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Editorial de Sidwaya : Une “rentrée” en cache une autre

Publié le lundi 5 septembre 2011 à 02h33min

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La pleine reprise de l’activité gouvernementale s’annonce. Bientôt s’organise la rentrée scolaire. Et nous entrons tous, avec le monde paysan, dans le cadran critique de la saison des pluies. Que nous réservent tant d’événements si chargés d’espoir et si lourds de responsabilités ? Pendant que les uns et les autres affinent leurs armes pour le succès de ces rentrées, nous ne pouvons que formuler des souhaits.

Le premier de ces souhaits, c’est que le gouvernement puisse passer crescendo de la mentalité d’un gouvernement de crise et de communication à celle d’un gouvernement de combat et de prospective. Il l’était déjà sans doute, mais une accélération en terme de gouvernance s’impose, qui nous permettrait de nous éloigner de manière décidée de la ligne rouge des contestations stériles, des nominations et des nombreux réajustements, pour marquer de véritables points dans le sens de la réalisation des projets centraux de notre développement. Au moment de l’installation du nouveau gouvernement, le plus urgent était de juguler une crise militaro-sociale. Maintenant, le plus important est de garder le cap sur notre devoir d’émergence.

Ce devoir, nous le souhaitons, sera suffisamment convainquant pour obtenir de nos élèves et étudiants, une rentrée calme, responsables et citoyenne. C’est vrai que les bourses sont maigres, que les amphis sont peu fonctionnels, que le niveau du « papier burkinabé » baisse, etc., mais l’éducation citoyenne n’est pas non plus au beau fixe dans nos établissements. Rien ne justifie le geste instinctif et l’acte irresponsable d’un élève qui exige l’augmentation de sa bourse en détruisant les biens que l’Etat et ses parents ont laborieusement acquis. De même, l’auto justice n’est pas citoyenne, elle détruit la notion même de droit en s’octroyant unilatéralement et illégalement des droits et en rejetant ses devoirs.

Après la mise au net, dans les règles de l’art, de l’affaire Justin Zongo, le monde scolaire saura-t-il conduire sa rentrée et son année dans un esprit de citoyenneté exemplaire, pour que nous puissions tous l’aider à récolter les fruits de ses peines et espoir ?

Concomitamment, l’autre devoir du gouvernement, c’est d’anticiper en faveur des couches les plus vulnérables de nos populations, sur les effets néfastes des caprices de la nature. La saison des pluies inquiète plus d’un connaisseur des secrets de dame nature. Une bonne partie du Plateau central présente un couvert végétal dont la santé semble s’évaluer en deçà de ce que nous avons l’habitude de voir dans les années fastes. La politique nationale dans le domaine agricole n’est plus de lutter contre la faim, mais de hisser notre agriculture au rang de celles qui gagnent, grâce à la rationalisation de ses moyens de production, grâce aussi à la formation adéquate des ressources humaines qui s’y dépensent. Les efforts pour la création d’industries alimentaires commencent à porter des fruits. Les énergies matérielle et intellectuelle nationales vont par conséquent être capitalisées pour une émergence effective du domaine agro-alimentaire. Pour l’heure, préparons-nous ensemble à anticiper sur les effets néfastes des sales années de disette. Celle-ci est une situation limite au-delà de laquelle aucune gouvernance ne vaut : rien ne peut se dire, se faire, encore moins se projeter.

C’est pourquoi notre dernier souhait est de formuler des vœux pour une excellente reprise de l’activité dans toutes ses dimensions aux « Etalons » de notre émergence et à leur « Coach », le Premier ministre, Luc Adolphe Tiao. Avec eux, le Burkina Faso obtiendra, nous en sommes de certitudes, son billet pour “la CAN la plus proche” des pays émergents

Par Ibrahiman SAKANDE ( sakandeibrahiman@yahoo.fr)

Sidwaya

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