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SACCAGE DE LA MINE DE PELEGTENGA : « Que ce soit le dernier acte de vandalisme ! »

Publié le vendredi 23 septembre 2011 à 03h55min

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Le ministre des Mines, des Carrières et de l’Energie, Salif Kaboré, a visité le jeudi 22 septembre 2011 le site de la société minière Pinsabo Gold à Pelegtenga (province du Passoré). Tout en condamnant les actes de vandalisme survenus sur le site avec des pertes estimées à plus d’un milliard de FCFA, il a annoncé la mise en place d’une cellule qui servira d’interface entre les populations et les investisseurs miniers au Burkina.

Broyeurs, containers et groupes électrogènes incendiés, bâtiments fortement endommagés, les dégâts sur le site de l’exploitation semi-mécanisée de Pelegtenga sont considérables. Combien étaient-ils ce jour 14 septembre dernier ? 1000, 2000 personnes ? Difficile d’être précis. En tout cas, la cinquantaine de policiers ont été largement dépassés par les évènements et ils ont dû battre en retraite face à la furie destructrice des vandales. Sur le site, les cailloux qui ont servi à les lapider jonchent toujours le sol. Leurs véhicules incendiés et les motos des vigiles, réduites en tas de ferraille, sont toujours là également.

« C’est terrible ça ! », a lâché le ministre Salif Kaboré. Difficile de rester sans réaction face à tant de méchanceté gratuite. Pour le ministre en charge des mines, rien ne peut expliquer cela et s’il n’y a pas eu de mort d’homme, il faut féliciter les policiers. « Ce n’est pas avec de tels actes que nous allons attirer les investissements pour construire notre pays. Ce que nous avons vécu à Pelegtenga doit être le dernier acte de vandalisme sur un site minier au Burkina », a martelé Salif Kaboré. Dans la foulée, il a annoncé la mise en place d’une cellule qui servira d’interface entre les investisseurs miniers et les populations. Cependant, il ne peut pas cautionner ceux qui posent « les faux-problèmes » en ce qui concerne les réalisations socioéconomiques pour les populations.

Les responsables de Pinsabo Gold (qui a obtenu son permis d’exploitation semi-mécanisé le 5 octobre 2010) ont-ils fait de fausses promesses ? Selon l’un des administrateurs, Alex Levisky, ils ont toujours maintenu le dialogue avec les populations riveraines et ils connaissaient leurs préoccupations. Ainsi, alors qu’ils étaient en droit de chasser les orpailleurs qui étaient sur l’aire couverte par leur permis de recherche (obtenu en 2009), ils les ont laissés continuer les activités. Mieux, Pinsabo Gold a mis à leur disposition un groupe électrogène de 9 millions de FCFA, une pompe d’une valeur de 200. 000 FCFA et des tuyaux d’acheminement estimés à 500.000 FCFA.

Plusieurs actions au profit des populations

Sur le plan social, la société minière, bien qu’étant en phase d’installation (les essais de production ont commencé en août 2011) a posé plusieurs actions au profit de la population, notamment un don de médicaments d’une valeur de 350.000 F CFA, le dédommagement de 2.500.000 FCFA des propriétaires terriens, les contributions à la réparation du véhicule de la police de Yako et pour le curage des caniveaux. Que s’est-il donc passé ? Selon Alex Levisky qui jouait le traducteur pour le PDG de Pinsabo, Alexander Kritskiy, les vandales ne sont pas du village de Pelegtenga, même s’il lui est difficile de le prouver. En ce qui concerne le cyanure, pas de doute à ce niveau ; comme l’ont remarqué le ministre en charge des mines et sa délégation, ce produit est utilisé dans un circuit fermé.

D’ailleurs, a renchéri Alex Levisky, Pinsabo Gold est régulièrement contrôlée et travaille de concert avec le BUMIGEB. Les actes de vandalisme, selon les responsables de la société, sont donc visiblement « l’œuvre d’un groupe d’orpailleurs organisés qui ont mené une campagne d’intoxication au niveau des populations riveraines ». Cependant, à l’issue de la visite, ils ont souhaité que le gouvernement prenne des mesures pour sécuriser leurs investissements afin qu’ils puissent reprendre leur exploitation. Le ministre Salif Kaboré leur a promis de rendre compte à qui de droit tout en leur disant de patienter quelque temps pour que toutes les mesures de sécurité soient prises sur leur site.

Dayang-ne-Wendé P. SILGA

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 23 septembre 2011 à 09:50 En réponse à : SACCAGE DE LA MINE DE PELEGTENGA : « Que ce soit le dernier acte de vandalisme ! »

    qu’on nous dise où vont l’argent collecté auprès des sociétés minières et qui était de 440 milliards cfa en 2010 ou 2009 ?

  • Le 26 septembre 2011 à 13:42, par SIDNOMA En réponse à : SACCAGE DE LA MINE DE PELEGTENGA : « Que ce soit le dernier acte de vandalisme ! »

    Je pense que le saupoudrage de quelques millions à l’endroit de la population ne saurait constituer un gaz d’asphyxie et d’empoisonnement au cyanure de nos populations laborieuse. Travailler la terre même au moyen d’outils rudimentaires comble leurs satisfaction et besoins, et ils en sont fières. Prenons les questions liées à l’utilisation des produits chimiques dans l’industrie extractive très au sérieux au lieu de vouloir réprimer les populations de la sorte car tout le monde sait aujourd’hui qu’au Burkina si tu perds ta terres cultivable, il ne te reste que la mort car des vautours d’une race nouvelles se sont ruées sur les terres.Pourquoi ne pas souvent soumettre ces projet d’extractions à l’Assemblée Nationale pour qu’elle s’entoure des garanties nécessaire liée à l’environnement et aux conditions nouvelles de vie des populations des zones concernées ?

  • Le 26 septembre 2011 à 17:57, par COULOU LE SAGE En réponse à : LA CHEVRE FATIGUEE MORD !

    L’or, comme la terre, est une des dernière richesses qu’on arrache des mains des damnés de la terre. Et ceux-ci ne se laisseront pas faire. Qu’on les emprisonne ou qu’on leur tire dessus n’y fera rien.
    Dans la région du nord, les habitants de certains villages font des prières collectives propitiatoires : pour qu’on ne trouve pas de l’or sur leur territoire ! Tout le monde se souvient que dans le Ganzourgou, des orpailleurs sont venus prospecter jusque dans la cour d’une école primaire. Dans certains cas, comme dans un western, c’est au pistolet qu’on déguerpit des paysans pour creuser des puits aurifères dans leurs champs ou même sous leurs cases !
    Dire que la société minière a donné 2.500.000F aux propriétaires est une foutaise. Dire qu’"internet a bon dos" est également une vue de l’esprit : même s’ils sont sous scolarisés, les Burkinabè sont de plus en plus informés. Et personne n’attendra plus, comme à Bopal, de mourir à petit feu alors que l’État et surtout ses hauts cadres, au nom de politiques mercantiles, s’enrichissent de connivence avec des capitalistes étrangers.
    Cette leçon vaut bien une mine d’or. Elle n’est que le prélude à d’autres violences qui auront lieu pour les terres cultivables. Que ceux qui achètent à tour de bras des kilomètres carrés se le tiennent pour dit : UNE CHÈVRE FATIGUÉE MORD ! Le paysan burkinabè aussi.

  • Le 26 septembre 2011 à 19:33 En réponse à : SACCAGE DE LA MINE DE PELEGTENGA : « Que ce soit le dernier acte de vandalisme ! »

    Autorités parlez aux villageois en égale à égale et dites vous qu’ils sont capables de vous comprendre et tout ira bien.

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