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Françafrique : Robert Bourgi discrédite les politiques français

Publié le jeudi 15 septembre 2011 à 02h04min

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Robert Bourgi, conseiller officieux des président français, a jeté un autre pavé dans la marre françafricaine, en faisant des révélations sur des mallettes d’argent remises à l’ancien président français, Jacques Chirac, son premier ministre Dominique de Villepin et au Front national de Jean Marie Le Pen, par certains présidents africains. Me Bourgi persiste et signe dans ses accusations contre l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo et quatre chefs d’Etat africains, notamment le Congolais Denis Sassou Nguesso, le Gabonais Feu Omar Bongo, l’Equato-Guinéen Teodoro Obiang Nguema, et le Burkinabè Blaise Compaoré. Ceux-ci auraient envoyé de l’argent à Jacques Chirac afin de financer sa campagne présidentielle en 2002.

Faux ! Ont rétorqué les autorités burkinabè. Mais que pensent les hommes politiques burkinabè de ces révélations ? Nous avons tendu notre micro à certains d’entre eux, ce mardi 13 septembre 2011. Notre tentative d’obtenir une réaction de la part du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), parti au pouvoir, est restée vaine.

- Tahirou Barry, président du Parti pour la renaissance nationale (Paren)

"Je n’ai aucune raison de douter des propos d’un monsieur qui passe pour être, depuis 2000, un homme du sérail de la nébuleuse Françafrique ! M. Bourgi n’a fait qu’étaler au grand jour les manœuvres malsaines et honteuses de ceux qui sont censés nous sortir de notre sous-développement. Des caisses d’argent ont toujours été convoyées vers l’Elysée par nos premiers dirigeants pour jouir des bonnes grâces du président français. En retour, celui-ci leur assure l’impunité et la pérennité au pouvoir.
Ce qui est choquant, c’est que ce sont les maigres ressources du pays qui sont dilapidées pour perpétuer ce triste réseau de la Françafrique pendant que l’immense majorité de nos populations meurent de faim, de soif, de maladies et de misère.
Blaise Compaoré doit être entendu dans cette affaire et une enquête judiciaire s’impose pour situer la responsabilité de notre président. Le peuple a le droit de savoir et il lui appartiendra d’en tirer toutes les conséquences."

- Philippe Ouédraogo, président du Parti africain pour l’indépendance(PAI)

"Ce n’est pas impossible que les autorités aient envoyé de l’argent en France pour soutenir le président Jacques Chirac, parce que beaucoup de chefs d’Etat africains ont des richesses dont l’origine est assez opaque.. Mais on croyait surtout qu’ils recevaient des aides des présidents des grands pays. On savait qu’ils finançaient les campagnes d’hommes politiques africains. Et c’est vraiment étonnant d’apprendre qu’ils le font aussi pour des hommes politiques français. C’est encore plus étonnant que le Burkina Faso, un pays très pauvre, soit cité parmi ces pays-là.

Si cette information est avérée, elle va discréditer les hommes politiques français. Parce que c’est appauvrir davantage un pays comme le Burkina Faso qui devrait bénéficier de l’attention, des largesses des partenaires techniques et financiers. Et si le chef de l’Etat burkinabè a eu une telle attitude, c’est troublant et choquant parce qu’on ne peut pas comprendre que de l’argent, qui même acquis dans des conditions extrêmement obscures et qui aurait pu servir à réaliser des investissements ou des réalisations locaux, soit envoyé vers un grand pays comme la France. Malheureusement, dans ces conditions, la tradition est de ne jamais reconnaitre les faits. Si on raconte que l’argent a été transporté dans des djembé (tambours africains), c’est parce qu’on ne voulait pas laisser des traces. C’est donc « normal » que la première réaction soit de nier les faits. Mais si le démenti est basé sur des certitudes, on doit s’attendre à ce que le gouvernement burkinabè ou le chef de l’Etat incriminé porte plainte officiellement contre Robert Bourgi. Mais comme l’a dit un humoriste, « il n’y a pas de bourgi sans feu ». Ce qui signifie que les accusations ne sont pas aussi gratuites que l’a laissé entendre le porte-parole du gouvernement burkinabè."

- Me Bénéwendé Stanislas Sankara, chef de file de l’Opposition

"Je n’ai pas de raisons à ne pas croire les dires de Me Robert Bourgi, parce que la Françafrique ne date pas de maintenant. Et comme Me Bourgi le reconnait, il est l’élève de Jacques Foccart, le Monsieur Afrique du Général De Gaulle et de François Mitterrand. Alors que beaucoup de rapports établissent la responsabilité des services secrets français sous Jacques Foccart dans la déstabilisation de nombre de régimes africains et en particulier dans l’assassinat du capitaine Thomas Sankara. C’est pourquoi les députés de l’opposition ont demandé à leurs homologues de la République française, l’ouverture des archives de la France pour la manifestation de la vérité dans cette affaire. C’est pour dire, comme l’avait écrit quelqu’un, qu’il y a véritablement du noir dans les relations entre certains régimes africains et la France.

Concernant le Burkina Faso, depuis que des soupçons pesaient sur la France de Jacques Chirac dans l’assassinat de Thomas Sankara, il ne faisait aucun doute que des dirigeants aient soutenu le régime en place. Mais quelle a été la contrepartie ? Il fallait que les autorités burkinabè leur renvoient l’ascenseur. Ce qui suppose que des fonds occultes ont été envoyés pour aider les amis qui nous ont aidés, malheureusement, sur le dos du peuple burkinabè.
Au-delà du cynisme de la politique menée par ces hommes, qui sans scrupule tiennent coûte que coûte à se maintenir au pouvoir, c’est la preuve que certains considèrent la politique comme un domaine du charlatanisme où la démagogie a pris le pas sur des rapports francs et équitables. Les gens ne voient que leurs intérêts personnels. Cela me fait penser à ce que des ONG des droits humains ont révélé et continuent de révéler.

Il s’agit notamment du fait que des chefs d’Etat de pays extrêmement pauvres construisent des châteaux en France. On ne peut donc pas s’étonner que ces chefs d’Etat puisent dans les caisses publiques ou fassent des détournements au profit de leurs amis. Ce sont des manières de ridiculiser ses propres gouvernés dont les biens servent à faire autre chose. C’est donc une honte pour nos dirigeants parce que c’est une trahison là où on s’y attend le moins. Ce sont des gens qu’il faut destituer. Ils ne méritent pas leur titre de dirigeants. C’est trop grotesque et je comprends la réaction de leur porte-parole qui était obligé de verser dans des injures pour dissimuler leur courroux."

Fasozine

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Vos commentaires

  • Le 15 septembre 2011 à 10:18, par Le Tché En réponse à : Françafrique : Robert Bourgi discrédite les politiques français

    Héééééééééé maitre c’est bien dit mais il faut commencer à penser toi aussi à ton niveau pourque les spoliés de Faso Fani et de X9 entre dans leur dus sinon blanc bonnet-bonnet blanc

  • Le 15 septembre 2011 à 14:04, par Alexio En réponse à : Françafrique : Robert Bourgi discrédite les politiques français

    Une Afrique ou le salaire mensuel du premier er garder en secret.Pouqoui pas de transparence.Le president et ses ministres ne sont pas au dessus dela loi en europe meais en en afrique cest pas le cas.Quand a la francafrique,les interets de la france riche qui est prioritaire au detriment des pays de nos pays pauvres.C est pas etonnant pour le defunt Bongo (frimurer)ces genres de connexions,puisqu il etait le pere des biens mal acquis,son dossier er parc de paris sans suite a cause de cette meme mafia francafrique.

  • Le 15 septembre 2011 à 14:29, par USwatch En réponse à : Françafrique : Robert Bourgi discrédite les politiques français

    Les partis politiques doivent prendre leurs responsabilités.
    Les députés à l’assemblée nationale doivent prendre leurs responsabilités.
    La chefferie traditionnelle doit prendre ses responsabilités.
    Les organisations syndicales doivent prendre leurs responsabilités.
    Les OSC et leurs alliés au niveau international qui luttent contre la corruption doivent prendre leurs responsabilités.
    Les Nations Unis oui (Conventions des Nations Unies contre la corruption) doivent enfin aussi prendre leurs responsabilités.
    POINT BARRE !Y’en a marre comme le disent les sénégalais !

  • Le 15 septembre 2011 à 19:05 En réponse à : Françafrique : Robert Bourgi discrédite les politiques français

    MEME SI C EST LA VERITE,LUI MEME EST IMPLIQUE DC LAISSER LE PRESIDENT TRAMQUILLE ET CHERCHEZ LES SOLUIOTIONS POUR QUE LE PAYS AVANCE,CE QUI EST PASSE EST PASSE, PENSE A L AVENIR CAR LA FRANCE EST NOTRE PARTENAIRES ET NE REMUER PAS LE COUTEAU DS LA PLAIE.BLAISE CONNAIT BIEN LES PROBLEMES DU PEUPLES,LES ANNEES PASSENT ET NE SE RESSEMBLE PAS.

    • Le 18 septembre 2011 à 21:09, par Sidpassaté En réponse à : Françafrique : Robert Bourgi discrédite les politiques français

      Les populations Africaines longtemps abusées finiront par tout savoir pour la simple raison que quand les Mogo puissants qui nous dirigent et leurs acolytes en posant les actes oublient qu’un être supérieur veille sur tous nos actes bons ou mauvais que chacun pose.

      Je suggère que les sociétés civiles Africaines se mobilisent pour engager des poursuites contre la France auprès de la cour Européenne de justice pour exiger dédommagement. L’administration étant une continuité, les autorités actuelles seront condamnées au paiement en ce sens que cet argent volé aux africains a profité d’une manière ou d’une autre au peuple Français.C’est parce que des actions audacieuses du genre n’ont jamais été entre prises que les populations africaines continuent à être traitées des populations immatures.

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