LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Ali Diallo, comédien et promoteur culturel

Publié le lundi 18 octobre 2004 à 07h31min

PARTAGER :                          

Dans le milieu artistique, l’homme ne passe pas inaperçu. Son signe distinctif le plus parlant est sa coupe originale de barbe. Ali Diallo puisque c’est de lui qu’il s’agit, a longtemps fait carrière dans le théâtre puis le cinéma.

Mais depuis 2000, comme pour renouer avec ses premières amours de musicien, il se consacre plus à l’organisation du festival Ouaga hip hop ; tribune d’expression et de promotion d’une culture en pleine expansion.

"Eurêka" ! s’est-il écrié lorsqu’il prit connaissance du contenu de cette note d’information affichée au Centre culturel français (CCF) George Méliès. Celle-ci émanait d’une strecture qui voulait recruter des comédiens. Ali Diallo n’hésita pas, postula et le résultat fut concluant. Il venait ainsi d’être admis en 1993 à l’école de théâtre de l’Union des ensembles dramatiques de Ouagadougou (UNEDO). Il bénéficiera par la suite de formations de mise en scène, d’écriture dramatique, de jeu d’acteur etc., à l’Université de Lagon, en Tunisie... Revenu au pays et "conséquemment outillé", Ali Diallo décide de créer sa compagnie. "Umané culture" voyait ainsi le jour en 1997. En plus du théâtre, cette association culturelle est ouverte à d’autres disciplines comme la musique et la danse. En 1998 la compagnie Umané culture se distingue par sa première création la chair au trône d’Ahmadou Koné qui remporta le 4e prix lors du Grand prix national du théâtre. Après cette pièce, Ali Diallo a joué dans "Promethée enchaîné" de Mathias Langlove, "Roméo et Juliette" de Shakespear, "Face à Face" de Jean Allègre...

Comme on le constate, il est un adepte du théâtre d’auteur. "Les spectacles de sensibilisation, estime-t-il, sont très limités dans le temps et dans l’espace. Or nous avons une vision et des ambitions beaucoup plus grandes. Et justement, dans un proche avenir, Umané culture sera en tournée en Nouvelle Calédonie". Pour l’heure, la troupe travaille sur sa dernière pièce le"Papalagui", d’Eric Chairman dont le récit est assuré par Toivis.

Produit en partenariat avec le Festival international de la Francophonie, le "Papalagui" a déjà été représenté au Burkina Faso, au Mali et en France. C’est une pièce qui pose le problème de l’altérité (la perception de l’autre) entre blancs et Noirs. Le théâtre étant souvent une passerelle vers le cinéma, Ali Diallo a également joué dans quelques films dont "La côte des esclaves""(fiction, documentaire), Les héritiers de Guy Désiré Yaméogo et de nombreux spots de sensibilisation sur le VIH/SIDA. Aujourd’hui, Ali Diallo n’est plus à 100 % dans le théâtre, mais n’en demeure pas moins un homme de culture. Cela à travers l’organisation et la supervision de la "grand-mess" annuelle du mouvement hip hop.

Et de quatre pour le festival ouaga hip hop !

C’est en mai 2000 qu’Ali Diallo et son association se sont lancés dans l’aventure. "Réticence et incrédulité ont été observées au départ, mais en fin de compte la première édition a été un succès. Cela nous a permis d’envisager de pérenniser l’événement" Ali Diallo qui parle ainsi avait pour objectifs de représenter au mieux la culture hip hop dans son ensemble (graf, break, slam...) Ensuite, il s’agissait de créer une synergie qui permette au rap burkinabé et africain de trouver un cadre d’expression à la fois professionnel et original. Cette année, jusqu’au 12 octobre, des ateliers de formations en danse hip hop, écriture, scratch... sont prévus. Du 12 au 16, il y aura des expositions et des concerts à vous "couper le souffle". Plus de quinze (15) groupes de rap sont attendus. Seront entre autres de la "fiesta" Tata pound (Mali), Alif (Sénégal), Djoro-G (Niger), Smockey (Burkina). Ali Diallo invite les jeunes à une participation massive à Ouaga hip hop’4 car "quoiqu’on dise le hip hop est un facteur d’essentialisation qui engage acteur et spectateur. Par la puissance artistique qui s’en dégage, il permet à l’homme de participer à la vertue créatrice de Dieu". Don’t act.

Arsène Flavien BATIONO (bationoflavien@yahoo.fr)
Sidwaya

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique