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Côte d’Ivoire : Les charrues avant les bœufs

Publié le vendredi 8 octobre 2004 à 06h57min

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A une semaine du début du désarmement de la rébellion, une des clauses importantes de l’accord d’Accra III, la situation politique en Côte d’Ivoire reste incertaine. La loi portant révision du code de la nationalité et la révision des conditions d’éligibilités à la présidence de la république - article 35 de la Constitution - n’ont pas non plus été revues.

Pendant ce temps, les acteurs politiques notamment le FPI de Laurent Gbagbo n’ont d’yeux que pour la présidentielle 2005. Des meetings sont régulièrement organisés dans des localités sous contrôle gouvernemental.

Le thème favori de campagne c’est "la souveraineté de la Côte d’Ivoire face à l’agression extérieure". Rien de nouveau donc du côté d’Abidjan qui continue à jouer à fond la carte du national chauvinisme, voire de l’ethnocentrisme et de la xénophobie. Une recette pour renforcer la base tribale d’un pouvoir à la limite de la légitimité et de la légalité qui s’est incrusté en Côte d’Ivoire depuis octobre 2000.

Les adversaires du clan Gbagbo, ne restent pas les bras croisés. Après le rapprochement spectaculaire entre le président du RDR Alassane Dramane Ouattara et le président du PDCI, Henri Konan Bédié, il se propage un vaste mouvement de rejet du régime FPI baptisé "Tout sauf Gbagbo" (TSG).

Pendant ce temps, les Forces nouvelles de Guillaume Soro qui occupent toujours le Nord de la Côte d’Ivoire clament, suivant les accords d’Accra III, que les réformes politiques doivent précéder le désarmement. On se demande alors comment une campagne politique digne du nom pour l’élection présidentielle pourra être organisée dans une Côte d’Ivoire coupée en deux et en proie au tribalisme.

Quand s’y ajoutent les accusations provocatrices des autorités d’Abidjan contre des pays voisins comme le Burkina, on en déduit que la charrue des élections est mise avant les bœufs de la réconciliation en Côte d’Ivoire et de l’intégration régionale.

Djibril Touré
L’Hebdo

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