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Position du Burkina sur une offre d’asile au colonel Kadhafi : « Il n’y a pas de contradiction dans la communication gouvernementale », selon Alain Edouard Traoré

Publié le vendredi 9 septembre 2011 à 03h32min

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Le premier point de presse après la rentrée gouvernementale a permis, le jeudi 8 septembre 2011, au ministre de la Communication, Alain Edouard Traoré d’apporter des précisions sur une éventuelle demande d’asile de l’ex-leader libyen, le colonel Mouammar Kadhafi au Burkina Faso. Le ministre des Ressources animales, Jérémy Ouédraogo, a quant à lui, évoqué les conflits agriculteurs-éleveurs et fait état de sa tournée au Sahel suite à un phénomène d’empoisonnement.

La position du Burkina Faso sur une éventuelle demande d’asile du colonel Mouammar Kadhafi n’a pas évolué. C’est ce qu’a souligné le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Alain Edouard Traoré, lors du point de presse d’hier jeudi 8 septembre. « Il n’y a pas de contradiction entre ce que j’ai dis récemment et les propos tenus par le ministre des Affaires étrangères, Djibrill Bassolé, lors de la déclaration de reconnaissance du Conseil national de transition (CNT) comme seul représentant légitime du peuple libyen », a-t-il précisé en substance.

En effet, à la fin de la lecture de la déclaration de reconnaissance du CNT, le 24 août 2011, des journalistes ont demandé au ministre des Affaires étrangères, Djibrill Bassolé, si le Burkina Faso était prêt à offrir l’asile au guide déchu de la Libye, le colonel Mouammar Kadhafi. « En bon diplomate, le ministre des Affaires étrangères a dit que le Burkina Faso était ouvert, mais a précisé que le pays allait l’offrir dans le respect de ses engagements internationaux. C’est ce que n’ont pas précisé des journalistes », a noté le porte-parole du gouvernement. Aussi a-t-il poursuivi, « nous avons découvert le lendemain dans la presse que le Burkina offrait l’asile au colonel Kadhafi. La confusion a été créée à ce niveau ».

Alain Edouard Traoré a rappelé que le Burkina Faso a des engagements envers la Cour pénale internationale (CPI) qui a lancé un mandat d’arrêt contre Kadhafi. Il a également des obligations du fait de sa reconnaissance du CNT et de son appartenance à la communauté internationale. « Le ministre Djibrill Bassolé a parlé en diplomate, comme vous n’avez pas compris, j’ai apporté plus de précision », a insisté le ministre Traoré à la presse. De plus, a-t-il fait remarquer, le président du Faso, Blaise Compaoré s’est prononcé : « Nous n’avons pas d’information sur la présence de Libyens sur notre territoire depuis le début des évènements. Et nous n’avons pas eu de contact avec des Libyens qui demandent l’asile politique au Burkina Faso ».

Le remède aux conflits agriculteurs-éleveurs

Au cours du point de presse gouvernemental, le ministre des Ressources animales, Jérémy Ouédraogo, est revenu sur sa visite au Sahel à Essakane où dans un village, trois enfants ont été intoxiqués dont deux sont décédés par la suite. Les habitants ont également constaté la mort d’un certain nombre d’animaux, notamment des bœufs, des moutons et des chèvres. « Immédiatement, les services vétérinaires sont intervenus pour procéder à la destruction des carcasses et à leur ensevelissement », a soutenu Jérémy Ouédraogo. La population a été sensibilisée sur les précautions à prendre contre le phénomène. Des investigations ont été menées pour déceler la cause des mortalités. Des cas de charbon (maladie du bétail) ont été identifiés, mais cela reste à être confirmé par des analyses complémentaires.

Certaines personnes ont incriminé la mine d’or d’Essakane, située à environ 500m du village, en faisant allusion aux produits utilisés dans le traitement de l’or. « Nous avons examiné le dispositif bio sécuritaire de la mine. Elle est entièrement sécurisée par une digue et d’autres installations. Néanmoins, l’étanchéité de certaines parties doit être vérifiée », a relevé le ministre des Ressources animales. La transhumance du bétail au delà des frontières et les conflits éleveurs agriculteurs étaient aussi au menu des discussions avec la presse. Selon le ministre, pour réduire cette transhumance, il faudra résoudre les questions foncières, délimiter des zones de pâturage et multiplier les points d’eau.

Les questions foncières sont également la principale cause des conflits entre agriculteurs et éleveurs. Depuis le début de l’année 2011, près de 400 cas de conflits ont été enregistrés. Jérémy Ouédraogo a souligné qu’il est urgent de résoudre la question foncière car l’élevage contribue énormément au développement économique surtout en milieu rurale. « Il faut délimiter des zones de pâturage dans les plans de développement communaux avec la participation de tous les acteurs, pour éviter les litiges. », a-t-il préconisé.

Bachirou NANA


Un bilan satisfaisant de la communication gouvernementale

A l’issue du point de presse, le ministre Porte parole du gouvernement, Alain Edouard Traoré a dressé un bilan satisfaisant de la communication gouvernementale. « Nous sommes sur la bonne pente, même s’il y a des aspects à améliorer », a-t-il observé. C’est vrai, certaines stratégies restent à être mises en œuvre pour booster davantage la « machine ». « Nous avons 3 à 4 stratégies que nous allons mettre en œuvre.

Il y a par exemple un volet communication hors médias prévu pour les citoyens qui n’ont pas accès aux médias ou qui ne comprennent pas le langage des médias… », a révélé le ministre. Ses services travaillent aussi sur des contenues spécifiques pour une stratégie de communication internationale sur le Burkina Faso. En outre, Alain Edouard Traoré a apprécié la première parution dans la presse écrite publique et privée de la rubrique Chronique du gouvernement. « C’est bien, chaque mercredi nous allons aborder des questions de fonds », a-t-il fait savoir. Les citoyens vont ainsi mieux s’informer sur ces sujets qui pourront alimenter le débat.

B.N.

Sidwaya

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