LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

CEG DE OULA ET DE SOLLE : Un manque criard d’enseignants qui inquiète les parents d’élèves

Publié le vendredi 16 septembre 2011 à 02h53min

PARTAGER :                          

Ceci est le cri du coeur d’un parent d’élève qui dépeint le manque criard de professeurs que connaissent les CEG de Oula et de Sollé respectivement dans les provinces du Yatenga et du Lorum.
La situation qui prévaut au Collège d’enseignement général (CEG) de Oula, Ziga, dans la province du Yatenga, et Sollé dans la province du Loroum, m’impose, en tant que citoyen consciencieux et épris de paix et de justice sociale, de vous interpeller solennellement comme cela se fait dans un Etat de droit afin que des mesures idoines soient prises à la rentrée prochaine pour arrêter cette dévalorisation du capital humain.

Monsieur le Ministre, Dès l’entame de cette missive, et vous connaissant personnellement, je suis sûr que vous risquez d’avoir des malaises au regard de la gravité de la situation. Je saisis cette opportunité pour vous féliciter pour vos nouvelles fonctions. En effet la valorisation du capital humain s’inscrit en droite ligne de la politique du chef de l’Etat pour faire de notre pays, un pays “émergent“. Ce qui suppose un combat permanent contre l’analphabétisme par un enseignement de qualité. Dans cette dynamique plusieurs efforts ont été consentis dans la construction d’infrastructures scolaires, primaires et secondaires, à travers le pays.

La commune rurale de Oula a bénéficié de deux CEG dont l’un à Oula, chef-lieu de ladite commune, et Ziga, un village relevant de ladite commune, sans oublier le CEG de Sollé dans la province de Loroum. Pour les parents d’élèves de ces localités, fini les recherches pénibles de places et de logements à Ouahigouya ; leurs enfants auront les mêmes chances que leurs camarades des autres établissements en termes de nombre d’heures de cours, de matières dispensées et d’enseignement de qualité. Mais hélas ! plus les années avancent, plus leur rêve s’assimile à l’horizon qu’on atteint jamais ; plus les années avancent, plus leurs espoirs se transforment en un lot d’inquiétudes.

Monsieur le Ministre, Les faits sont là pour vous rafraîchir la mémoire. Insuffisance criarde de professeurs dans les trois CEG, des matières non dispensées jusqu’en fin de cycle, notamment au CEG de Oula. A titre d’exemple, en 2007, il n’y a pas eu de professeurs d’anglais, d’histoire-géographie et d’EPS pour les élèves de la classe de 6e, et la même promotion a évolué jusqu’en classe de 4e pour avoir un professeur d’EPS et celui d’histoire-géographie, mais pas celui d’anglais jusqu’en classe de 3e. Dans toutes les classes, le manque de professeurs est une réalité et se traduit par des échecs cuisants au BEPC et dans la poursuite des études. Les examens des deux dernières années illustrent aisément mes propos : 2010 : 78 candidats, 8 admis au BEPC, soit 10,25% ; 2011 : 90 candidats, 4 admis au 1er tour, 4 admis au second tour, soit 8,87%.

Les autres années sont pires mais méritent une tolérance comme tout début parait difficile. Je me suis patienté pendant les premières années, pensant que tout rentrerait dans l’ordre progressivement. Mais les choses vont de mal en pis pour ces jeunes Burkinabè qui aspirent eux aussi réussir dans leurs études comme les autres enfants du Burkina Faso. Le CEG de Oula est un CEG pilote qui autorise le passage automatique à l’entrée en 6e de tous les élèves de la commune admis au CEP.

Monsieur le ministre, Cette nouvelle approche mise en place par le gouvernement et appliquée mécaniquement au CEG de Oula constitue un risque réel car, avant d’expérimenter une approche surtout pédagogique , on doit s’entourer d’un maximum de précautions, de sécurité et de mesures pour minimiser d’éventuels échecs aux répercussions désastreuses surtout que cette expérimentation s’applique sur des êtres humains qui peuvent garder les stigmates tout au long de leur vie. On assiste à l’heure actuelle à une ruée des élèves de Oula vers les établissements de Ouahigouya où ils éprouvent énormément des difficultés pour suivre les cours dans les nouveaux établissements.

La plupart des parents d’élèves de la commune de Oula préfèrent envoyer leurs enfants dans les établissements de Ouahigouya, malgré la distance et les nombreuses dépenses, que de les envoyer au CEG de Oula où leur avenir scolaire semble être compromis à l’état actuel des choses. Malheureusement à Ouahigouya, il n’y a que deux lycées entièrement publics (Yadéga et Yam waya) construits depuis les années 60, en délabrement total. Quant au CEG de Sollé, la situation n’est guère plus reluisante ; trois professeurs pour les classes de 6e, 5e et 4e, comme une simple école primaire. Le manque de professeurs est aussi une réalité ; les trois professeurs qui y sont "se débrouillent" au sens vrai du terme pour combler le vide mais en vain parce qu’il y a des matières qui répondent à un profil défini.

La 1re promotion risque de connaître le même sort que leurs camarades de Oula car aux examens, aucune marge de manœuvre n’est accordée aux élèves qui n’ont pas eu de cours d’anglais, ou de maths… de la sixième jusqu’en troisième. Le CEG de Ziga ne compte qu’un seul professeur alors qu’aucun professeur ne peut avoir la prétention de dispenser toutes les matières. Toute critique non assortie de propositions ou de solutions est une déraison qui replace son auteur à l’état de l’animalité. C’est pourquoi je vous invite à intégrer les propositions suivantes dans une logique de l’équité de justice, de compétence et d’harmonie à l’égard des enfants qui fréquentent et fréquenteront ces trois CEG :
- ériger le CEG de Oula en lycée communal car la commune compte environ 600 admis chaque année avec ces soixante-deux (62) villages ;
- combler le déficit du personnel dans toutes les matières ;
- redynamiser le COGES ou mettre en place un COGES soucieux de l’avenir réel des élèves et du rayonnement du CEG ;
- normaliser rapidement le CEG de Ziga pour désengorger le CEG de Oula et mettre à la disposition du CEG un personnel suffisant et compétent.
- construire trois autres CEG à Rigui, Zana–Nongfairé ou Margo–Bougouré ;
- mettre à la disposition du CEG de Sollé des professeurs en nombre suffisant et compétents ;
- construire des logements pour tous les professeurs car cette commune rurale est très éloignée et dépourvue d’infrastructures conséquentes ;
- réfection des deux lycées en état d’écroulement. Prions que cela se passe pendant les vacances pour nous épargner des vies ;
- construire au moins trois lycées dans la commune de Ouahigouya. C’est par les contributions objectives et audacieuses que notre pays se construit et je saisis cette opportunité pour vous souhaiter une bonne entrée gouvernementale et une année scolaire et académique stable et réussie.

Prince OUEDRAOGO Releouindé 1er

Le Pays

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 16 septembre 2011 à 15:07, par fissoni En réponse à : CEG DE OULA ET DE SOLLE : Un manque criard d’enseignants qui inquiète les parents d’élèves

    MR OUEDRAOGO
    Merci pour votre article. je me permets de vous répondre simplement meme si cela n’est pas du gout de tout le monde.
    Mais une chose est certaine ,tout comme dans les maternités ou nos femmes meurent en couche , nos enfants aussi subissent le manque d’intérêt du gouvernement dans le domaine scolaire.
    Si il arrivait à manquer un bout de craie ou une simple lampe dans les ecoles de luxes de ouaga 2000 ou se trouvent les enfants de nos dirigeants , ces memes dirigeants mettront tout en oeuvre pour remedier à ce problème , mais l’avenir de nos enfants , le gouvernement s’en moque.Pardonnez moi du terme mais c’est la réalité.

    • Le 17 septembre 2011 à 17:33, par Wêndwaoga En réponse à : CEG DE OULA ET DE SOLLE : Un manque criard d’enseignants qui inquiète les parents d’élèves

      Prince, Merci infiniment pour ton message et surtout pour ton patriotisme ! Je suis originaire du département de Oula. Je me suis demandé ce que je pouvais faire. Je profite de l’occasion que tu nous offres pour lancer un défi aux resortissants de ce département. Il y a une association ’Kogl Weogo’ qui a révolutionné la vie dans la quasi totalité des villages de Oula. Les villageois, s’étant rendus compte que l’Etat Burkinabè ne pouvait pas faire grand chose pour la sécurité de leur biens et souvent de leurs personnes ont mis sur pied cette association de vigile sur les biens et les personnes du département. Il y a de cela 15 ans on ne pouvait élever ni coq, ni chèvre, ni âne dans ce département. présentement les chèvres peuvent dormir dans la brousse en toute sécurité et cela est synonime de purification des moeurs. Je déborde d’admiration pour le sens du bien commun de tous mes frères qui acceptent de passer des nuits à veiller sur les villages à tour de rôle.
      J’en viens maintenant à ma suggestion : les fils originaires de Oula dont beaucoup sont dans l’enseignement, d’autres encore dans les universités ... que pouvons-nous faire ? A l’heure où la décentralisation désengage l’Etat pour remettre la responsabilité de l’avenir de nos communautés entre nos propres mains, allons-nous rester là à regarder notre avenir s’assombrir ? Alors ressortissants de Oula, Solle, Ziga à nos marques !

  • Le 17 septembre 2011 à 21:59 En réponse à : CEG DE OULA ET DE SOLLE : Un manque criard d’enseignants qui inquiète les parents d’élèves

    pourtant les enseignants n’ont que deux classes ou même une seule classe à Ouaga.il faudrait revoir la répartition.

  • Le 13 février 2019 à 17:43, par franck kwadjo En réponse à : CEG DE OULA ET DE SOLLE : Un manque criard d’enseignants qui inquiète les parents d’élèves

    Le Problème De Professeur De Mathématiques Est Il Toujours D’actualité Dans Le Yatenga ?

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Sénégal / Diomaye Faye président ! : La nouvelle espérance
Burkina : De la maîtrise des dépenses énergétiques des Etats
Burkina Faso : Combien y a-t-il de langues ?