« Nouvelle Libye » : L’islam et non extrémisme
Tripoli est tombée, on le sait, le 22 août dernier, transformant cette capitale en lieu de réjouissances pour les Libyens, qui respirent l’air de liberté. Même si on s’efforce de conjuguer le Guide de la Révolution libyenne, Mouammar el-Kadhafi, au passé, ce dernier et ses partisans n’ont pas encore dit leur dernier mot, et les rebelles semblent maintenant tempérer leur assurance d’avant la confrontation avec les derniers bastions pro-Kadhafi. En effet, les combattants du Conseil national de transition (CNT) se heurtent, après d’une semaine de combat, à une vive résistance. Ils disent faire face à un millier de militaires alors qu’avant l’attaque ils n’estimaient qu’à 100 à 150 le nombre de partisans de l’ex-chef d’Etat.
Certains combattants du CNT parlent de trahison dans leurs rangs. C’est dire que la sérénité n’est pas au rendez-vous en dépit de l’appui apporté par l’OTAN. Pendant ce temps, le colonel ne manque pas de galvaniser ses sbires.
Il a appelé une nouvelle fois les Libyens à ne pas céder à la « colonisation » de leur pays. « Il n’y a rien d’autre à faire que de nous battre jusqu’à la victoire », a-t-il déclaré dans un message relayé par la télévision syrienne.
Pour ne rien arranger, on a assisté aux prémices d’une guerre de guérilla, tant redouté : avec l’attaque lundi d’une raffinerie de pétrole par les partisans de l’auteur du « Livre Vert » près de Ras Lanouf, où dix-sept (17) gardiens ont perdu la vie.
Alors que les choses piétinent sur le front, l’organe politique de la rébellion, avec à sa tête Mustapha Abdel Jalil, dévoile ce qu’il veut que soit la « Nouvelle Libye ».
Dans son premier discours en public à Tripoli, devant des milliers de personnes célébrant la victoire sur la « place Verte », rebaptisée « place des Martyrs », le numéro un du CNT a affirmé que « l’islam serait la principale source de législation ».
Le contraire nous aurait étonné dans ce pays musulman, dont l’ex-dirigeant s’était même découvert une mission d’islamisation des pays et des dirigeants africains. La seule crainte, c’est que la Libye de demain ne devienne le terreau de l’extrémisme, dont le mode de prédilection est le terrorisme avec les conséquences dramatiques qu’il entraîne. Cette inquiétude est d’autant plus fondée qu’au sein même du CNT on accuse certains de rouler pour les islamistes. Et on sait qu’Alqaïda, à travers sa branche maghrébines, a donné sa caution aux ennemis du Guide et poussent l’outrecuidance jusqu’à frapper l’Algérie, qui tarde à reconnaître les nouvelles autorités. On se demande ce que cette nébuleuse fera après la victoire.
C’est dire que le CNT et la communauté internationale doivent veiller au grain pour que, par l’extrémisme, les Libyens n’en viennent pas à regretter celui sous l’autorité duquel ils ont vécu près d’un demi siècle. L’islam authentique, fondé sur l’amour du prochain et le respect de la dignité humaine, est donc celui à pratiquer pour éviter le chaos.
Abdou Karim Sawadogo
L’Observateur Paalga
Vos commentaires
1. Le 14 septembre 2011 à 14:40, par le fer En réponse à : « Nouvelle Libye » : L’islam et non extrémisme
Essayer de conserver l’Islam et de vivre à travers lui, tout en faisant une religion humaine et tolérante, est non seulement impossible mais également malhonnête. C’est impossible parce que cela va à l’encontre de l’esprit du Coran et de la Sunna. C’est malhonnête parce qu’un Islam tolérant n’est plus l’Islam. Il s’agirait d’une innovation, ce qui est considéré comme une hérésie en Islam et puni de mort. C’est comme si les nazis essayaient de rendre leur parti plus humain. La question est : si c’est bien, pourquoi le changer ? Et si c’est mauvais, pourquoi le garder ?
2. Le 14 septembre 2011 à 15:14 En réponse à : « Nouvelle Libye » : L’islam et non extrémisme
je t’aime ùais walaiiiiiiiiiiii tu me fais peurislam,islamist musulman,muslùist,qui es tu nouveau venu ?
Le 15 septembre 2011 à 13:49 En réponse à : « Nouvelle Libye » : L’islam et non extrémisme
Un exemple pour l’Afrique : Le Zimbabwe a décidé d’expulser l’ambassadeur de Libye à Harare, qui avait annoncé son ralliement à la rébellion le 24 août, a indiqué le ministre zimbabwéen des Affaires étrangères.
« L’ambassadeur de Libye et son personnel ont été priés de quitter le Zimbabwe dans les 72 heures », a déclaré le ministre Simbarashe Mumbengegwi devant des journalistes, soulignant que Harare n’a pas reconnu le Conseil national de transition libyen.