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CONDAMNATION DE KPATCHA GNASSINGBE : Et maintenant ?

Publié le vendredi 16 septembre 2011 à 02h52min

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Le procès qui tenait en haleine tout le Togo depuis le 6 septembre dernier a connu son épilogue hier 15 septembre. La vedette du procès, Kpatcha Gnassingbé, frère consanguin du chef de l’Etat, a été reconnu coupable d’une tentative de coup d’Etat, en avril 2009, contre son frère président. En répression de ce que l’on a qualifié juridiquement de complot contre la sûreté de l’Etat, il a été condamné à 20 ans de prison. Le président de la Cour n’a pas suivi l’avocat général qui avait requis, la semaine dernière, la prison à perpétuité contre le député et ancien ministre de la Défense et sept de ses co-accusés dont le général à la retraite, Assani Tidjani. Par rapport à l’avocat général, le président de la Cour, qui avait le dernier mot dans ce procès où il n’y a pas de possibilité d’appel du verdict, a eu la main "moins lourde".

Bien qu’il ne soit pas facile de rester 20 ans derrière les barreaux ! Mais, comparativement à la prison à vie qui avait été requise, on peut finalement dire que l’honorable Kpatcha "s’en tire à bon compte". Dans ce procès, comme on pouvait le deviner, il était difficile au frère du chef de l’Etat de bénéficier d’une relaxe pure et simple comme l’ont demandé, dans leurs plaidoiries, ses avocats qui ont conclu à une vacuité du dossier. Une condamnation ne pouvait qu’être prononcée contre l’intéressé, accusé d’avoir voulu ravir le fauteuil de son frère. Seulement, avant le verdict, on ignorait la nature de la condamnation : la perpétuité, une condamnation ferme ou une condamnation avec sursis ? La probabilité qu’il y ait une condamnation de Kpatcha était forte. Et le verdict fraîchement rendu vient de le confirmer. D’ailleurs, pouvait-il en être autrement ?

Une relaxe pure et simple aurait inéluctablement remonté sa cote de popularité. Il se trouverait par exemple dans la situation d’un Dominique De Villepin relaxé cette semaine en appel dans l’affaire Clearstream et qui surfe sur cette victoire. Kpatcha, lui, n’a pas eu cette chance-là. Toutefois, à y regarder de près, la poire a été divisée en deux. Kpatcha n’a pas été condamné à la perpétuité mais n’a pas non plus été relaxé. L’Etat togolais et son chef ne perdent pas aussi la face avec ce verdict qui prouve qu’il y a bel et bien eu quelque chose contre la sûreté de l’Etat. Toute chose qui permet à Faure Gnassingbé de savourer sa victoire sur son demi-frère. Après, il pourra songer à la réconciliation, au pardon d’un frère qui, à un moment de sa vie, "se serait égaré". A cette fin, il peut bien lui accorder sa grâce en sa qualité de chef de l’Etat. La grande inconnue est la réaction de l’honorable Kpatcha : sera-t-il disposé à pardonner à son frère et à tourner définitivement la page de la querelle familiale ?

Séni DABO

Le Pays

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