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Autant le dire… : Le réquisitoire contre la mairie a commencé

Publié le vendredi 2 septembre 2011 à 02h42min

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On l’avait déjà dit. Le bilan de l’équipe actuelle à la tête de la mairie de la commune sera très difficile à faire. Les défis ont été nombreux à la prise de fonction si bien que l’équipe de Salia Sanou qui était pleine d’ambitions a voulu tout de suite tout entreprendre en même temps. Si bien que les forces ont été vite dispersées. Non seulement il fallait éponger le « lourd passif » de l’équipe précédente, mais il fallait tout de suite engager des projets au regard des attentes des populations. C’est ainsi que le conseil municipal s’est fixé comme priorité, entre autres, l’assainissement et la voirie. Ce choix était-il guidé par les attentes des populations ?

Oui ou non, les populations de Sya attendaient du maire qu’il assainisse leur cadre de vie d’abord avant d’ouvrir d’autres opportunités telles que l’emploi de la jeunesse.
A son installation officielle le samedi 23 juin 2006, le maire Salia Sanou disait : « …les préoccupations principales des populations de la commune seront nos priorités à savoir : le renforcement du tissu économique, l’assainissement, l’eau potable, le renforcement des infrastructures urbaines et rurales, la promotion de l’emploi, du sport et de la culture, le renforcement de la couverture sanitaire, de l’offre éducative et sociale, le renforcement de la coopération avec les partenaires techniques et financiers sans oublier la coopération décentralisée ».

Pour la mise en œuvre de ce gigantesque programme quinquennal et dans l’état dans lequel il a trouvé la mairie, le maire disait : « …je puis vous assurer de notre sérénité et détermination à faire face à la situation et à inverser avec vous les tendances dans les prochains mois ». Puis, plus loin il a ajouté : « …je voudrais dès à présent vous témoigner de notre foi inébranlable de réhabiliter la commune de Bobo dans ses valeurs historiques de carrefour géographique, culturel et économique de l’Afrique de l’Ouest, ainsi que de point de convergence pacifique et hospitalier des différentes populations du Burkina Faso et d’ailleurs ».

Ainsi le programme était bien tracé et défini. Mais restait la mise en œuvre. Convaincu en son temps qu’un mandat est collectif, le maire s’est adressé aux conseillers municipaux en ces termes : « …me tournant vers vous, je voudrais vous rappeler que nous entamons un mandat plein de défis à relever qui exigent de nous détermination et don de soi. Il nous faudra non seulement préserver les acquis des conseils passés…mais il nous faudra surtout répondre positivement et promptement aux sollicitations de plus en plus nombreuses de nos concitoyens ». Aux agents de la mairie dont le « rôle consiste en la gestion quotidienne d’activités combien capitales pour l’atteinte de nos objectifs communs », il a dit qu’il leur reviendra de « s’inscrire en parfaite loyauté administrative, dans le strict respect des règles éthiques et déontologiques consacrées pour un meilleur accomplissement du service public ».

A voir, à lire et à écouter tout cela en son temps, on ne pouvait pas dire que le maire a manqué d’ambitions, mais surtout de clairvoyance. A l’heure donc du bilan, que peut-on retenir ? La télévision nationale du Burkina, dans un reportage diffusé le mercredi 31 août 2011 a ouvert e débat. Ce qu’on peut retenir de ce reportage (nous avons nous aussi relevé à plusieurs reprises la même question), c’est que les Bobolais ne sont pas contents de leurs autorités communales. Notamment en ce qui concerne leur cadre de vie et la voirie. Ils ne sont pas passés par des chemins tordus pour le dire. Tout le monde avait fondé son espoir sur le Cinquantenaire dont les réalisations allaient changer un peu le visage de la ville et sauver l’autorité municipale au jour de son bilan.

Malheureusement, ces investissements dont certains ne sont pas encore achevés, ont consisté tout juste à détourner le regard des citoyens qui ont été vite rattrapés par les réalités de Bobo. Bobo-Dioulasso qui n’a pas de rues. Les travaux d’assainissement annoncés et lancés en grandes pompes par Salif Diallo, alors môgô-puissant du parti au pouvoir n’ont pas apporté les résultats escomptés. Si bien qu’on sera obligé de dire avec le maire Salia qui s’adressait à ses « frères et sœurs, ses pères et mères bobos » que « hier, Sya était une petite ville de grande renommée, aujourd’hui, elle est vaste, mais non-digne de son nom ».

Dabaoué Audrianne KANI

L’Express du Faso

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Vos commentaires

  • Le 2 septembre 2011 à 05:49 En réponse à : Autant le dire… : Le réquisitoire contre la mairie a commencé

    Le maire a certes un niveau limité qui ne lui permet de faire avancer les choses dans cette ville. Mais la vraie raison de la situation de cette ville est totalement imputable à l’État. Le bitume au centre ville date de la période coloniale ainsi que les caniveaux. Avant que l’État décide de s’occuper du centre ville de Ouaga c’était exactement pareil. Les projets Zaca, ouaga 2000, les échangeurs, le bitume ce n’est pas le maire de Ouaga qui les finance ni ses relations. Ce sont des projets du gouvernement ou financés par l’AFD. Mais dès qu’on parle de l’abandon de la ville de bobo par les autorités, des esprits illuminés diront que c’est la faute de la population des jeunes bobolais buveurs de thé, comme si les jeunes ouagalais tellement courageux avait construit le boulevard Charles de gaulles, construit le nouvel l’hôpital de ouaga. La ville ne dispose même pas d’une vraie université, obligeant 80% des bacheliers de la ville à rallier Ouaga ou à s’inscrire dans des écoles privées. C’est de la mauvaise fois et cela doit changer.

  • Le 2 septembre 2011 à 09:25, par KateSan En réponse à : Autant le dire… : Le réquisitoire contre la mairie a commencé

    L’équipe municipale actuelle n’a pas de bilan. Au contraire elle a brillé par son absence d’ambition active. Les belles paroles du maire ne construisent pas, il n’ y a que l’action guidée par un plan et une ferme volonté de faire changer les choses. Au lieu de cela, on se contente de politique politicienne à la semaine, une vision courtermiste qui a abouti au rejet unanime de la population bobolaire sans parler des villages environnants. Et pourtant combien de bonnes volontés et de compétences n’y a-t-il pas dans cette ville ! Il nous faut un maire qui accepte de travailler avec tout le monde au lieu de se "bounqueriser" dans sa mairie par peur des idées innovantes, des jeunes et des intellectuelles.
    Bobo mérite bien plus ! L’échec de l’équipe municipale actuelle provoque une stagnation de cette si belle ville et un manque à gagner en terme de développement pour le pays tout entier.
    Ne l’oublions pas, Sya est le prénom d’une charmante jeune princesse bobo qui mérite d’être aimée et se languit en attendant son prince charmant qui saura la regarder amoureusement et la mettre en valeur.

  • Le 2 septembre 2011 à 10:56, par déserteur En réponse à : Autant le dire… : Le réquisitoire contre la mairie a commencé

    Vous faites bien de citer les passages importants de ce discours qui n’a été ni inspiré,ni orienté par le maire. La mise en oeuvre ne saurait dans ce cas pas à la hauteur de celui-ci. Autre chose,vous dites fort à propos que le lancement des travaux a été fait par Salif Diallo mais ce que vous ne dites pas,c’est que le Gouverneur faisait le tour des capitales et des villes à la rencontre des compatriotes sans le maire qui se devait d’en être à l’initiative et à l’exécution.En fait, tout le drame de Bobo est là. Une ville sans véritable leader et sans leadership. Bobo veut être la capitale de l’ouest en ne pensant qu’à elle. Sans une réelle promotion des villes comme Banfora, Gaoua et Dédougou dont les opérateurs convergeraient vers cette capitale régionale,Bobo végétera toujours. Banfora aurait dû avoir son ENEP, Une école de santé et pouquoi pas une université à l’image de Koudougou qui présente à tous égards le même aspect qu’elle tant sur le plan distance que de celui économique.Ceci donnerait par exemple aux hotels de Bobo de la clientèle. Mais hélas, les leaders de Bobo raisonnent Bobo sans ses satellites d’où une ville en décrépitude avancée sans réelle perspective.Le maire actuel de Bobo ne saurait être la solution car il faut à Bobo de la vision,il ne l’a pas ; de la personnalité,il est trop ancien aux affaires (de la révolution à la démocratie, l’écart est grand dans au propre comme au figuré)pour cela. Bref, Bobo se doit d’être plus plus grégaire avec les villes alentour pour préserver son leadership sinon, Ouagadougou de par le bitunage des routes, recuperera Dédougou et villes voisinnes,Gaoua et consort.

  • Le 2 septembre 2011 à 12:47, par Nayala En réponse à : Autant le dire… : Le réquisitoire contre la mairie a commencé

    Les burkinabè doivent apprendre à s’ unir et bannir la xénophobie de nos habitudes. Je le disais ici une fois même s’ il faut recourrir à son plus grand énnemi pour se développer, n’ hésitons pas ! Le langue de la division produit toujours un bilan négatif !

  • Le 2 septembre 2011 à 15:01 En réponse à : Autant le dire… : Le réquisitoire contre la mairie a commencé

    L’express du Faso, pour une fois, montre trop de pudeur à dire la vérité au conseil municipal de Bobo. Et pourtant, il faut que chacun assume ses responsabilités. Le développement des communes est, d’abord et surtout, de la responsabilité des premiers responsables desdites collectivités. Salia SANOU n’avait aucun passif à gérer que KOUSSOUBE lui aurait légué. Porté à la tête de la Commune de Bobo, parce qu’il est Bobo, cet homme n’a aucune compétence managerial propre. La seule chose qu’il sait faire, c’est lotir, regarder les voies se creuser, les canaux se boucher, parrainer des matchs de football, accueillir le cinquantenaire. Il ne faut pas détourner l’attention des honnêtes citoyens de Sya, en tentant de faire porter le chapeau au pouvoir central. Salia SANOU et son équipe n’ont pas travaillé. On ne gère pas une commune au XXIè s comme on gère un village avant les indépendances. Il faut du pragmatisme, de l’expertise, de la volonté et du courage. Lorsqu’on ne s’entoure pas de compétences, mais de "parents", comment pourrait-on imaginer une bonne strastégie ?
    Le cinquantenaire n’est qu’un jour de souvenir et les efforts ont été mis dans l’embellissement de la cité pour accueillir tous ceux qui venaient partager ce souvenir. Une équipe astucieuse et soucieuse du bonheur des habitants de Sya aurait su en profiter pour mettre sur la table des problèmes et susciter des solutions, non pas en regardant dans la direction de Blaise et des ses convives, mais plutôt en associant la base à son élan constructif.... En tout état de cause, qu’est-ce que Salia et les siens ont réalisé avant et après le cinquantenaire qui ne leur a pas été "suggéré" par le pouvoir central ? La crise militaire qu’a connu Bobo a montré davantage que ces pasteurs ne connaissent que prêcher l’auto-flagellation, la démagogie et l’apologie des maîtres de Kossyam.
    Les prochaines échéances municipales seront une occasion manquée, si les habitants de Sya ne mettent pas cette équipe moribonde hors d’état de nuire.
    LA PATRIE OU LA MORT, NOUS VAINCRONS !

  • Le 2 septembre 2011 à 15:31, par Le reverend En réponse à : Autant le dire… : Le réquisitoire contre la mairie a commencé

    Je suis d’accord et en meme temps étonné pour l’express dans son requisitoire quant on sait les relations entre le maire et Kani .Peut etre qu’un début de rupture entre les deux surtout que le mandat prend fin d’ici là et qu’il n’a rien a cirer avec LE MAIRE SALIA.

  • Le 2 septembre 2011 à 15:32, par Le reverend En réponse à : Autant le dire… : Le réquisitoire contre la mairie a commencé

    Je suis d’accord et en meme temps étonné pour l’express dans son requisitoire quant on sait les relations entre le maire et Kani .Peut etre qu’un début de rupture entre les deux surtout que le mandat prend fin d’ici là et qu’il n’a rien a cirer avec LE MAIRE SALIA.

  • Le 2 septembre 2011 à 15:33, par Le reverend En réponse à : Autant le dire… : Le réquisitoire contre la mairie a commencé

    Je suis d’accord et en meme temps étonné pour l’express dans son requisitoire quant on sait les relations entre le maire et Kani .Peut etre qu’un début de rupture entre les deux surtout que le mandat prend fin d’ici là et qu’il n’a rien a cirer avec LE MAIRE SALIA.

  • Le 3 septembre 2011 à 16:12 En réponse à : Autant le dire… : Le réquisitoire contre la mairie a commencé

    Vraiment, je suis surpris que les gens soient étonnés de l’absence de résultats de cette équipe dirigée par un semi-lettré. J’espère toutefois que les Bobolais sauront en temps opportun tirer des leçons de ce fiasco.

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