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Activités communautaires : Le MJ-PROCUNAS au service de la commune de Baskouré

Publié le mercredi 14 septembre 2011 à 03h31min

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Sur initiative du Mouvement des jeunes pour la promotion de la culture nationale et la solidarité (MJ-PROCUNAS), une trentaine de jeunes burkinabè et français ont, du 28 août au 4 septembre 2011, mis en terre plus de 700 plants dans la commune rurale de Baskouré, localité située à 15 kilomètres à l’Est de Koupéla, chef-lieu de la province de Kourittenga.

Contribuer à reverdir la nature, apporter son soutien à l’école burkinabè et promouvoir la culture. Ce sont entre autres objectifs principaux du Mouvement des jeunes pour la promotion de la culture nationale et la solidarité (MJ-PROCUNAS) qui a vu le jour officiellement en 2003. Après avoir sillonné les localités de Poa (dans la province du Boulkiemdé), de Doulougou et Kombissiri (le Bazèga), Baskouré marque la dernière étape du reboisement entrepris depuis juin. Ils sont principalement des artistes, des agriculteurs, des élèves et étudiants à constituer le groupe que dirige Moussa Ouédraogo, président du Mouvement des jeunes pour la promotion de la culture nationale et la solidarité (MJ-PROCUNAS).

Depuis sa création, le mouvement s’est donné pour philosophie d’être au service des communautés de base à travers des activités communautaires. Pour traduire leur idéal en actes, ils ont initié des activités étalées sur toute l’année et le reboisement occupe une place importante dans leur programme annuel. « La jeunesse a des objectifs à atteindre. Elle doit être solidaire et environnementale », confie le secrétaire général de l’association, Fabrice Yaméogo pour qui d’ailleurs, on ne peut envisager de construction durable sans penser d’abord à l’environnement. A Baskouré, plus de 700 plants de diverses espèces dont 300 fruitiers (manguiers, goyaviers, citronniers) ont été plantés durant le séjour.

Pour le parrain de cette étape de Baskouré, le maire de ladite commune, représenté par son premier adjoint, Pascal Guiatin, sa commune ne ménagera aucun effort pour pérenniser les actions qui seront entreprises dans sa localité par le MJ-PROCUNAS. A en croire M. Guiatin, l’arbre incarne tout simplement la vie et c’est pourquoi il a invité les populations à prendre toutes les dispositions nécessaires pour donner une chance aux plants qui sont mis en terre.

Parti d’abord avec des nationaux, le camp du MJ-PROCUNAS s’est ouvert à partir de 2005 aux autres nationalités avec la participation de nombreux Français qui ont émis le souhait de partager l’expérience et de contribuer à l’effort de l’association envers les populations. Depuis 2007, elle a un relais en France constitué aujourd’hui de nombreux volontaires. En plus des activités de reboisement, le MJ-PROCUNAS accueille tout le long de l’année, des volontaires français dans divers domaines qu’il place dans des structures des collectivités locales de concert avec les premiers responsables en fonction de leur profil et des besoins de celles-ci. « Le mercredi 1er septembre 2011, nous avons reçu deux françaises. Elles seront mises à la disposition d’un orphelinat à Koudougou », révèle le président Moussa Ouédraogo. « Pour nous, c’est l’avenir qui compte, car c’est la jeunesse. Nous avons espoir que tous les participants, surtout nos amis français, qui repartent satisfaits seront un jour utiles au Burkina, chacun avec un projet ou une action quelconque », mesure M. Ouédraogo.

Oumar OUEDRAOGO


Fabrice Yaméogo, Secrétaire général de l’association

Avant, on amenait les arbres par milliers qu’on reboisait dans un bosquet dans une localité donnée après que les habitants nous aient désigné un site. Mais on s’est rendu compte que cette méthode n’était pas opérationnelle en ce sens que le suivi n’était pas conséquent. On a donc changé le fusil d’épaule en impliquant les populations de façon concrète aux activités de reboisement. Nous maximisons sur les arbres fruitiers que nous confions à chaque habitant des populations. Cela à l’avantage de créer également un brassage entre les campeurs et les jeunes des localités concernées. C’est aussi une occasion de partager leur vécu quotidien, nous rendre utiles à eux. Nous apportons aussi de l’aide aux populations locales. Cette année, nous avons placé plus d’une dizaine de volontaires français surtout dans le domaine de l’enseignement dans différentes localités. L’idée de la création de l’association est venue du constat que tout étant prioritaire pour un pays comme le nôtre, nous, en tant que jeunes, avons quelque chose à apporter aux efforts des autorités. Nous avons des relais de quatre membres en France qui fournit la ressource humaine et organise les arrivées sur le Burkina Faso et ce, depuis 2004.

Laura, participante de Rennes

J’avais très envie de découvrir l’Afrique. Je suis au Burkina parce grâce à un ami qui y était déjà et qui m’a conseillé cette destination. Pour le reboisement, j’avais envie de découvrir la faune et la flore que je ne connaissais pas jusque-là. Il y a aussi le beau paysage. J’avais également envie de rencontrer les Burkinabè et de partager des moments avec eux. Je ne regrette pas du tout d’être venue. C’est incroyable pour moi de voir un lieu comme celui-là. Tout le monde est super accueillant. Quand je vais rentrer au pays, je ferai comprendre que l’image qu’on a de l’Afrique de façon générale est fausse. Pour moi, c’est une chance de pouvoir découvrir l’Afrique à travers le Burkina. Les Africains sont vraiment solidaires. Ils vivent en communauté et ils essaient de s’entraider. Alors que nous (en Europe), on partage beaucoup moins de choses ensemble. C’est de l’individualisme. Contrairement à ici où les gens sont très généreux. Il y a aussi l’hospitalité. Les étrangers sont ici accueillis à bras ouverts et j’ai été agréablement surprise. Les Africains vivent simplement, mais sont loin d’être moins heureux que les Européens.

Christophe Sylga, participant burkinabè

Dans le camp, je suis chargé de promouvoir le volet culture et tourisme. Étant donné que nous avons une forte présence d’étrangers. Je suis artiste musicien (Coolbaby, nom d’artiste) et c’est pour moi un canal de promouvoir ce volet très important de notre pays. Le camp est un moyen de partage de richesses que chacun possède en lui. J’ai participé à trois des quatre camps organisés cette année par l’association. Je suis heureux de participer aux activités communautaires, vocation du MJ-PROCUNAS. C’est le milieu où tous se trouvent unis, sans distinction aucune.

Frank Davario

J’ai connu l’association par le biais de camarades dans ma Faculté et le projet m’a tout de suite intéressé. Je suis étudiant en biologie végétale et les reboisements m’intéressent beaucoup à ce titre. J’avais également envie de découvrir le Burkina Faso, un pays dont j’ai beaucoup entendu parler. Je suis à la première fois en Afrique et suis émerveillé. Une découverte au niveau social, culinaire et musical. Nos attentes sont celles d’être en contact avec les populations, voir le résultat de leur travail pour, en retour, apporter notre contribution à leurs efforts à la limite de nos moyens. L’arbre pour moi, c’est la longévité, c’est durable et c’est symbolique. Dans ce pays, les arbres sont conservés et cela a un véritable sens pour moi. Je dirai à ceux qui sont réticents à venir en Afrique de tenter l’expérience. Car l’Afrique telle que caricaturée en Europe n’est pas une réalité. Qu’ils franchissent le pas, surtout en venant au Burkina, un pays de paix et de chaleur humaine.

Isaac Doumé, doyen du MJ-PROCUNAS, encadreur de Jeunesse.

Un arbre qu’on met en terre est comme un enfant qui naît et doit de ce fait mériter tous les encadrements pour grandir. Ça me fait 42 ans de vie associative. De par ma formation, je ne serai pas éternel sur terre. C’est dire qu’il faut que j’encadre les jeunes. A ce titre, je m’investis dans les associations de jeunes. Et le MJ-PROCUNAS est une association qui, pour moi, n’est pas comme les autres. De par mon âge, et au regard de la jeunesse du président de l’association, je pense que j’ai quelque chose à lui transmettre. Il ne faut pas que je quitte cette terre avec cette expérience. Je me dois de les inculquer aux jeunes. Le MJ-PROCUNAS portera toujours son flambeau très haut.

Oumar OUEDRAOGO

Le Progrès

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