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Editorial de Sidwaya : Dures leçons de l’histoire

Publié le lundi 19 septembre 2011 à 02h36min

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Ibrahiman Sakandé, DG des Editions Sidwaya

L’actualité, en ce moment, connaît des airs de temps apparemment mort. Et ce faisant, elle aiguise l’intérêt et la réflexion de plus d’un, pour ce qui est actualisant. Ainsi, de cette terrible portion de l’année 2011 qui va de janvier à juillet, nous tirons la triste leçon que l’histoire calomnie ceux qui la font et voue aux gémonies le souvenir de ceux qui la subissent. Faut-il que les faiseurs de civilisations et de nations deviennent des anachorètes pour mériter le bonheur et le respect, ou est-ce les anachorètes qui doivent attirer l’histoire à eux pour la rendre un peu plus amicale ?

La religion, la science et la politique constituent sans doute, les trois creusets dans lesquels l’homme s’investit pour chercher, en hauteur, des sens à sa vie. Et il arrive que l’histoire ne soit rien d’autre que la collision de ces trois pièges propres à prendre des hommes, surtout des hommes ambitieux. En ce qui concerne l’homme politique aux prises avec l’histoire, ce qui se passe aujourd’hui confirme les errements de tous les temps : il n’y a pas de meneurs d’hommes heureux !

Les revers sont parfois si violents, les tournants si surprenants, les descentes si abruptes, les fortunes si diverses, qu’il vaut la peine de douter de l’expression « faiseur d’histoire ». Nos grands hommes ne sont-ils pas, finalement, de belles victimes qui s’ignorent ? L’histoire étant ce qu’elle est, "une lampe qu’un vieillard tient derrière son dos, qui n’éclaire que le chemin parcouru", comme le pense Epicure. Il faut savoir tout recommencer, tout refaire. Car chaque erreur est suffisamment neuve, chaque cadavre suffisamment original et chaque ambition suffisamment étonnante pour qu’on ne se trompe pas à vouloir les imiter ou à les donner en leçons.

Il n’y a pas longtemps, l’Egypte suivait les ordres de son guide. La Tunisie ne discutait pas les actes de gouvernance du sien. Des Libyens nous disaient adorer leur guide. Jusqu’au bord du bunker de la dernière chance, certains inconditionnels de Woody (Laurent Koudou Gbagbo) ont suspendu leur tam-tam, tenant ainsi à chanter jusqu’au bout de leur histoire tronquée, la gloire non moins tronquée d’un faiseur d’histoire ! A l’enterrement de Mobutu Sessé Séko, on pouvait compter du bout des doigts, ceux qui l’ont accompagné jusqu’à son dernier refuge, entendez sa dernière demeure, après plus de trente années d’exercice du pouvoir suprême. Où sont allés tant d’experts en courbette devant le chef ? La leçon ne sert plus à ceux que l’histoire a sucés, avant de les jeter hors et au-dessus de ses murs, mais aux jeunes loups de tous les pays qui attendent leur tour : leur tour de gloire et de déboire !

On peut se consoler en pensant que chaque chose a son heure. Les honneurs, le pouvoir, l’exercice de l’autorité ont aussi la leur. Le pouvoir qu’exerce un homme politique est comme un dromadaire. Quand il est couché, il faut se hâter de monter dessus. Sinon, une poignée de minutes plus tard, on n’en parlera plus !
On peut aussi réserver à nos dirigeants, de quelque niveau qu’ils se situent, de meilleures marques de sympathie et de reconnaissance. En Afrique, d’aucuns sont beaucoup plus disposés à dire : « tel nombre d’années au pouvoir, autant de temps de mangement et de festoiement. » N’est-ce pas, plus justement, autant d’années d’insomnie, d’équations à plusieurs inconnues, de frayeur et de course au-delà de soi-même ? Il vaut mieux réserver le bonheur à l’anachorète et à la vie privée ; l’homme public, lui, doit picorer des instants de plaisir, juste comme des oiseaux picorent des grains, au bord du chemin.

Par Ibrahiman SAKANDE (sakandeibrahiman@yahoo.fr)

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 19 septembre 2011 à 08:32, par 37 En réponse à : Editorial de Sidwaya : Dures leçons de l’histoire

    et maintenant ,vous voulez nous demander de préparer nos mouchoirs pour plaindre les potentats qui se sont accrochés si longtemps au pouvoir ?c’est le nouveau portrait victimisant du guide de la nation ???
    Allons,soyons honnetes comme l’article 37 : pas plus de de 2 mandats,et il goûttera de longues années apres le plaisir du repos bien mérité..au lieu de passer toute sa vie à picorer sur le long du chemin comme un moineau miserable.

  • Le 19 septembre 2011 à 15:36, par New generation En réponse à : Editorial de Sidwaya : Dures leçons de l’histoire

    Hé ! SAKANDE, je pense qu’il faut que tu te cherches et surtout, que tu penses à tes enfants. A force de disserter sur des sujets perdus d’avance, tu vas pousser des cheveux blancs que les miettes qui te sont servis ne ramèneront pas. J’imagine le nombre de neurones que tu grilles à chacune de tes réflexions. Toi-même, tu sais que les burkinabè ne sont pas reconnaissants. Regarde toi-même ! Ils sont combien à te lire malgré tes efforts ? Hé ! Mon frère, cherche toi.
    New generation

    • Le 19 septembre 2011 à 17:18 En réponse à : Editorial de Sidwaya : Dures leçons de l’histoire

      pourquoi on va lire des écrits des gens qui ne sont pas crédibles ?que des batteurs de djembé et des griots.moi meme j’ai pas lu son article et préféré lire les 2 commentaires qui suffisent a mon bonheur.voilà la réalité

      • Le 19 septembre 2011 à 21:24, par Dixit BEYI Wendgoudi Appolinaire. En réponse à : Editorial de Sidwaya : Dures leçons de l’histoire

        Je ne sais pas si je dois commenter l’Editorial qui est d’une qualité que je reconnais venant de l’auteur. Le souci de mon ami aussi est essentiel pour que je porte une réflexion. Comme je vole le temps, je vais juste dire à mon ami de prendre une flûte et d’accompagner mon ami qui tape le Djembé.Peut être qu’on aura pas la même musique...Pourquoi voulez vous que Ibrahim tape le Djembé et souffle la flûte ? Je dis pas qu’il doit être griot non plus...Si le souffleur de flûte arrête de souffler la flûte, normale qu’on entend le son du Djembé et le Djembé-Man devient par la force des choses un griot apparent...Moi je pense que les uns et les autres doivent se mettre à l’évidence que c’est dans la tête des hommes qu’on crée les citoyens et un Etat sans citoyen est un bourbier en puissance...Nous voulons comme je l’ai toujours dit, un Etat mais aussi et surtout des citoyens...En revenant sur le contenu de l’Edito, je repose la problématique de la construction des Etats africains, sur le fond politico-social, mais aussi l’identification du rôle de l’individu-citoyen...Là se trouve un sujet pour nous, pour nos politiques en lieu et place de debat de personne...
        NB:Sans pour autant partager ses convictions politiques que j’ignore,je reconnais sa plume...pardon, le son de son Djembé...Et j’attend le son de la flûte aussi mon ami...pour les griots...je pense qu’ils ont autres fonctions sociales.

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