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France-Afrique : Si l’Afrique ne sait pas ce qu’elle veut, la France oui !

Publié le lundi 12 septembre 2011 à 03h35min

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La France ! Sacrée France ! Dite seulement « France » et on vous dira qui elle est. Difficile de citer des tares sur le continent africain sans faire allusion à ce pays. À tort ou à raison.
Le constat que l’on puisse faire, en faisant le tour des questions dans le monde, notamment en Afrique, c’est de reconnaître ce mérite à ce pays de savoir ce qu’il veut. Au moins, il est resté constant à défendre les intérêts de la France et de chaque Français. N’en déplaise à ceux (ou aux entités) qui sont incapables de le faire ou qui tentent de le faire sans la moindre conviction.

Nous restons sensibles, et ce contre toutes les contorsions langagières qui pourraient se dégager à la lecture de cet article contre son auteur, que le « drame de l’Afrique » vient du fait que « l’homme africain n’est pas assez entré dans l’Histoire. […] Le problème de l’Afrique, c’est qu’elle vit trop le présent dans la nostalgie du paradis perdu de l’enfance. […] Dans cet imaginaire où tout recommence toujours, il n’y a de place ni pour l’aventure humaine ni pour l’idée de progrès ». Perception du « tout-Puissant » président français Nicolas Sarkozy, le 26 juillet 2007, à l’Université Cheikh-Anta-Diop de Dakar (Sénégal). Il n’aurait pas fallu que cette phrase pour enflammer l’orgueil d’une certaine « élite » africaine. D’ailleurs en quête d’espace pour se faire voir !

La plupart à travers des canaux à lui offerts par la France, si ces ‘’intelllos’’ n’y résident d’ailleurs pas ! Pas parce qu’ils sont des réfugiés politiques ! De gré… Toujours prêts à flécher…à « dégainer », sans la moindre conviction. Les crises qui sont vécues sur le continent ont mis à nu cette « tare » congénitale que traîne l’Afrique riche mais mal à ses ‘’intellectuels’’ surtout. Grandissons un jour au moins ! Crise ivoirienne, ‘’crise’’ nigérienne, crise libyenne, la famine en Somalie, et on en oublie. Voici quelques espaces à travers lesquels le continent s’est « laissé traiter » comme un enfant pris dans un ânonnement.
Le moindre vent hostile, on s’en prend à la France et/ou à son président.

Un pays qui sait au moins ce qu’il cherche dans sa marche dans le monde. Un pays qui n’oublie jamais son histoire tout en ayant la postérité en ligne de mire. Affaires « infirmiers bulgares », « Arche de Zoé » : « “Le rôle du chef de l’Etat est de prendre en charge tous les Français »,.. « J’irai également chercher ceux qui restent, quoi qu’ils aient fait » ”, etc viennent rappeler à chaque conscience qu’il faut avoir la lucidité que le pays de De Gaule ne défend que les « intérêts tricolores » individuellement et/ou collectivement. C’est aussi simple non ! N’en déplaise à qui que ce soit ! Autant on se constitue en applaudimètre pour la France quand ses actions arrangent le continent, autant il faut souffrir de la voir défendre contre vent et marée ses intérêts, et d’abord et avant tout !

Namory Ben SAVADOGO

Pour Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 12 septembre 2011 à 07:39 En réponse à : France-Afrique : Si l’Afrique ne sait pas ce qu’elle veut, la France oui !

    Des lettrés ne font pas des intellectuels.

  • Le 12 septembre 2011 à 09:46, par aliende En réponse à : France-Afrique : Si l’Afrique ne sait pas ce qu’elle veut, la France oui !

    Beau titre et triste vérité !!!
    Ce n’est pas la France seule qui agit de la sorte, c’est tous les " bons" pays.
    Dommage pour les pays africains qui restent impassibles quand on massacre leurs fils (CI, Libye...), et on parle de patriotisme. J’aime mon pays et j’attends en retour que mon pays m’aime.

  • Le 12 septembre 2011 à 10:30, par nebson En réponse à : France-Afrique : Si l’Afrique ne sait pas ce qu’elle veut, la France oui !

    Hier c’était encore l’esclavage ; aujourd’hui les injures. Je me demande si le président français connait au mois sa vraie nationalité ? connait t-il quelque chose de l’histoire de l’Afrique ? quand il s’adresse a l’Afrique, c’est pour injurier les Africains ; l’Afrique n’est pas totalement rentré dans l’histoire ; les Africains ne savent pas ce qu’ils veulent. la France oui !!! tant mieux. Où sont les dirigeants Africains pendant qu’on humilie les Africains ? Les Opposants qui "luttent pour la justice des Africains", que faites vous pour ne pas réagir et montrer à l’Occident que l’Afrique est dans l’histoire et cherche aussi à se développer comme les autres continent du globe terrestre ? On parle de dictature en Afrique pendant que l’Occident est dans la dictature ( il est plus difficile de voire les cheveux blancs qui poussent sur sa tête que les parties génitales dans la culotte de son voisin). En Angleterre, c’est le pouvoir royal (reine) ; en Belgique, toujours royal (roi) ;au Japon, encore royale (empereur)... ; ils doivent tous mourir pour avoir de successeur et personne n’en dit mot.Mais dans tout ça, c’est l’Afrique qui n’est pas dans l’histoire, l’Afrique ne sait pas ce qu’elle veut, l’Afrique a des dictateurs. qui a dit qu’en Afrique il n’y a pas des opposants et c’est l’Occident qui doit régler les problèmes de l’Afrique ? Laisser l’Afrique penser ses plaies et elle va se guérir seul pour le bonheur de ses enfants.....

  • Le 12 septembre 2011 à 10:41 En réponse à : France-Afrique : Si l’Afrique ne sait pas ce qu’elle veut, la France oui !

    Article extraordinaire de courage et de vérité. J’ai toujours dit que "Si un chef de famille délaisse ses enfants, sa femme, et va donner son salaire à son voisin (dans un bar, chez des filles de joie...), où est le problème. Est-ce la faute des barmen, des filles ou de lui-même ?"

    A quoi sert-il d’insulter les barmen ? Ces derniers ne forcent pas les gens à venir.

    Ainsi en est-il de la France et des pays occidentaux en général. Est-ce que c’est Sarkozy qui a dit de donné le marché de la route de Bobo à X ou Y ? Est-ce que c’est Sarko qui a dit de construire notre aéroport en autant d’année ? Est-ce que c’est la France qui a détourné les sous et les a donnés aux fonctionnaires pour construire à Ouaga 2000 ? Est-ce que c’est Sarko qui a dit à nos autorités au BF de ne pas payer de scanner, d’IRM, de gants, de coton... pour Yalgado ?

    Bravo !

  • Le 12 septembre 2011 à 10:43, par Eric En réponse à : France-Afrique : Si l’Afrique ne sait pas ce qu’elle veut, la France oui !

    En voilà au moins un qui est lucide et dans la tête et dans le style. Courage à toi mon frère.Nous avons besoin de journalistes comme toi et pas ceux qui échouent dans le metier comme des phoques surpris par le replis des vagues.
    Je suis tout de même tenté de dire que le problème du Noir est plus profond et, excusez-moi de mon pessimisme, est presqu’insoluble.Vous souvenez vous de la Traîte Négrière ? L’histoire nous enseigne en effet que contre des petits cubes sucrés ou quelques broutilles de gadgets (miroirs, lunettes, pipes...), nos nègres de rois échangeaient leurs frères, fils et filles... Un troque qui épargnait uniquement vielliards, chétifs, fébriles et malades.
    Dans ces conditions, plus de bras valides et même de cerveaux lucides pour guider les peuples vers leur développement...
    Aujourd’hui encore, nos présidents continuent de se mirer et nous on chante et on danse ! Il n’y a pas de temps pour écouter les quelques rares voix courageuses qui s’élèvent pour nous montrer le chemin. Sankara ? C’est bien fait pour lui. Norbert Zongo ? Il ne mérite que ce qui lui est arrivé !Mais ne nous inquiétons pas : nous passerons tous à la casserole de l’exploitation et de l’impérialisme.
    Paresseux, nous le sommes peut-être ! traitres, c’est sûrement notre qualité...Nous l’aurons hérité et c’est ça la vérité !!!

  • Le 12 septembre 2011 à 10:49, par odile (France) En réponse à : France-Afrique : Si l’Afrique ne sait pas ce qu’elle veut, la France oui !

    Sacrée France ou Au secours le France ?Cet article me paraît un peu confus mais j’y distingue toutefois des vérités ! Il serait temps d’oublier ce fameux discours de Sarkozy ; nous avons été très nombreux, les Français, à bondir d’indignation en l’entendant, nous qui aimons l’Afrique et Les Africains. Pas tout le monde dans le même panier s’il vous plaît . Si les gouvernements pensent d’abord aux intérêts de leur peuple-ils sont là pour ça, non ? - combien d’anonymes oeuvrent en toute discrétion pour venir en aide à leurs frères moins gâtés qu’eux ? Ils se sentent blessés quand on attaque "les Français" ou "La France" comme si tout le monde était pareil et que tous se rangeaient au garde-à-vous derrière le président du moment .

  • Le 12 septembre 2011 à 10:56, par Un frère en Christ En réponse à : France-Afrique : Si l’Afrique ne sait pas ce qu’elle veut, la France oui !

    Bien vu Mr le journaliste. Vous savez l’Afrique a un réel problème de vision depuis les ancêtres de certains qui ont troqué leurs frères africains pour des miroirs et du sucre. Et on connait le résultat que cela a donné en France, au États-Unis, en Angleterre, etc. Mais l’Afrique, qu’est-ce qu’elle a tiré dans tout ça.C’est le même problème de vision qui perdure avec les soit disant intellectuels. Les richesses de nos nations sont bradées pour leur développement personnel. Ce qui les intéresse, c’est les grosses villas, les grosses voitures et autres luxes et luxures. Comment vous pouvez comprendre qu’on puisse payer des véhicule 4X4 V8 dans un pays comme le notre pour des ministres alors qu’il y’a des localités qui n’ont pas d’ambulance, comment vous pouvez comprendre que pour une allocution pour un discours qu’il n’a même pas écrit, un ministre puisse émarger pour 1 000 000 F CFA, sans compter que certains émargent dans toutes les activités budgétisées de leurs ministères même quand ils n’y prennent pas part. On appelle ça "motiver les premiers responsables". Comment le pays peut se développer avec ça ! On se demande si les africains savent ce qu’ils veulent. Pourquoi c’est l’africain qui est toujours "bêtes" au point que c’est lui que l’Occident manipule toujours. Tout est une question de vision et d’amour. Les occidentaux sont prêts à tout pour leurs peuples, les africains sont prêts à tout pour eux-mêmes.

  • Le 12 septembre 2011 à 11:26 En réponse à : France-Afrique : Si l’Afrique ne sait pas ce qu’elle veut, la France oui !

    applaudimetre,j’aime bien ce mot.surtout utilisé a l’endroit de nos dirigeant

  • Le 12 septembre 2011 à 11:44 En réponse à : France-Afrique : Si l’Afrique ne sait pas ce qu’elle veut, la France oui !

    vrai que la france sait ce qu’elle veut et nous les africains on sait pas ce qu’on veut mais la faute a qui ?encore nos dirigeants,nos chefs d’état qui ont la caution de la france pour perdurer au pouvoir en pillant nos ressources pour pour eux,leur famille,leurs amis,leur clan et pour aussi cautionner les différentes élections présidentielles en france avec des malettes de billets d’argent.d’ailleurs l’un de ces porteurs de malettes d’argent vient de passer à table pour soulager sa conscience,il s’agit de mr Bourgi conseiller officieux a la présidence de republique française où il prend le cas des elections presidentielles françaises de 2002 et on apprend que wade,gbagbo,sassou,bongo,compaoré etc on donné plus de 7 milliards de fcfa pour le compte de chirac pour sa campagne.Sur blaiso,bourgi etait a ouagadougou et le PF a eu l’idée géniale de cacher les coupures de billets en dollars a hauteur de 3 millions de dollars soit 2 milliards cfa dans 4 djembés.tous ces tam tams bourrés d’argent ont été convoyés à l’élysée chez villepin en présence de salif diallo alors ministre de l’agriculture,de bourgi bien sur et la secrétaire de villepin nommée nadine izard.chacun des 4 personnes prend chaun un djembé en direction du bureau de villepin pour admirer le colis prestigieux et ce dernier,a la découverte de toutes ces coupures de billets en dollars s’écrit :"blaise déconne,c’est encore des petites coupures".par le mot ’encore’je suppose que c’est la premiere fois que blaiso fait ça et il n’est pas le seul.donc la france sait ce qu’elle veut et nous,nous savons rien ce qu’on fait.il est temps d’ouvrir nos yeux
    svp fasonet,faites voir ma petite contribution et que les gens sachent ce qui se passe sur notre continent

  • Le 12 septembre 2011 à 12:24, par Pasco En réponse à : France-Afrique : Si l’Afrique ne sait pas ce qu’elle veut, la France oui !

    Bien dit Mr.vIl faut ce courage aux hoes de médias

  • Le 12 septembre 2011 à 13:12, par Marcellin En réponse à : France-Afrique : Si l’Afrique ne sait pas ce qu’elle veut, la France oui !

    "Il n’aurait pas fallu que cette phrase pour enflammer l’orgueil d’une certaine « élite » africaine. D’ailleurs en quête d’espace pour se faire voir !"

    Monsieur SAVADOGO, ayez un peu de respect pour ceux qui ont une opinion contraire à la vôtre ! Aimé Césaire est une des figures de cette "élite" qui s’est estimé offensé ar les propos de ton "adoré" SARKOZY à DAKAR. Entre lui et vous, qui cherche à se faire voir ? En rappel, il a refusé d’être enterré au Panthéon Français à sa mort, et de son vivant, refusé de recevoir ton président adoré SARKOZY !

  • Le 12 septembre 2011 à 13:43, par HC En réponse à : France-Afrique : Si l’Afrique ne sait pas ce qu’elle veut, la France oui !

    EH BIEN CHERS AMIS, LA REPONSE EST DANS L INTERVIEW SUIVANTE. NOS PRESIDENTS DE L AFRIQUE PAUVRE ET MISEREUSE (BURKINA 178/180 PAYS) FINANCENT LES HOMMES POLITIQUES FRANCAIS DE LA FRANCE, SUPERPUISSANCE. CEST UN LONG, MAIS CA VAUT LE DETOUR. LISEZ PLUTOT. ET CESSEZ D’ETRE FATALISTES... LEVEZ VOUS ET DITES NON !

    Par Christine Muratet
    « Je veux une France propre. Je veux une relation avec l’Afrique assainie (...) je veux aider le président dans sa politique de rupture. Ce n’est pas l’homme à encourager les chefs d’État qui restent 30, 35, 40 ans au pouvoir ». Robert Bourgi a allumé un incendie en accusant Jacques Chirac d’avoir reçu des financements africains occultes, accusations reprises à Abidjan, alors que l’ex-président français a annoncé qu’il portait plainte pour diffamation. Dans Le Journal du Dimanche publié hier, Robert Bourgi, 66 ans, avocat d’affaires franco-libanais devenu le « Monsieur Afrique » décrit avec luxe de détails des remises de fonds émanant de chefs d’État africains.

    L’invité Afrique du 12 septembre Robert Bourgi
    12/09/2011
    par Christine Muratet
    Écouter (07:48)

    RFI : Pourquoi ne pas avoir fait vos révélations à la justice plutôt qu’à la presse ?

    Robert Bourgi : Je ne l’ai pas dit à la justice mais je me tiens à la disposition de la justice et de un. Deuxièmement, je me suis décidé à parler parce que ma conscience me taraudait et je me disais qu’il était temps de mettre fin à ces pratiques inacceptables et mettre fin aussi au côté obscur de la « Françafrique ».

    RFI : Si vous voulez y mettre fin, cela signifie que ces pratiques continuent toujours ?

    R.B. : Non, franchement non.

    RFI : Michel de Bonnecorse, un ancien conseiller Afrique de Jacques Chirac, affirme que le système a également profité à Nicolas Sarkozy ?

    R.B. : C’est moi qui ai vu le président, à l’époque ministre candidat, lorsqu’il y a eu le clash entre Dominique de Villepin et moi en septembre 2005. Je suis allé le voir et lui ai dit « voilà ce qui vient de se passer entre Dominique de Villepin et moi ». Il m’a répondu « ils t’ont humilié comme ils l’ont fait avec moi mais rassure-toi, nous les aurons. J’ai besoin de ton expertise, de ta grande connaissance de l’Afrique et des Africains, mais j’ai une chose à te dire - puisque je lui avais parlé d’argent -, ces pratiques-là, je ne les veux pas ». Et quand monsieur de Bonnecorse raconte ce qu’il raconte, j’ai envie de rire.

    RFI : Comment se fait-il que Nicolas Sarkozy pouvait se passer de cette manne ?

    R.B. : Il y avait le financement par l’Etat des campagnes présidentielles, l’UMP [Union pour un mouvement populaire] était riche. Ils avaient des fonds, c’était le premier parti de France. Je vous assure qu’en 2005, c’est exactement ce que m’a dit le ministre candidat à la présidence : « Je ne veux pas de ces pratiques, Robert ».

    RFI : Et il n’y en a pas eu pour 2007 ?

    R.B. : Michel de Bonnecorse raconte des histoires. Comment moi qui travaille dans le secret absolu, vous pensez que moi si j’avais fait quelque chose, Michel de Bonnecorse l’aurait su ? Mais quand j’étais avec Jacques Chirac à la mairie de Paris, seul avec lui, ou avec Dominique de Villepin, vous pensez que Bonnecorse était au courant ? Vous plaisantez ?

    RFI : Jacques Chirac et Dominique de Villepin annoncent déposer plainte pour diffamation…

    R.B. : Mais je m’en réjouis ! Jacques Chirac souffre d’anosognosie pour les emplois fictifs, mais il retrouve toute sa lucidité pour cette affaire. Mais je m’en réjouis et j’attends Dominique de Villepin de pied ferme. Mais alors de pied ferme ! Vous avez entendu la déclaration du numéro deux de Laurent Gbagbo, [président déchu de Côte d’Ivoire, NDLR].

    RFI : Par ailleurs, au Burkina Faso, en Guinée équatoriale…

    R.B. : Peu importe, madame.

    RFI : Le fait de nier ne remet en rien…

    R.B. : Absolument pas. Aujourd’hui, je dis ce que tous les journalistes souhaitaient que je dise depuis un quart de siècle.

    RFI : Vous le dites aujourd’hui, dans un contexte pré électoral, dans un contexte où vous ciblez deux personnalités clairement, Messieurs Jacques Chirac et Dominique de Villepin. C’est vrai que tout le monde se dit "il y a de la manipulation politique derrière".

    R.B. : Lorsque j’ai fait cette interview, personne n’était au courant et lorsque Laurent Valdiguié du Journal du Dimanche est venu me voir, il ne savait même pas ce que j’allais dire. Je l’ai décidé. Deux, il n’y a aucun lien avec la campagne présidentielle qui s’annonce, il n’y a aucun lien avec l’affaire Clearstream, rien du tout. Il n’y a aucun choix de calendrier.

    RFI : Quelles sont vos véritables intentions en choisissant de faire de telles révélations maintenant ?

    R.B. : Je veux une France propre. Je veux une relation avec l’Afrique assainie, dans le droit fil de ce que le président de la République a décidé : la rupture. Il y a une certaine forme de rupture, c’est-à-dire le soutien à des chefs d’Etat qui sont des potentats, et qui sont rejetés par leur peuple, qui n’appliquent aucune des règles de la démocratie. Je veux aider le président dans sa politique de rupture. Ce n’est pas l’homme à encourager les chefs d’État qui restent 30, 35 ans, 40 ans au pouvoir, comme ceux d’ailleurs qui viennent de démentir Robert Bourgi : Blaise Compaoré au Burkina Faso, 30 ans de pouvoir. Vous savez très bien que les mains sont loin d’être propres ! Obiang Nguema en Guinée équatoriale 35 ou 40 ans de pouvoir... Abdoulaye Wade au Sénégal qui a 87 ans et qui se dit assez jeune pour postuler un autre mandat de 7 ans ? Je dis stop ! Et vous savez ce que je retiens dans tout cela, tous les dons d’Omar Bongo du Gabon, de Denis Sassou Nguesso du Congo-Brazzaville, d’Obiang Nguema, de Wade, tous les démentis importent peu. Le plus important, dans le contexte des relations épouvantables qu’avait la Côte d’Ivoire avec notre pays, c’est que Laurent Gbagbo confirme ce qu’a dit Robert Bourgi.

    RFI : Ce n’est pas Laurent Gbagbo qui confirme...

    R.B. : C’est le numéro deux, Mamadou Koulibaly, qui a assisté lui aussi à la livraison, préparation du colis (rires).

    RFI : Combien ?

    R.B. : Trois millions de dollars. Je l’ai dit et ça a été confirmé par Mamadou Koulibaly. C’est ça qu’il faut retenir et le fait que le Gabon n’ait pas démenti. Toute la classe journalistique sait que ce que je dis est la réalité. Pourquoi parlez-vous de la « Françafrique » ? Pourquoi parlez-vous de Robert Bourgi ? J’ai assisté Jacques Foccart dans cette partie que je qualifie de côté obscur de la « Françafrique », je l’ai assisté jusqu’à son départ en 1997. Et quand il est parti, de 1997 à 2005, j’ai géré moi-même ce côté obscur de la « Françafrique ». Et bien Robert Bourgi a servi sur le plateau à l’opinion publique française, à la classe politique française, ce que tous les journalistes cherchent à savoir depuis 25 ans.

    RFI : Robert Bourgi, vous êtes donc un repenti ?

    R.B. : Je suis un repenti, oui. Je bats ma coulpe. Je veux des relations entre la France et l’Afrique assainies et aider le président de la République dans sa volonté de rompre avec la politique du passé.

    RFI : Que promettait la France à tous ces chefs d’Etat en échange de tout cet argent ?

    R.B. : Mensonges, mensonges, mensonges, promesses non tenues, promesses non tenues... C’est-à-dire que la France fermait les yeux sur certaines dérives du pouvoir en Afrique. Aujourd’hui le président Nicolas Sarkozy, aidé du ministre des Affaires étrangères Alain Juppé avec lequel je n’ai pas que des relations exquises mais je dois rendre hommage à Alain Juppé, veulent aujourd’hui des régimes sains, acceptés par le peuple. Vous savez très bien quelle est la position de notre pays vis-à-vis du Burkina Faso. Blaise Compaoré est tenté par un cinquième ou sixième mandat. On lui a fait comprendre qu’il était temps de penser à partir. Pareil pour la Guinée équatoriale, pareil pour d’autres pays. Le président Sarkozy veut assainir, renforcé par un poids lourd qui est Alain Juppé, et je l’aide en faisant ce que j’ai fait aujourd’hui. Je veux l’aider parce que le président Sarkozy, vous imaginez bien que je le vois assez régulièrement, me demandait « qu’est-ce que tu penses de tel pays ? ». Je lui disais « Cela fait trop longtemps que le président est en place. On ne peut pas accepter cela. S’il y a eu un « printemps arabe », il va y avoir un « printemps africain ». Ça va être redoutable ». « Qu’est-ce que tu penses du Sénégal ? ». Je lui ai donné ma façon de penser. « Qu’est-ce que tu penses du Burkina Faso ? ». Je lui ai dit ce que je pensais du Burkina. J’ai parlé avec le président de la République il y a quatre jours.

    RFI : Vous lui avez parlé de ce projet de tout balancer ?

    R.B. : Non, pas du tout.

    RFI : Comment faut-il vous présenter ? Vous êtes le conseiller Afrique du président de la République ?

    R.B. : Je ne suis ni le conseiller officiel, ni le conseiller officieux. Je m’honore de l’amitié du président de la République. Je m’honore de l’amitié et de la confiance de Claude Guéant, ministre de l’Intérieur. Je m’honore de l’amitié et de la confiance de François Fillon, Premier ministre, et d’autres membres du gouvernement. Je ne suis conseiller ni officiel, ni officieux.

    RFI : Mais un homme influent ?

    R.B. : Je me rappelle une phrase de mon maître, Jacques Foccart. Il m’avait pris de côté et m’avait dit : « Robert, il vaut mieux être un homme d’influence qu’un homme de pouvoir ». Il avait raison. Et vous avez raison, je suis peut-être un homme d’influence. Je sais que le président Nicolas Sarkozy, ainsi qu’Alain Juppé, seront intraitables quel que soit le chef de l’Etat africain s’il y a atteinte aux règles de la démocratie et au bon fonctionnement de l’Etat. Ils seront intraitables.

  • Le 12 septembre 2011 à 13:44, par Denise En réponse à : France-Afrique : Si l’Afrique ne sait pas ce qu’elle veut, la France oui !

    Voici l type d’articl q Lefaso.net doit publier à longueur de journée. Pour l’une des rares fois, j’ai aimé et admiré l’écrit d’un journaliste burkinabè.
    Quelle lucidité ! On sent qu’il en a vrmt gros ds l coeur. Merci mr l journaliste pr votre courage !

  • Le 12 septembre 2011 à 14:57, par Invité En réponse à : France-Afrique : Si l’Afrique ne sait pas ce qu’elle veut, la France oui !

    Il est difficile de comprendre la raison de ce coup de gueule en le lisant. Je suppose que c’est en rapport avec les révélations de Robert Bourgui qui affirme entre autres que les Président Compaoré lui a remis 3 millions de $ pour Chirac.

    DOnnez-nous au moins cette information ! Je suis d’accord avec vous que les Africains sont les seuls responsables de leur situation mais pas tous les Africains. On connaît leurs noms ; citez-les simplement. C’est facile de diluer la critique en l’adressant à tout le marché, plus personne ne se sentira responsable.

    De même, on ne peut s’étonner de l’attitude de la France mais dites-le au mloins. L’Africain a financer à hauteur de plusieurs dizaines de milliards de FCFA la France. Ils éviteront au moins de venir nous faire des leçons de morale et affirmer qu’ils veulent de notre bien.

  • Le 13 septembre 2011 à 00:18 En réponse à : France-Afrique : Si l’Afrique ne sait pas ce qu’elle veut, la France oui !

    n´est ce pas la une verite ?si nous savions ce que nous voulions ,avec les richesses de l´Afrique on serait pas la á mendier notre survie.la france sait qu´elle veut le petrole de la lybie .elle a besoin de nmos djembes pleins puisque nous ne savons pas ce que nous voulons.

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