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Communalisation intégrale : Bakata, cinq ans après

Publié le mercredi 28 septembre 2011 à 03h21min

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Son existence avait été révélée au grand public à l’occasion d’un de nos grands reportages parus en octobre 2006.
Le côté euphonique, voire étrange, de son nom fut à l’époque le principal critère de son choix comme sujet de notre travail.
A ce moment-là, cette petite bourgade située à 130 kilomètres de Ouagadougou, dans la province du Ziro, venait d’accéder au rang de commune rurale. Plutôt flatteur que puisse être ce nouveau statut, il n’en demeure pas moins qu’il constitue une véritable gageure pour Bakata, puisque c’est de cette localité qu’il s’agit ici. Tant son état de dénuement fait de ses habitants des oubliés du développement :

- pas d’eau courante,
- pas d’électricité,
- pas de téléphone,
- pas de gendarmerie ni de police.
Rien ou presque !

A tout cela s’ajoutent l’enclavement du patelin et le sous-emploi des jeunes en saison sèche.
Mais c’était avec conviction et détermination que les populations, debout comme un seul homme, prenaient en charge leur destinée, sous la conduite d’une femme.
Cinq ans après cette accession à l’autonomie de gestion, où en est cette « commune rurale par excellence » ?
Quel regard les administrés portent-ils sur les actions de leurs responsables ? L’union sacrée des premières heures entre la communauté et ses élus locaux est-elle toujours d’actualité ?
Retour sur Bakata à quelques mois de la fin de la première expérience d’une gouvernance locale.

Hasard de calendrier

Lorsque nous foulions pour la première fois cette petite bourgade au nom euphonique, en 2006, c’était à une période du jeûne du Ramadan. Cinq ans plus tard, presque jour pour jour, le retour à Bakata coïncide de nouveau avec le neuvième mois de l’Hégire. Un moment de privation volontaire de nourriture et de boisson entre le lever et le coucher du soleil chez les musulmans. C’est connu, ce mois de pénitence affecte le pouls de l’activité économique. Alors, dans une localité rurale, qui plus est à majorité musulmane, cette période équivaut à un moment d’hibernation.

C’est que Bakata fait figure d’une vaste aire de privation comme nous l’avons constaté lors de notre premier séjour : « Pas d’électricité, même solaire, pas de téléphone, même en ces temps de couverture satellitaire, pas d’eau courante, pas de centre de loisirs, même pour jeunes. Seuls signes de la présence de l’Etat : quelques écoles primaires dont certaines en matériaux rudimentaires (secco) et la préfecture, fruit de la générosité d’un fils du village ».

C’est dans cet état d’extrême dénuement que cet ancien département de la province du Ziro, à l’instar de bien d’autres patelins paumés du fond du Burkina Faso, a été, en 2006, transformé par décret en « collectivité territoriale ». Processus de décentralisation oblige, l’Etat se désengage désormais de la vie des communautés de base pour mieux se consacrer à ses fonctions régaliennes.
Mais à Bakata, localité considérée comme l’un des parents pauvres de l’Etat providence, le manque à gagner dans ce recadrage du rôle de la puissance publique n’émeut pas grand monde.

C’est qu’ici, il y a longtemps qu’on a appris à survivre sans compter sur les maigreurs du gouvernement.
Les locaux de la préfecture, unique symbole visible de l’autorité publique ? La réalisation d’un fils de la région, comme déjà annoncé. L’implantation de certains forages ? Encore une des manifestations des libéralités du même ressortissant du village, dont l’épouse deviendra le premier maire de Bakata. Relation de cause à effet ?
« Ils disent que maintenant, c’est à nous de travailler pour nous-mêmes. Mais depuis là, qu’est-ce qu’ils ont fait pour nous ? Les quelques écoles-là ? Tchiourrrr ! », dit, en fulminant Boureima Kouanda, comme pour dire : « Cabri mort n’a plus peur de couteau ».
Pour ce petit poucet des 351 communes que compte le Burkina, on pourrait penser qu’apprendre à « voler de ses propres ailes » équivaut à un saut dans l’inconnu.

En effet, en proie à l’enclavement, au manque de ressources autres que celles procurées par l’agriculture pluviale, à l’inexistence de la matière imposable et au sous-emploi des jeunes, qui n’en peuvent plus de cette oisiveté démoralisante, Bakata entamait ainsi la voie de la décentralisation avec des béquilles. Et pourtant, plus d’un voulait croire à la capacité de la communauté de se faire elle-même. Et chacun est prêt à participer à l’effort de contruction.
En témoigne, au début de l’exercice du pouvoir local, cette fervente solidarité de la population avec ses élus ;
particulièrement avec madame le maire. « Si nous avons choisi une femme comme maire, c’est pour des raisons stratégiques. La femme, par nature, possède un grand pouvoir de négociation et quand elle vise un objectif, sa volonté est inébranlable ». On croirait entendre une pasionaria de la condition féminine. Hé bien vous n’y êtes pas. C’est plutôt un septuagénaire qui magnifiait le sexe dit faible. Surprenant ! Leçons de choses pour tous ces machistes qui continuent de penser que femme et pouvoir ne font pas bon ménage. S’il le faut, les hommes garderont les enfants.

Une détermination à déplacer des montagnes

« Nous consentons à payer de nouvelles patentes, nous sommes prêts à travailler avec Mme le maire. Mais il ne faut pas oublier que les cannetons marchent au rythme de la canne », déclarait, pour sa part, le chef du village, Bapion Diasso. Ancien sergent de l’armée française, vétéran des guerres d’Indochine puis d’Algérie, le tio pio a été de toutes les campagnes de sensibilisation au civisme fiscal. Pas étonnant donc que la commune ait remporté, en 2010, le premier Prix COPEGOL (compétition pour l’excellence dans la gouvernance locale) ; une récompense décernée à la commune ayant réalisé, entre autres, les meilleures performances en matière de recouvrement de recettes fiscales.
Alors que l’imam du village exhortait ses ouailles à payer la gabelle, Karim Kouanda, un malvoyant à la barbe d’ayatollah, plaidait, lui, pour l’implantation rapide d’un commissariat de police. A quelle fin ? Pour contraindre les récalcitrants à cracher au bassinet.
Quelle détermination !

C’était il y a cinq ans. Aujourd’hui, qu’en est-il de cette ardeur populaire ? L’union sacrée entre la population et les élus locaux est-elle toujours la chose la mieux partagée ou alors le charme est-il rompu ? Les fruits de cette première expérience de communalisation ont-elles été à la hauteur des espérances ?
En attendant sans doute le bilan officiel du conseil municipal et des experts ès décentralisation, en route vers la « commune rurale par excellence » pour un constat de proximité.

Après environ une heure de trajet sur l’axe Ouagadoudougou-Sapouy, la fourgonnette oblique sur une route en terre. Soudain, des souvenirs se mettent à défiler dans notre esprit. A l’image des champs de mil filant en sens inverse de la course du véhicule de reportages. D’abord vagues, les réminiscences deviennent plus précises à mesure que nous traversons les premiers villages de la commune. L’un d’entre eux retient particulièrement notre attention : Bouyoa. C’est là qu’habite Affisatou Ziba. Comment ne pas se rappeler cette conseillère municipale qui se rendait chaque jour à vélo à Bakata-Centre, chef-lieu de la commune, distant de son patelin d’une dizaine de kilomètres ? Deuxième adjointe au maire, Dame Affisatou reste, par-dessus tout, une femme comme les autres. En tout cas c’est le constat fait lors de notre précédente visite. Même élue locale, elle était toujours par monts et vaux, perchée sur sa « monture de fer ». Epouse, elle soutenait son mari dans les travaux champêtres. Mère de famille, elle veillait sur une progéniture qu’on imagine abondante au regard de la prégnance des idées natalistes en milieu rural.

Pas de géant d’un nain dans l’ère du numérique

Mille fardeaux que la jeune femme officier d’état civil supporte sur ses frêles épaules, sans renâcler à ce qui passe pour un apostolat. Bien au contraire : « C’est très difficile. Mais si les femmes ne mettent pas leur bouche dans la gestion de la commune, alors qui va défendre leurs intérêts ? », demandait-elle ?
Cinq ans après, nous apprenons que c’est à l’aide d’une moto de marque chinoise qu’Affissatou se rend désormais à son lieu de travail. Prémices d’un quelconque progrès réalisé par l’ensemble de la commune ?
Alors que nous sommes à quelques encablures de la destination finale, le bip-bip d’un téléphone portable interrompt brusquement la causerie. « Le réseau ! », s’écrie Emmanuel, le photographe. « Ils ont percé » (1), ajoute Moïse, le chauffeur. Ainsi donc la bourgade rurale figure dorénavant sur la carte du « village planétaire » qu’est devenu notre monde à l’heure des technologies de l’information et de la communication. Un pas de géant d’un nain dans l’ère du numérique. En atteste la présence de ces hauts pylônes en fer, signe de l’intérêt que les trois opérateurs de téléphonie mobile du pays portent enfin à ce patelin de 32 000 âmes.

Bien sûr, cette prouesse dans le secteur de la télécommunication par satellite n’est pas l’œuvre de l’Exécutif local. Mais les effets induits de ce bond technologique se ressentent jusque dans le budget communal ; par exemple, la vente de cartes de recharge et autres accessoires de « cellulaires » favorise un commerce, même petit, qui n’a pas manqué d’attirer le regard insensible des collecteurs de taxes.
Au principal carrefour du « centre-ville », ou, du moins, ce qui en tient lieu, un panneau « stop ». Sauf erreur ou omission, c’est la seule pancarte de régulation du trafic routier dans cette contrée, qui ne compte aucun véhicule. Un superflu dont on aurait dû se passer ? Que nenni ! C’est qu’ici, en plein cœur de la commune, s’étale un nouveau marché. Tous les trois jours, la place grouille de monde et de camions venus de Léo et même de Ouagadougou.

A notre arrivée, une grande animation règne sur les lieux. Ce n’est pourtant pas jour de marché. Des rangées de boutiques sont bourrées à craquer de marchandises diverses. Des tables brinquebalantes croulent sous le poids de produits multiples. Ici, s’élève le fumet de la bonne viande grillée, là, l’exhalaison de galettes succulentes.
De la quincaillerie aux produits de première nécessité en passant par des vêtements à l’effigie de stars, tout est là. Inimaginable il y a cinq années de cela. « Ah bon, vous étiez venus à Bakata il y a longtemps de cela ? Maintenant tout a changé », demande Abdourahim Derra devant sa boutique avec une joie intense.

Comme beaucoup de jeunes de sa génération, il s’est lancé dans le négoce depuis l’érection de ce nouveau marché. Solide gaillard, c’est un véritable bouffe-tout qui ne rechigne pas à la tâche : de la vente de céréales à la collecte d’oléagineux en passant par le juteux commerce d’essence en bouteilles, il mord dans tout ce qui sent le pognon : « Désormais, il y a tout ici. Plus besoin de se rendre à Kinkirsgogo [NDLR : un des 14 villages de la commune, considéré comme le poumon économique de toute la localité] pour s’acheter quoi que ce soit », confie-t-il. La preuve, la veille dans la nuit, notre photographe a pu se procurer sur place de la pâte dentifrice, un peigne, une lampe électrique et d’un « moustiquo » ; impossible il y a quelques années de cela.

Par le truchement d’une antenne parabolique, une « vidéo club » fait le bonheur des amoureux du ballon rond. Grâce à la magie du direct, le marché lucratif des transferts, les meilleurs buteurs et le résultat de la crème des championnats du football européen alimentent chaque matin le débat des enragés du sport roi devant le seul kiosque à café du coin.
Le changement, c’est aussi la présence de cette bâtisse flambant neuf de couleur ocre, siège de l’administration communale. Révolue donc, l’époque où le conseil municipal squattait les locaux exigus de la préfecture.
Mieux, le personnel a été étoffé avec l’arrivée de nouvelles compétences. Certains agents travaillent avec du matériel high-tech, comme le responsable de la comptabilité.

La bière désormais à portée de main

De puissantes plaques solaires alimentent 24h/24 les lieux en énergie électrique. « Vous voyez que les choses ont un peu évolué non ? », dit mi-affirmatif mi-interrogateur Edouard Bouda. Conseiller municipal et époux du maire, il a tenu à effectuer le déplacement à Bakata juste le temps de nous trouver un logeur dans ce bled où il n’y a ni maison d’accueil ni auberge, encore moins un hôtel.
Autre nouveauté : le « local », une réalisation de la mairie. Ici, des congélateurs, tournant à l’énergie solaire, maintiennent la boisson à des températures qui n’ont rien à envier à celles des boissons dans les « maquis » des grandes villes. Hourra, la bière est désormais à portée de main. Fin donc du parcours du combattant pour les adeptes de Bacchus, obligés qu’ils étaient de se rendre jusqu’à Kinkirsgogo afin se délecter de leur « précieux nectar ».
Inévitablement, nous revient en mémoire cette complainte de l’infirmier-major alors en service lors de notre premier séjour : « Ici, si vous voulez boire une bière, il faut aller la chercher à 15 kilomètres. Où alors vous commissionnez quelqu’un, et dans ce cas, vous la buvez tiède dans le meilleur des cas ».

Une des actions qui figurera aussi en bonne place dans le bilan du conseil municipal, c’est sans nul doute l’opération de lotissement d’une partie de Bakata-Centre. Certes rien de significatif n’a encore poussé sur le site, mais cette initiative s’inscrit dans une démarche prospective : « Avec le dynamisme économique de ces dernières années, c’est une façon d’encourager tous ceux qui ont les moyens de construire des maisons en dur et, pourquoi pas, des immeubles », explique, le visage illuminé de joie, le premier adjoint au maire, Zakaria Kouanda. Connu et surtout respecté de tous, ce jeune officier d’état civil de moins de 40 ans est d’une serviabilité à toute épreuve. A peine rentré d’une mission de formation, c’est, toute affaire cessante, qu’il court à la salle des fêtes de la mairie, où nous venons de prendre nos quartiers. Pour ne plus nous quitter d’une semelle.
Les acquis de cette première expérience de gestion du pouvoir local ne se limitent pas au chef-lieu de la commune.

L’union sacrée n’est plus ce qu’elle était

Toutes les 13 autres entités villageoise ont bénéficié, peu ou prou, des réalisations de la mairie, dont le budget propre est passé de « moins de 5 millions FCFA » en 2006 à plus de 18 cette année ; sans compter l’aide financière apportée par les partenaires :
des centres de santé aux bas-fonds aménagés en passant par les écoles, les forages, les parcs de vaccination et de châteaux d’eau, tous les villages rattachés goûter aujourd’hui aux efforts d’investissement du conseil municipal. Et tous, oui tous, sont unanimes : « Même si elle n’est pas de Bakata, Madame le maire a beaucoup travaillé pour nous ». Mais certains n’hésitent pas à tirer la couverture plutôt sur le mari, un homme d’affaires, perçu ici comme un mécène, si ce n’est une divinité tutélaire. Une façon de voir dont se gausse l’épouse, Marie-Hélène Bouda, cadre supérieure à la CNSS : « C’est possible. Je ne peux pas empêcher les gens de dire ce qu’ils veulent. Mais si j’étais une folle, est-ce que mon parti [NDLR : le CDP] allait me proposer sur la liste des candidats, n’en parlons pas à la fonction de maire ? ».

Créditée d’un tel bon palmarès, serait-elle tentée par un deuxième mandat ? « C’est trop tôt. On n’a pas encore terminé le mandat sur nos deux pieds ». Lorsqu’on insiste sur la question, la réponse, elle, ne reste pas moins sibylline : « Si la population me sollicite encore, je vais voir si j’ai toujours les ressources nécessaires pour la servir ». Avec autant d’acquis à faire pâlir de jalousie bien de ses homologues, en principe la reconquête de la mairie ne devrait être qu’un simple jeu d’enfant. Seulement, à quelques mois des locales, l’union sacrée entre le maire et la population n’est plus ce qu’elle était naguère. Si bien que certains préféreraient voir la présidente du conseil ceinte d’une couronne d’épines en lieu et place de celle de lauriers qu’ils lui ont tressée au début du mandat. En tout cas, c’est le constat qui se dégage à Bakata-Centre ; c’est que l’affaire du futur marché moderne est passée par là.


(1) Expression populaire pour indiquer un signe d’évolution

Le marché de la discorde

On le sait, le choix de l’emplacement des infrastructures est souvent source de discordes entre villages ou communautés bénéficiaires. Bakata n’échappe pas, hélas, à cette querelle de site.
Alors qu’il est toujours au stade de projet, le futur marché moderne de la commune de Bakata fait des vagues. Particulièrement le choix du site. Il y a quelques années de cela, un marché commun réunissait tous les trois jours l’ensemble de la population, constituée surtout de Mossis, de Gourounsis et de Peuls.
Mais depuis un certains temps, deux lieux publics d’échanges de produits ont fait leur apparition dans la localité : l’un situé à Bakata-Est, entendez par là en zone gourounsi, et l’autre à Bakata-Ouest, chez les Mossis. Pour ces derniers, c’est par suite de la décision unilatérale du chef gourounsi de délocaliser l’unique marché d’alors vers sa demeure qu’ils ont, eux aussi, créé le leur.

Sans que pourtant cela mette en mal la cohésion pacifique entre les deux communautés, assure-t-on. C’est dans cette ambiance que le maire, après qu’une première session du conseil municipal a décidé de construire le marché moderne dans la zone nouvellement lotie, a convoqué une deuxième rencontre des élus locaux pour changer le site de la future infrastructure marchande. Opération réussie puisque, soutient-on, l’ouvrage devrait désormais être bâti à Bakata-Est, zone non lotie de surcroît. Courroux des Mossis, qui se sont rendus à la mairie pour exprimer leur désapprobation de ce qu’ils considèrent comme une volte-face inacceptable : « Vous pouvez poser une ruche sur un arbre. Mais jamais vous ne pourrez obliger les abeilles à y entrer », auraient-ils lancé à Mme le maire.

Pour d’aucuns, celle-ci serait sous l’influence du secrétaire général du CDP Pierre Diasso, neveux du chef. Interrogée sur la question, la première responsable de la commune a préféré ne rien dire, nous proposant un autre voyage à Bakata pour une confrontation avec ses accusateurs, démarche que nous refusée, et pour cause.

A.S.R.


Le barrage de Bakata : L’aboutissement de « 50 ans » de doléance

Il est considéré comme la mère de toutes les doléances de la population. La revendication matricielle de toute une communauté. Rêve nourri depuis plusieurs décennies, le très attendu barrage de Bakata sera bientôt une réalité. Les travaux avancent au grand bonheur de ses futurs bénéficiaires.

L’ouvrage n’est certainement pas l’œuvre du conseil municipal. Son coût de réalisation, environ un milliard de francs CFA (financé par le budget de l’Etat), l’atteste d’ailleurs Toutefois, le budget local a en charge les frais inhérent aux études de faisabilité. D’où cette fierté légitime des responsables locaux d’avoir participé à la réalisation de la plus grande et de la plus importante infrastructure de la commune. Commencés en novembre 2010, les travaux, prévus pour une durée de huit mois, ont cependant rencontré quelques difficultés : outre celles liées à l’approvisionnement en matériaux argileux, dès le début du chantier, ayant déterminé définitivement l’option digue en terre homogène ou digue à zones, les déblais importants pour le curage de la tranchée d’ancrage ont été exécutés dans des conditions difficiles (venues d’eau et sols instables).

Un retard dans l’exécution des travaux a donc été engendré.
En outre, l’adjonction de nouveaux travaux, dont une bonne partie a dores et déjà été exécutée (déversoir latéral et ouvrage de vidange), a accentué le retard pris dans le délai d’exécution normal. Alors, une compensation en délai additionnel de trois mois a été consentie, et les travaux sont prévus pour s’achever dans les nouveaux délais selon les normes prévues.
Au moment de notre passage, les travaux étaient en arrêt à cause de la saison pluvieuse. Ils reprendront en fin octobre prochain.
Au grand plaisir de certains jeunes de la localité, engagés comme ouvrier.

Attribué à une entreprise burkinabé, ECR-BTP-Ingéniérie, au terme d’un appel d’offres international, le marché du barrage, une fois achevé, servira, dans un premier temps, à l’alimentation en eau de périmètres aménagés et, plus tard, à la pisciculture. En attendant, pour mieux appréhender l’importance socio-économique de l’ouvrage, écoutons Mme le maire, Marie-Hélène Bouda : « Depuis plus de 50 ans, les habitants de Bakata voulaient un barrage. C’est leur première préoccupation. Une fois réalisée, l’infrastructure favorisera le développement de l’agriculture et de l’élevage. Elle porte l’espoir de l’ensemble de la localité. Tout un village va se constituer autour de ce point d’eau. En un mot, ce barrage va booster davantage le développement de Bakata ».

« Pour moi, avec la construction du barrage, c’est mission accomplie pour le conseil municipal. Jamais je n’aurais cru voir cela à Bakata », déclare le vieux Inoussa Kouanda, qui ne s’en revient pas. Si Dieu lui prête longue vie, ce n’est pas seulement la retenue d’eau qu’il verra. Il goûtera aussi les retombées de l’aboutissement d’un demi-siècle de doléance.

Le CSPS se meurt

S’il y a bien à Bakata une situation alarmante, c’est certainement celle dans laquelle est plongé actuellement le centre de santé et de promotion sociale (CSPS).
Couvrant huit villages, soit une population de plus de 13700 habitants, cette formation sanitaire, de moins de 10 lits (5 au niveau du dispensaire et 4 pour la maternité), dispose désormais certes de l’électricité, grâce aux plaques solaires installées par la mairie, mais dans son ensemble, elle n’a rien d’un centre soins.

Tenez-vous bien, le plafond de la salle d’accouchements est en si mauvais état qu’il est infeste d’abeilles. Imaginez les désagréments que cela pourrait entraîner et sur le personnel soignant et sur les parturientes.
Aucun matelas en bon état. Tous sont déchiquetés, sous le coup de l’usure du temps, gagnés par la moisissure et, pire, sont maculés de sang. Conséquence : les patients sont obligés de se coucher sous les arbres de la cour, non clôturée, du CSPS. Pourtant, ce n’est pas faute de ressources pour acquérir de nouveaux matelas.

Le comité de gestion (COGES) dispose d’un peu de moyens pour parer au plus pressé, et ses membres font des mains et des pieds pour cela. Seulement, sans l’accord des responsables du district sanitaire, basé à Sapouy, toute dépense est interdite.
Malgré les appels répétés des membres du COGES à acheter des matelas, les autorités sanitaires provinciales tardent toujours à donner leur accord pour engager la moindre dépense.

Alain Saint Robespierre

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 28 septembre 2011 à 10:33, par Incon En réponse à : Communalisation intégrale : Bakata, cinq ans après

    Toutes mes félicitations au Conseil municipal pour ses efforts au bénéfice du développement de Bakata. A l’auteur du reportage je voudrais lui suggérer d’être impartial dans la reconnaissance des efforts qui sont faits par toutes les parties prenantes oeuvrant au développement de la commune. On a pu savoir que le CSPS dispose d’un éclairage par des palques solaires installés par la Mairie. Est-ce seulement la Mairie ? Les puissantes plaques fournissant l’énergie 24/24h etle réfrigérateur qui ont permis de dispose de la bière fraîche sont aà l’actif de qui ? Egalement les lampadaires solaires (éclairage public) et les autre plaques solaires installées à la Mairie, à la Préfecture, au CSPS et dans les 02 écoles primaires et au CEG sont aà mettre à l’actif de qui ?
    N’est-il pas judicieux de mentionner les efforts consentis par celui-ci. A moins qu’il s’agissent d’un publi-reportage au goût d’une pré-campagne électorale.

    Incon.

  • Le 28 septembre 2011 à 17:14, par VP En réponse à : Communalisation intégrale : Bakata, cinq ans après

    Moi,je pense qu’il faudra rappeller ces Mossis là à l’ordre.Est ce que ce Bakata là est un village Mossi ?Je crois que c’est un village Gourounsi.Ces gens seraient partis à Bakata pour faire fortune et non pour instaurer leur volontés coutumières à ces Gourounsi.Chacun à un village d’origine,qu’ils y retournent faire leur malin on va voir.D’autres meme avaient été répudiés de leur village.Qu’ils laissent les autocthones de Bakata s’organiser dans la fraternité.Aucun village mossi dans ce Burkina ne permet à un étranger de faire ce qu’ils font chez les autres.Meme à Koupèla,les étrangers ont leur cimétière à part.

  • Le 28 septembre 2011 à 18:43 En réponse à : Communalisation intégrale : Bakata, cinq ans après

    Son mari un magnat !!! La commune était-elle en vente ? De quel magnat s’agit-il à Bakata que nous ne connaissons pas. Nous nous sommes tus parce que à un certain moment les gens ne comprenaient pas beaucoup. Nous avons cotisé pour la construction de la préfecture. Nous avons taillé des pierres pour celle-ci et le reste à servi à la construction de la mosqué. On voulu tout mettre au crédit de ce monsieur. Un monsieur de la province à équipé la préfecture. Ce que vous devez savoir maintenant que tous les intellectuels de la commune ne se laisseront plus faire. Le nouveau conseil suivra attentivement les passation de marché pour le bien des populations. Les jeunes de la commune que vous avez refusé de voir, plus de 250 fonctionnaires élèves et étudiants que vous évitez comme la peste et les ressortissants de la commune que vous n’avez jamais reçu au motif que des gens veulent votre place sont là. Et si Le CDP joue encore à son jeu BASTA !

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