générations futures cette dette sociale qui est la nôtre ». Ils ont exprimé leur détermination à rendre opérationnelle la décision du gouvernement de pourvoir les classes en maîtres. Ils disent mesurer la tâche et la responsabilité d’être enseignants. Ils se disent surtout conscients qu’ils doivent d’abord incarner les valeurs qu’ils auront à inculquer aux enfants. C’est pourquoi, ils apprécient l’organisation de cette journée et la formation qu’ils ont reçue sur le civisme et la citoyenneté. Cependant, a ajouté Angèle Kaboré,la complexité de la mission d’éducateur recommande la formation continue dans les circonscriptions et les écoles. D’où son cri du cœur à l’endroit des encadreurs pour un accompagnement de qualité dans ce sens.

Tous pour une quête permanente de la qualité

Le Premier ministre, Luc Adolphe Tiao, a exprimé au contingent sorti des ENEP, les attentes du gouvernement et celles des populations : « il vous revient ,en vous insérant dans la chaîne de l’éducation, d’œuvrer à impacter la scolarisation sur l’ensemble du territoire mais aussi à vous assurer de la qualité de l’enseignement dispensé de telle sorte que dès la base, nous ayons des élèves bien formés et ayant un bon niveau leur permettant de poursuivre leur cursus ». Le Premier ministre a invité les nouveaux enseignants à un engagement individuel et collectif afin de rétablir l’ordre et la discipline dans les structures scolaires, à un moment où l’école semble perdre prise sur les élèves , donnant l’impression que ce sont les élèves qui imposent leur diktat aux enseignants.

Il en appelle au sens de responsabilité des éducateurs, pour renverser cette inquiétante tendance.
« Si nous laissons l’incivisme prendre racine dans nos écoles, nos collèges, nos lycées, nous creusons le lit d’une dérive sociale grave qu’aucun parti politique et aucun gouvernement ne pourra arrêter dans les années à venir », a-t-il prévenu. Au regard des malaises révélés par la crise socio-politique que le Burkina Faso vient de traverser, et les dérives constatées dans le milieu scolaire ces derniers temps, le chef du gouvernement se pose bien de questions sur le rôle et les missions actuelles de l’école. Et les enseignants ont un grand rôle à jouer dans cette perspective d’où l’intérêt du thème de la formation.

Il a soutenu que leur tâche serait facilitée si tous les parents assumaient leurs responsabilités vis-à-vis de leurs enfants.
Il a donc profité de cette tribune pour lancer un appel aux associations des parents d’élèves de s’impliquer davantage dans la vie de l’école et d’accompagner les enseignants dans leur travail. L’Etat compte jouer sa partition dans cette quête d’une école de qualité. Une réflexion est engagée sur la réforme du système éducatif, pour une école plus performante et mieux adaptée.

Mais, en attendant l’aboutissement de ces réflexions, de nouvelles politiques sont initiées pour renforcer les capacités du système. Il s’agit, entre autres, du Programme de développement stratégique de l’éducation de base(PDSEB) et sa composante Programme nationale d’accélération de l’alphabétisation (PRONAA). Le renforcement de la formation initiale des enseignants dont la durée passe d’un an à deux dans les ENEP constitue, selon le ministre de l’Education nationale, Koumba Boly /Barry, une belle illustration du souci du gouvernement à rechercher une éducation de qualité.

Rentrer dans la profession de bon pied

Les 3000 enseignants ont pris l’engagement d’être des exemples pour les enfants, d’aider les apprenants à se réaliser et de travailler à faire de la société burkinabè un havre de promotion des valeurs.
Un engagement fort apprécié par les premiers responsables du pays, qui ont cependant tenu à tenir un langage de vérité avec les jeunes. « On n’embrasse pas la carrière d’enseignant dans l’espoir de s’enrichir matériellement », a rappelé Luc Adolphe Tiao. Pour lui, l’enseignement est un sacerdoce et un don de soi à même de procurer une satisfaction morale, celle d’inculquer des valeurs à un être humain, de contribuer à son éducation et à sa réussite. Ce métier est sans doute l’un des plus respectables, mais aussi l’un des plus difficiles et peut-être des plus ingrats. Le Premier ministre a donc félicité et encouragé les jeunes qui ont accepté se mettre au service de leurs frères et sœurs.

En termes de conseils, le chef du gouvernement a exhorté les nouveaux enseignants à se départir de certains comportements incompatibles avec la profession .Ces maux ont pour nom : éthylisme, abandons de postes, absences répétées, insouciance, manipulation, relations coupables avec les élèves, etc. Il les a invités à l’innovation et à la persévérance pour la satisfaction du besoin éducatif de l’enfant. En outre, il leur a indiqué son attachement à l’assiduité au travail et la qualité du service. Le ministre de l’Education nationale Koumba Boly/Barry, elle-même enseignante, a prodigué des conseils avisés aux nouvelles recrues. Pour elle, la complexité du métier ne doit pas leur faire perdre de vue sa noblesse.

La profession a ses exigences qui sont entre autres la ponctualité, l’assiduité, le sérieux, la dignité, le respect de la parole donnée, l’honnêteté, la sobriété, le sens des responsabilités, la capacité d’écoute… A tous de savoir qu’un enfant mal éduqué est un danger pour la société. Alors, elle a recommandé un comportement citoyen au quotidien afin de concilier vie privée et vie professionnelle. « Sachez que connaître la valeur ou le prix d’un métier, c’est mesurer les graves conséquences qui en découlent après sa mauvaise exécution ou le grand service qu’il peut rendre, une fois qu’il est correctement exécuté », leur a conseillé le ministre.

Assétou BADOH et Jérôme Bationo (Stagiaire)


La répartition des IAC par région

La Journée de la nouvelle enseignante et du nouveau enseignant aura lieu dans le centre unique de Ouagadougou, au palais des sports de Ouaga 2000. Le nombre des IAC s’élève à trois mille (3000) réparti ainsi qu’il suit :

Région de la Boucle du Mouhoun : 300 IAC
Région des Cascades : 125 IAC
Région du Centre-Est : 300 IAC
Région du Centre-Nord : 220 IAC
Région du Centre-Ouest : 420 IAC
Région du Centre-Sud : 170 IAC
Région de l’Est : 275 IAC
Région des Hauts-Bassins : 170 IAC
Région du Nord : 400 IAC
Région du Plateau Central : 170 IAC
Région du Sahel : 270 IAC
Région du Sud-Ouest : 180 IAC

Sidwaya

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