Le 26 août 2011, lorsque Ethiopian Air Line ET927 se pose sur le tarmac de l’aéroport international de Ouagadougou, Issouf Barry se met à l’évidence que son aventure est terminée. Cet étudiant de droit de l’université de Ouagadougou vient de séjourner pendant deux semaines à Taipei. Un rêve devenu réalité. Sourire aux lèvres, l’émotion vécue dans « la belle île » l’habite encore lorsque nous l’avons rencontré deux jours plus tard. Quoi de plus normal d’autant plus qu’il vient d’effectuer son premier voyage hors du continent africain.

Il s’y est rendu dans le cadre de l’initiative « Say Taïwan ». En effet, dans le cadre de la célébration du centenaire de la fondation de sa république, Taïwan a organisé une semaine internationale de la jeunesse. Tout comme Issouf Barry, ils étaient 250 jeunes de plus de 120 nationalités à se retrouver à Taipei pour communier avec le peuple taïwanais. Communier mais aussi expérimenter la vie de ce pays dans toute sa diversité. Pour mieux raconter Taïwan (« Say Taïwan »), ils ont été reçus dans des familles d’accueil. Dès sa descente d’avion le 12 août, Issouf est accueilli par son hôte et conduit au domicile de celui-ci où il restera tout le long de son séjour.

Il mettra à profit ce séjour pour visiter plusieurs sites dont le plus grand lycée de Taipei, l’université nationale, le musée de Lan-Yang, le parc national de Taroko…

L’hospitalité débordante des taïwanais

Son attention se sera surtout focalisée sur l’architecture taïwanaise. « C’était vraiment beau », affirme-t-il à répétition. Au bout de cette expérience qui aura duré deux semaines, Issouf Barry déclare : « Je comprends à présent pourquoi Taïwan est appelé « la belle île » ». Une beauté qu’il dit comprendre en trois dimensions : le paysage, l’hospitalité et l’architecture. « Le paysage est magnifique, l’architecture impressionnante et l’hospitalité des taïwanais débordante ». De quoi balayer les appréhensions du genre « les chinois sont agressifs » qu’il avait en quittant Ouagadougou. Il n’en est rien, en réalité. Mieux, il se sentait aimé, adulé même à Taïwan. « Aucun mot ne peut me permettre de dire exactement combien j’étais aimé à Taïwan. Dans la rue, de gauche à droite, j’entendais « Ni Haw » (salut en mandarin), ou encore Hi (salut en Anglais). Parfois, j’avais l’impression d’être la première personne de peau noire que certains taïwanais ont rencontrée. Ils n’hésitaient pas à demander l’autorisation de toucher à ma peau ou faire des photos avec moi. Ils sont remplis d’hospitalité, de respect, d’amour et de considération entre eux mais aussi envers les étrangers », affirme l’hôte des deux semaines.

Après avoir fait un tour dans un night club de Taipei pour s’imprégner davantage de la vie taïwanaise, Issouf Barry se dit surpris de ne pas y trouver assez de jeunes d’où cette phrase lorsque nous lui avons demandé de faire une comparaison entre la jeunesse burkinabè et celle taïwanaise : « la jeunesse burkinabè aime le show ».

Par cette initiative, Taïwan lance un message au monde entier. Celui de la culture de la paix. « Il faut y répondre », implore presque Issouf Barry.

Au cours de leur séjour, les 250 jeunes participants à cette semaine de la jeunesse devraient actualiser leurs activités sur des sites Internet tels que Facebook, Twitter ou Youtube. De ce fait, les activités de Issouf Barry peuvent être visitées sur Facebook http://www.facebook.com/profile.php?id=100002219537019&sk=wall et sur le site de l’organisateur
http://taiwanroc100.tw/100homestay_en/Friend_detail.aspx?ms=2452&n=157.

Moussa Diallo
Lefaso.net