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Warren Boureima Saré, photographe professionnel : Imposer la photographie burkinabè sur la scène internationale

Publié le lundi 12 septembre 2011 à 03h35min

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L’homme s’est fait un nom dans la photographie burkinabè. Aujourd’hui, Warren Saré veut exporter la photographie burkinabè, à travers la création de son Centre de photographie de Ouagadougou (CPD), et surtout une caravane de l’image jusqu’à Bamako.

Sidwaya (S) : Comment se porte la photographie burkinabè ?

Warren Saré (W.S) : La photographie burkinabè ne se porte pas bien. Parce qu’elle est absente des instances de la photographie mondiale. En dépit des efforts, deux photographes, Seydou Dicko et Nestor Da essaient d’être sur la scène internationale. La photographie burkinabè peut s’imposer sur la scène internationale, si nous avons des acteurs convaincus qu’ils peuvent à travers leurs appareils, contribuer au développement de leur pays.

(s) : L’absence des photographes burkinabè aux grands événements n’est-elle pas liée à un problème de formation ?

(W S) : C’est exact, mais il y a aussi la volonté de devenir photographe. Il faut l’apprendre comme la musique, le cinéma, etc. En d’autres termes, il faut du sérieux et de la passion pour devenir un bon photographe.

(S) : Où peut-on apprendre à devenir un bon photographe au Burkina Faso ?

(W S) : J’ai personnellement pris conscience de l’importance de la photographie dans le développement d’un pays, à travers mes voyages au Mali. Alors, j’ai compris la nécessité de doter le Burkina Faso d’un centre de formation photographique de référence. Ce centre donnera les outils nécessaires aux photographes de s’exprimer. Ce qui permettra aux photographes d’aller au-delà des mariages, des baptêmes, en associant des thèmes à leurs travaux. Etre photographe, c’est être témoin de son temps. Nous devons transmettre aux futures générations des témoignages visuels. C’est pourquoi j’ai créé le Centre de photographie de Ouagadougou (CPO). Le centre a organisé en novembre 2010 à Ouagadougou, en collaboration avec l’Atelier contraste de Belgique, le deuxième stage international de photographie Afrique /Europe. C’est un événement photographique qui a mobilisé 15 photographes africains et européens sur le cinquantenaire du Burkina Faso. Le CPO mettra l’accent sur la photographie thématique. Je me bats chaque jour, pour en faire un centre de référence, malgré des difficultés financières et matérielles.

(S) : Qu’est-ce qui est ressorti du stage international de photographie Afrique/Europe ?

(W S) : La rencontre a été un succès grâce à la presse, comparativement à la première édition à Bamako. Nous avons été soutenu par le responsable de la biennale africaine de la photographie de Bamako. Mais, j’ai été boudé par les organisateurs de la première édition, parce que j’ai réussi à déplacer le stage de Bamako à Ouagadougou. Pour moi, le pays importe peu ; l’essentiel est de mettre en relief la photographie africaine. La troisième édition aura lieu en novembre prochain à Ouagadougou, suite aux recommandations de tous les participants. Ils ont apprécié la position au cœur de l’Afrique de l’Ouest et l’ambiance de notre pays.

(S) : Il était également prévu la publication,à travers un livre, des travaux des stagiaires.

(W S) : C’est vrai. Le livre a été publié et il s’intitule "Burkina Faso, cinquantenaire de l’indépendance". J’espère que les Burkinabè, surtout les autorités, se procureront ce livre qui est un regard artistique de 15 photographes africains et européens sur le Burkina Faso d’aujourd’hui. Ce livre devant figurer dans les bibliothèques de nos ambassades, afin de mieux informer nos compatriotes.

(S) : Le CPO participera-t-il à la biennale africaine de la photographie 2011 ?

(WW S) : Nous envisageons de présenter le livre à la biennale africaine de la photographie à Bamako, cette année. Nous nous rendrons à Bamako, à travers une caravane. C’est notre manière de redorer l’image de notre pays et de contribuer au climat d’apaisement. Nous allons véhiculer un message de paix dans les villes traversées jusqu’à Bamako. Le livre sera présenté, à travers une exposition à l’ambassade du Burkina Faso au Mali. Les caravaniers visiteront aussi des centres de formation, des expositions de photos. L’objectif est de donner une idée de la photographie professionnelle aux caravaniers.

(S) : Tu as réussi à organiser un stage international au Burkina Faso. Tu te bats actuellement pour valoriser l’image du Burkina Faso, à travers un livre. Alors, comment te sentiras-tu si ta caravane venait à tomber à l’eau, faute de soutiens financiers et matériels, surtout des autorités ?

(W S) : (Rires). J’espère être soutenu par les personnes de bonne volonté et les autorités burkinabè. J’organise cette caravane pour le Burkina Faso. Alors, je garde espoir.

Alassane KERE

Sidwaya

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