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LUC ADOLPHE TIAO DANS LE SAHEL : Agriculteurs et éleveurs encouragés à poursuivre leur lutte contre l’adversité

Publié le mardi 20 septembre 2011 à 03h10min

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Le périple du Premier ministre, Luc Adolphe Tiao, dans le cadre du suivi de la campagne agricole 2011-2012 au Burkina Faso, l’a conduit, les 17 et 18 septembre 2011, dans la région du Sahel. Visites d’exploitations agricoles, de fermes semencières, d’unités de production…et un entretien avec les acteurs du secteur rural (producteurs, éleveurs, techniciens, etc.) ont constitué l’agenda du chef du gouvernement dans la partie la plus dégradée du pays.

Mi-figue, mi-raisin : c’est le constat qui est ressorti de la tournée du Premier ministre, Luc Adolphe Tiao, les 17 et 18 septembre 2011 au Sahel, dans le cadre du suivi de la campagne agricole 2011-2012. Mais, une prolongation des précipitations jusqu’en octobre pourrait changer la donne. De bon augure déjà, car c’est après une pluie bienfaisante (et un peu plus de 100 mm d’eau tombés, les trois derniers jours) que le chef du gouvernement et sa délégation sont arrivés dans la matinée de ce samedi 17 septembre 2011, dans l’exploitation de Boureima N’Gorba à Ouro Noma, dans la commune rurale de Bani à 45 km de Dori. Le champ de ce producteur a forcé l’admiration de tous.

Avec des équipements agricoles dérisoires (une charrette et quelques pioches), sans cheptel et surtout, sur un sol totalement nu, il est arrivé, grâce à la technique du zaï améliorée, à y faire pousser 5 ha de plants luxuriants de sorgho. « Boureima N’Gorba est un producteur modèle dans la province. Il constitue une école pour les autres », ont assuré les techniciens. Les plants sont au stade de montaison/épiaison et ce sont environ 8 tonnes de sorgho qui sont attendues dans le grenier du producteur. « Le gouvernement ne peut qu’encourager et soutenir ces genres de producteurs », a indiqué le Premier ministre, Luc Adolphe Tiao, en réponse aux demandes de soutien de l’exploitant. Ensuite, le cap a été mis sur la ferme semencière de Oulo à environ 25 km à l’Ouest de Dori sur l’axe Dori-Djibo. Sur une superficie de 30 ha, des semences améliorées de pomme de terre et d’oignon y sont produites, essentiellement en saison sèche.

« Une ferme semencière d’oignon et de pomme de terre n’existe pas encore en Afrique de l’Ouest. Des essais ont été effectués dans certains pays sans succès. Mais heureusement, les chercheurs burkinabè ont réussi à mettre à notre disposition, des variétés adaptées au Sahel », a révélé le président de l’Union nationale des producteurs semenciers du Burkina Faso, Abdoulaye Sawadogo. Dans cette ferme, Luc Adolphe Tiao a pu visiter les champs de niébé produit en saison pluvieuse et s’est surtout imprégné des difficultés rencontrées, de la divagation des animaux et de l’absence de clôture. Sous une fine pluie dans l’après-midi, c’est le Centre de promotion rurale (CPR) de Diomga, situé à une dizaine de kilomètres de Dori qui a reçu l’illustre hôte du Sahel. Il a été créé en 1969 par l’Union fraternelle des croyants du Sahel et vise à contribuer à la formation et au perfectionnement des jeunes producteurs ruraux en agrosylvo-pastoralisme, ainsi qu’en artisanat moderne. Plus de 800 producteurs ont été formés depuis la création du centre.

Les pensionnaires actuels, la 19e promotion, sont 25 jeunes venus des régions du Sahel et du Nord pour deux années d’apprentissage. En cette campagne agricole, le centre a produit du niébé, du mil, du sorgho, du sésame, etc. Et la production animale se chiffre à 25 têtes d’ovins, 7 têtes de caprins et 5 têtes de bovins. Faiblesse du budget alloué au CPR, mauvais état du groupe électrogène, manque d’équipements…ont été, entre autres difficultés exposées au chef du gouvernement par les responsables du centre. Au 2e jour de son périple dans le Sahel, c’est l’exploitation de Ousmane Sawadogo à Togomayel (35 km de Djibo) qu’a visitée le Premier ministre. La particularité de ce producteur qui exploite environ 15 ha de sésame, de niébé, de sorgho et de mil, est qu’il n’utilise pas d’engrais chimique. Une production totalement bio. Cependant, les résultats sont très satisfaisants, grâce à l’utilisation en grande quantité, de la fumure organique. A Pobé Mengao, localité située à 25 km de Djibo, c’est dans une parcelle-vitrine de sésame, de niébé, de mil, de maïs, d’arachide et de sorgho que le chef du gouvernement a clos sa tournée dans le Sahel.

Faible taux de distribution d’engrais

Par ailleurs, un briefing sur le déroulement de la campagne agricole et la situation pastorale dans le Sahel lui a été fait, en prélude à la rencontre avec tous les acteurs de la région, en fin d’après-midi du 17 septembre. Pour le directeur régional de l’Agriculture et de l’hydraulique du Sahel, Michel Thiombiano, la présente campagne agricole pluvieuse a connu un démarrage tardif. « C’est réellement au cours du mois de juillet, entre la 2e et la 3e décade, que la région a reçu des pluies qui ont permis d’entamer les semis des céréales », a-t-il estimé, indiquant tout de même des poches de sécheresse en août et en septembre. Nonobstant ces caprices, les différentes spéculations, selon Michel Thiombiano, se présentent « bien » dans toutes les provinces de la région. « Les céréales sont essentiellement au stade de montaison dans la plupart des communes, mais par endroits, on observe un début d’épiaison-floraison », a-t-il précisé.

Ainsi, actuellement ,dans la région du Sahel, les opérations culturales consistent en la 2e phase du sarclo-binage et en l’application des engrais sur les plants de riz et de niébé. Les acteurs intervenant dans le secteur rural ont donc mis à profit la visite du Premier ministre dans le Sahel pour poser au chef du gouvernement, les entraves au développement de cette partie du Burkina Faso. « Les changements climatiques qui nous tombent dessus demandent davantage l’accompagnement du gouvernement, car les retards que nous accusons sont grands », a indiqué le maire de Dori, Arba Diallo. S’il y a un point qui a alimenté les débats au cours des échanges, c’est bien l’opération de distribution de semences améliorées et d’engrais dans le Sahel. Par exemple, sur 235 tonnes de semences certifiées reçues par la direction régionale, environ 209 tonnes ont été enlevées.

Quant à l’opération de distribution des engrais, à ce jour, seulement 64,65 tonnes de NPK ont été dispatchés, pour un stock de 510 tonnes prévues pour la région. Ces chiffres, comme il fallait s’y attendre, ont inquiété Luc Adolphe Tiao qui a invité tous les acteurs à se pencher sur la question. Insécurité dans la zone, les conditions de vie des agents sur le terrain, le développement de l’élevage, l’exploitation minière…tels ont été les autres sujets débattus pendant les échanges. « J’ai été édifié en venant dans cette région que je ne connais pas bien. La nature peut être hostile, mais l’homme peut la dompter », a déclaré Luc Adolphe Tiao, à l’endroit des producteurs et éleveurs du Sahel, tout en précisant qu’une volonté politique peut considérablement changer les choses.

A preuve, selon le chef du gouvernement, les préjugés que les gens avaient du Sahel il y a 20 ans, ont beaucoup changé. En somme, producteurs, éleveurs et acteurs des divers ministères et des projets ont été invités à travailler en synergie, afin de permettre à la région du Sahel de s’autosuffire, au plan alimentaire.

Sié Simplice HIEN

Sidwaya

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