LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

SALIFO TIEMTORÉ, SECRÉTAIRE GÉNÉRAL ADJOINT DU CDP, SECTION DU KADIOGO : "Ce n’est pas seulement de la bouche que l’on doit considérer la jeunesse comme fer de lance"…

Publié le vendredi 23 septembre 2011 à 03h55min

PARTAGER :                          

Le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), effectue sa rentrée politique, les 25 et 26 septembre 2011 à Ouagadougou. Dans ce cadre, Salifo Tiemtoré, secrétaire général adjoint du CDP, section du Kadiogo, député à l’Assemblée nationale et membre du bureau politique national, lève le voile, dans cet entretien, sur les ambitions du parti majoritaire pour la jeunesse burkinabè et les échéances électorales à venir.

Sidwaya (S.) : Dans quel contexte la rentrée politique du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) s’effectue-t- elle ?

Salifo Tiemtoré (S. T) : La rentrée politique du CDP prévue les 25 et 26 septembre 2011 à Ouagadougou s’inscrit dans le processus normal de la vie de notre parti. La vie du CDP étant continue, il fallait nécessairement la séquencer afin de se donner des objectifs et des délais bien déterminés. Depuis sa création, le CDP organise toujours des rentrées politiques en septembre ou octobre. Cette année, la rentrée revêt un autre caractère du fait que nous venons de sortir d’une crise tant sociale, économique que politique qui a traversé tout le Burkina Faso. Cette rentrée politique du CDP se situe donc dans ce contexte. De même, nous sommes dans un contexte de réformes politiques et institutionnelles et de préparation des élections couplées de 2012, toutes choses qui interpellent notre parti.

S. : Pourquoi cette rentrée politique est-elle axée sur la jeunesse ?

S. T : Quand vous faites le bilan de la crise qu’a vécue le Burkina Faso, depuis l’affaire Justin Zongo, en passant par la sortie des militaires, vous remarquez que c’est beaucoup plus les jeunes qui ont été au-devant de la scène. C’est pourquoi le CDP a placé le thème de cette rentrée sous le signe « La jeunesse, une nouvelle responsabilité citoyenne pour un Burkina émergent ».

S. : Vous avez parlé de réformes politiques et institutionnelles en cours, peut-on avoir le point de vue du CDP sur les points non consensuels identifiés par le CCRP ?

S. T : Le CDP est allé au Conseil consultatif sur les réformes politiques (CCRP) avec ses points de vue, mais aussi avec un esprit d’ouverture en ce sens que tous les points qui n’auraient pas fait l’objet de consensus, soient mis de côté. Cependant, nous continuons le débat car les points de vue que nos représentants sont allés défendre au CCRP étaient des positions développées lors de notre quatrième congrès. Si au cours de ce congrès, des positions du parti avaient été arrêtées, l’évolution de la situation nationale et les débats issus du CCRP pourraient appeler notre parti à approfondir la réflexion sur certains sujets.

S. : Quelles sont les activités qui sont prévues dans le cadre de cette rentrée politique du CDP ?

S. T : Comme activités au programme de cette rentrée politique, il y aura une adresse du président du parti à l’endroit de la jeunesse, à l’ouverture, le 25 septembre 2011, suivie d’une communication sur la contribution de la jeunesse à l’édification d’un Burkina émergent. Il y aura ensuite des échanges de la jeunesse avec la direction du parti. Mais parallèlement aux échanges, il y aura d’autres types d’activités dont une séance de don de sang. Nous projetons offrir au Centre national de transfusion sanguine, un minimum de 500 poches de sang. Je dis un minimum de 500 poches parce que nous allons nous retrouver à plus de 3000 participants. Les activités vont se poursuivre le 26 septembre 2011 avec des travaux d’intérêt commun dans l’ensemble des cinq arrondissements de la ville de Ouagadougou, de même que dans les six communes rurales de la province du Kadiogo.

S. : Y a-t-il une politique claire pour la prise en compte des jeunes au CDP ?

S. T : De toute évidence, il y a une politique de la jeunesse au CDP qui est développée et mise en œuvre d’une part, par le secrétariat de la jeunesse du parti et d’autre part, à travers la contribution du parti à la mise en œuvre des programmes successifs du président du Faso. Il y a en sus, les travaux des différentes commissions spécialisées du parti qui proposent au gouvernement, des stratégies appropriées pour prendre en compte les préoccupations essentielles de la jeunesse. Ces préoccupations ont été identifiées pour chaque catégorie de jeune.
Il est aussi de plus en plus question de rajeunissement de la direction du parti. Mais ce rajeunissement ne devra pas se faire de façon systématique et brutale. C’est un processus. D’ailleurs, au CDP, les premiers responsables sont plus ou moins jeunes. Mais nous travaillerons à plus rajeunir le parti. La jeunesse constitue 70% de la population et il sera utopique de ne pas la prendre en compte dans tous les compartiments du parti.

S. : Faut-il croire que nous allons assister bientôt à une responsabilisation de plus en plus accrue de la jeunesse ?

S.T : Ha oui, il faut s’attendre à une responsabilisation de plus en plus accrue de la jeunesse. C’est d’ailleurs ce qui explique le thème de notre rentrée politique, car l’objectif est d’amener les jeunes à mieux se responsabiliser et à occuper une place prépondérante dans la société. Les jeunes devront de plus en plus se convaincre que les revendications violentes relèvent d’un autre temps et que seuls le dialogue et les concertations peuvent apporter des solutions à nos préoccupations.

S. : Souvent, quand on propose un jeune à un poste de responsabilité, on entend dire que les jeunes n’ont pas d’expérience. Ne sera-t-il pas difficile pour vous de promouvoir les jeunes ?

S. T : Oui, on entend souvent dire que les jeunes n’ont pas d’expérience, et patati, et patata ! Mais entre nous, comment les aînés ont-ils eu leur expérience ? C’est en forgeant ! C’est donc en forgeant qu’on devient forgeron ! Ce n’est pas sur les bancs qu’on acquiert l’expérience. C’est en travaillant, en se mettant à la tâche ! Et il faut mettre la jeunesse dès maintenant à la tâche tout en l’encadrant. Pour qu’un parti politique se perpétue et soit toujours dynamique, il faut obligatoirement qu’on renouvelle ses forces. Il ne faut pas attendre que les aînés s’épuisent totalement qu’on les remplace. Non, le remplacement doit se faire au fur et à mesure. Là, à tout moment, vous aurez un parti dynamique, fort, qui se renforce et travaille à s’améliorer. C’est pourquoi on dit que la jeunesse, c’est le fer de lance, "mais il ne faudra pas le dire de la bouche". Il faudra travailler, même dans les postes de responsabilité au niveau de l’Etat, il faut œuvrer de plus en plus à responsabiliser les jeunes. Quand vous regardez, les jeunes sont plus instruits de nos jours et Il faut donc les responsabiliser et savoir tirer profit de leur dynamisme et de leur force.

S. : Que vous tient-il à cœur au CDP ?

S. T : Je voudrais saluer la clairvoyance de la direction politique du parti pour avoir, dans ce contexte, opté pour un thème qui porte sur la jeunesse. Cela prouve que la direction du CDP est clairvoyante. Je souhaite que nous puissions sortir de ces débats de deux jours (25 et 26 septembre) plus grandis avec des perspectives assez louables. Nous espérons aussi qu’au sortir des deux jours de débats, la jeunesse s’engage à travailler dans le sens du développement et de l’émergence du Burkina Faso. Nous rentrons bientôt dans les élections couplées de 2012 (législatives et municipales). Nous souhaitons que la jeunesse puisse se battre âprement et qu’au niveau du parti, on tienne compte de la jeunesse.
Si nous avons pu faire des quotas pour les femmes, il est bon qu’au fur et à mesure, nous réfléchissions sur comment insérer les jeunes progressivement dans le processus de responsabilisation. Nous pensons qu’au sortir de cette rentrée politique, au regard des objectifs visés, nous pourrons aller aux élections avec plus de confiance et démontrer qu’au CDP, comme on dit souvent, "le beurre dort, mais il n’est pas mort".

Ali TRAORE (traore_ali2005@yahoo.fr)

Sidwaya

PARTAGER :                              

Vos commentaires

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique