LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Autant le dire… : Ah, ce manque de prise de responsabilités

Publié le lundi 12 septembre 2011 à 03h35min

PARTAGER :                          

En s’adressant à ses compatriotes (j’ai suivi l’élément à la télévision malienne dans la nuit de samedi 10 septembre) à l’occasion de la décennie de la sécurité routière, le président malien Amadou Toumani Touré a fustigé ce qu’il a appelé le manque de prise de responsabilités dans son pays. Comme on le connaît dans son franc parler, il a indiqué que le premier coupable est bien l’Etat. Qui ne va pas jusqu’au bout de sa logique alors qu’il est sensé protéger tous les Maliens, même quand ceux-ci ne le veulent pas.

Parlant justement de la sécurité routière dans son pays, Amadou Toumani n’a pas mâché ses mots quand il charge les forces de sécurité routière qui n’appliquent pas la loi jusqu’au bout. Se contentant par moment de faire semblant, pour ne pas qu’on dise que c’est lui. Pour le président malien, c’est une grosse erreur, une fuite de responsabilités qu’il faut condamner. Aussi, a-t-il indiqué que désormais, l’Etat va jouer sa partition. Quoi qu’il arrive, quoi qu’on fasse.

Aux Maliens qui refuse de porter le casque de sécurité, il a parlé le langage de la vérité, cru, comme on le dit au bord de la route. « Quand vous refusez de porter le casque sous prétexte qu’il fait chaud dedans, c’est bien. J’espère que dans la tombe il fait frais. Mais c’est pour toujours. C’est un choix, mais un choix que nous ne pouvons regarder faire. C’est de la non assistance à personne en danger ». Ce qui est clair. Puis il ajoute : « quand vous vous coiffez la tête (s’adressant sans doute aux femmes), et vous refusez de porter le casque parce que vous voulez qu’on vous regarde ; mais en cas d’accident si vous mourez et qu’il n’y a plus de tête, qu’est-ce qu’on regarde ? ». Ce sont là des vérités, mais malheureusement, les gens n’aiment pas la vérité. Même quand c’est dans leur intérêt. C’est pourquoi, une fois de plus, chacun doit prendre ses responsabilités. A quel que niveau que ce soit.

Et cela est d’autant plus vrai et important que c’est dans le manque de prise de responsabilités que nous aboutissons très souvent et malheureusement à des troubles, à des mal-compréhensions qui, quand on n’y prend garde vite, annihilent tous les efforts déjà consentis. C’est encore le lieu de le répéter.

Tertius Zongo, alors qu’il faisait en quelque sorte le bilan de son action, avait lui aussi bien indiqué que l’un de points sur lesquels il reste insatisfait est le fait que certains responsables, nommés pour cela à des postes de responsabilités refusent de prendre leurs responsabilités quand il s’agit de le faire. Pour le bien de la nation, mais également pour eux-mêmes. Et malheureusement, ce sont encore les mêmes qui sont prompts à critiquer amèrement quand les autres acceptent de prendre leurs responsabilités. Pourtant, ils savent très bien qu’on ne peut rien entreprendre sans la moins prise de responsabilités. Même dans son propre foyer, dans la vie courante de tous les jours, on est permanemment appelé à prendre ses responsabilités.

Mais comme l’a dit le président malien, la première prise de responsabilités incombe à l’Etat qui, toujours selon Amadou Toumani Touré a lui seul « le monopole de la violence ». Si on le comprend bien, l’Etat a la possibilité de faire respecter la loi par les citoyens quand c’est pour leur propre bien-être, malgré eux. Pourquoi donc l’Etat refuse-t-il très souvent de prendre ses responsabilités ? Voilà toute la question. En effet, l’analyse montre que nos Etats, tels qu’ils sont actuellement, ont passé beaucoup de temps à ne pas dire la vérité au peuple. En outre, beaucoup de promesses faites n’ont pas été satisfaites. Si bien que les populations finissent par perdre confiance à leurs dirigeants. Dont la plupart ne font que leur servir du réchauffé, du déjà-entendu, du déjà-vu, indigeste.

Sinon, il n’y a pas un seul peule qui ne connaisse pas où se trouve son bonheur. C’est pourquoi, quand le peuple arrive à s’opposer à une action qui va dans le sens de ses intérêts, c’est qu’il y a autre chose. Pour tout dire, nos dirigeants, s’ils veulent être compris doivent renouer la confiance avec le peuple. Et cela passe par le langage de la vérité, de la sincérité.

Dabaoué Audrianne KANI

L’Express du Faso

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 12 septembre 2011 à 13:45, par TAO En réponse à : Autant le dire… : Ah, ce manque de prise de responsabilités

    bonjour, quand toi même tu ne pas correcte, tu ne peux rien imposer à quelqu’un. Quand les gens se rendent compte que c’est ton ventre qui te préoccupe, tu ne peux plus rien leur imposer. Merci

  • Le 12 septembre 2011 à 13:45, par TAO En réponse à : Autant le dire… : Ah, ce manque de prise de responsabilités

    bonjour, quand toi même tu ne pas correcte, tu ne peux rien imposer à quelqu’un. Quand les gens se rendent compte que c’est ton ventre qui te préoccupe, tu ne peux plus rien leur imposer. Merci

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Burkina Faso : La politique sans les mots de la politique
Le Dioula : Langue et ethnie ?
Sénégal / Diomaye Faye président ! : La nouvelle espérance