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Présidentielle au Cameroun : Le mandat de trop pour Paul Biya

Publié le jeudi 1er septembre 2011 à 03h54min

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Le 9 octobre 2011, les Camerounais se rendront aux urnes pour élire le président de la République. Comme toujours, l’opposition ira au vote en désordre de bataille. Depuis le renoncement, lors de la dernière élection, en 2004, du cardinal-archevêque de Douala, Christian Tumi, le seul capable de contrer la machine du parti au pouvoir, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), et le retrait du patron du Social démocratic Front (SDF), s’occupant plus de son exploitation agricole que de politique, les jeux semblent jouer à l’avance à chaque scrutin majeur.

Le Chairman à la touche, quelques seconds couteaux tentent de s’affranchir de lui en se lançant à l’aventure.

Ainsi, en est-il de l’avocat Bernard Muna, Cador du SDF qui a décidé de se mettre sur la ligne du départ à la course pour le Palais d’Eoudi ; ou encore de la seule dame de cette présidentielle, Kah Wallah, cette égérie de la diaspora camerounaise, qui est déjà en campagne pour cette compétition jadis réservée à la gente masculine ; mais, indiscutablement, les Camerounais ont les yeux rivés sur le président sortant, Paul Barthélémy Biya, dont l’adoubement comme le candidat naturel du RDPC devrait intervenir du 15 au 16 septembre lors du congrès du parti ; un raout politique qui mettra fin à la pseudoapnée des militants et autres thuriféraires, par l’acceptation officielle du remplaçant d’Ahmadou Ahidjo comme le champion du RDPC.

Car ils savent bien que, même si, à 6 semaines du scrutin, l’enfant terrible de Mvomeka n’a pas encore pris sa décision, il sera bel et bien au rendez-vous du 9 octobre prochain. D’ailleurs, certains de ses fidèles le crient à la cantonade.

En outre, il n’a pas supprimé l’article qui restreint à 2 le nombre de mandats pour que le bénéficiaire soit un autre que lui ; une abrogation à laquelle il avait pensé déjà en juin 2005, un an après la dernière présidentielle, en réunissant à ce sujet quelques constitutionnalistes aguerris, pour ne pas dire experts es-tripatouilleurs, au bord du lac Leman à Genève.

Le 9 octobre 2011, Paul Biya sera donc sur un boulevard pour succéder à lui-même pour 7 ans de règne. Sa victoire est annoncée, avec ce scrutin à un seul tour.

A bien des égards cependant, ce sera le mandat de trop pour cet ex-séminariste, 79 ans aux pelotes et pratiquement 30 ans au compteur présidentiel. Tout comme un Blaise Compaoré du Burkina Faso ou un Idriss Déby du Tchad, Paul Biya doit songer à passer la main.

Que peut-on encore faire pour son pays que l’on n’ait pu faire après plus de 20 ans au pouvoir ? Nul n’étant indispensable, les logiques biologique (Biya aura 86 ans en 2018, s’il a la santé d’un Wade) et politique (le leadership du RDPC s’est érodé avec le temps, surtout avec l’opération "Epervier") commande l’alternance.

Mieux, de même que l’Elysée via le Quai d’Orsay a fait savoir au président du Faso de ne pas se présenter en 2015, la France a envoyé un signal fort dans le même sens à Paul Biya.

Et puis, il ne faut pas abuser de la patience et de l’apparente indolence d’un peuple qui, lorsqu’il se lève, tranche dans le vif en quelques jours.

Les émeutes de la faim au Cameroun sont encore vivaces dans les mémoires. En rappel, Ben Ali de Tunisie a été contraint de lâcher le pouvoir en février 2011, soit 3 mois après l’onction des urnes à plus de 80% des voix. Les printemps, ce n’est pas seulement pour le Maghreb.

Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 1er septembre 2011 à 10:18, par jeune patriote africain En réponse à : Présidentielle au Cameroun : Le mandat de trop pour Paul Biya

    Pour quoi le mandat de trop ? Je suis tout à fait d’accord pour les présidence à vie en Afrique. C’est ce qu’il faut pour nous. La démocratie, ca ne nous ressemble pas. Dépuis la nuit des temps, nous avons notre facon à nous de regner. Pour quoi vouloir suivre necessairement ce que les autres font ? Vive Paul Biya, Vive la Popol. Le cameroun à besoin de toi.
    Vive aussi le Blaiso, le Faso a besoin de toi.
    Voici de beaux exemples à suivre. Je suis fiers de tous ces présidents qui veulent règner à vie

    • Le 1er septembre 2011 à 16:38, par Alexio En réponse à : Présidentielle au Cameroun : Le mandat de trop pour Paul Biya

      Jeune patriote africain tu n as rien dit de bon au sujet d un mandat de trop,concernant Mr Paul Biya du Cameroun.L etat appartient a tout ce qui vive dans ce etat,et non a une personne avec son groupe,autant retourner a la royaute.Cest ca que l afrique se reconnaissait avant l arrivee des kolonisateurs.Qu est-ce la Democratie ?Repondez d abord a cette question.

    • Le 1er septembre 2011 à 16:55, par L’Autre Africain En réponse à : Présidentielle au Cameroun : Le mandat de trop pour Paul Biya

      Un frère, si tu n’as rien a dire faut la fermer au lieu d’étaler tes carences devant le monde entier (lefaso.net peut se lire de partout) !

      Il faut savoir évoluer avec le temps. Sais tu qu’il y a eu des monarchies dans le monde, des familles régnantes ?
      Ce temps est entrain d’être jeter aux calandres grecs. Si tu es aussi nostalgique de l’antiquité, tu peux retourner à la pèche et la cueillette.

      Pour finir, saches que les USA n’ont connu qu’un seul président qui a fait 3 mandats et les 43 autres 2 ou 1 mandat de 4 ans, mais ils sont l’Etat le plus puissant de la planète Terre. Comme quoi, on n’a pas besoin de faire un siècle au pouvoir pour développer un pays.

  • Le 1er septembre 2011 à 12:39, par Omar DAO En réponse à : Présidentielle au Cameroun : Le mandat de trop pour Paul Biya

    Il y a quelques contrevérités dans ce papier que je m’en voudrais de ne pas relever :

    1- Le Cardinal Tumi n’a jamais participé au jeu politique au Cameroun, il ne s’est jamais aligné à une élection et n’a jamais prétendu vouloir le faire. C’est juste un prélat qui dénonce depuis plusieurs années les dérives du pouvoir en place.

    2- Fru Ndi reste le leader de l’opposition camerounaise, il ne s’est jamais retiré comme le prétend l’article, bien au contraire, comme dans le parti au pouvoir, il coupe toutes les têtes qui dépassent dans son parti. On lui reproche d’ailleurs de ne pas passer la main après 20 ans à la tête d’un parti qui ne cesse de perdre du terrain au fil des années.

    3- Maitre Muna est effectivement un membre fondateur du SDF mais il l’a quitté il y a quelques années déjà et il a fondé son propre parti en 2007 qui se nomme Alliance des forces progressistes (AFP). S’il se présente aujourd’hui, ce n’est pas sous la bannière du SDF mais sous celle de son propre parti.

    4- Kah Walla a également démissionné du SDF et a créé son propre parti qui se nomme Cameroon Peopel’s Party (CPP). Elle aussi se présente sous la bannière de son parti et non sous celle du SDF. Par ailleurs elle n’est pas la première femme à se déclarer candidate à l’élection présidentielle au Cameroun comme cela est dit dans l’article, il y a eu avant elle en 2004, Marie Louise Eteki Otabella. Pour cette élection de 2011, elle n’est pas non plus la seule à avoir annoncé sa candidature, il y a quelques jours lefaso.net a publié des reportages sur une transfuge du RDPC qui a elle aussi annoncé sa candidature, il s’agit de Madame Esther Dang.

    Voilà pour les quelques unes que je peux rectifier. Je pense que pour écrire sur la politique d’un pays, il faut un minimum de connaissances réelles sur ce pays. A défaut, on a l’outil formidable qu’est internet pour nous informer avant de prétendre informer les autres.

    Ce papier m’inquiète sur ce que j’ai souvent lu dans ce journal concernant les pays que je connais moins. Désormais je saurai avec quoi prendre ce type d’écrits.

  • Le 1er septembre 2011 à 14:33, par UN COTOYEN En réponse à : Présidentielle au Cameroun : Le mandat de trop pour Paul Biya

    Juste pour repondre au patriote africain (premier intervenant) qui dit ceci :"La démocratie, ca ne nous ressemble" et qui soutient les presidences a vie. Si tel est le cas, faisons un retour à nos sources et laissons regner le Mogho Naaba. En ce moment Blaise n’aura pas non plus sa place. Si nous devons copier l’occident dc aller dans le sens de la democratie telle que pronée par les grandes puissances, faisons alors place a l’alternance ;si en 20 ans de pouvoir un individu n’a pas realisé de grande chose pour son peuple, à quoi lui serviront 5 autres années ? Pour bouffer , c’est tout !!! Je precise que je suis apolitique.

  • Le 1er septembre 2011 à 14:54, par un frère En réponse à : Présidentielle au Cameroun : Le mandat de trop pour Paul Biya

    Merci pour ses éclaircissements Monsieur Dao, je vous exhorte à continuer à lire ses articles histoire de lutter contre la mauvaise information et la désinformation.
    Au soit disant patriote africain, je dirais que son intervention est à la hauteur de ce qu’est votre compréhension du patriotisme à la Blé Goudé Charles.
    Vous êtes tout sauf un patriote, mais il n’est pas tard pour vous d’essayer d’inscrire votre nom sur les pages blanches de notre histoire en défendant pour une fois dans votre vie des causes justes.
    Malheur aux oiseaux de mauvais augures
    NB : Internet est une belle plateforme d’échange, mais les informations restent pour des années et je ne souhaite pas à votre progéniture de lire de telles..............??

  • Le 1er septembre 2011 à 16:05, par Not yes Man En réponse à : Présidentielle au Cameroun : Le mandat de trop pour Paul Biya

    En effet M. Omar DAO, on commence à connaître ce Monsieur Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana, très approximatif dans son travail à moins qu’il ne roule pour une écurie occulte.

  • Le 2 septembre 2011 à 08:18, par blague En réponse à : Présidentielle au Cameroun : Le mandat de trop pour Paul Biya

    Bonjour cher confrère,
    c’est Etoudi en lieu et place d’Eoudi.

    Deuxième remarque, il y a plusieurs femmes à la course pour la présidentielle camerounaise.
    Le peuple camerounais n’a pas les yeux rivés sur la candidature de Biya, mais vers le regard de la communauté internationale en rapport avec ce qui se passe actuellement. Libye, Tunisie, Égypte,Côte d’Ivoire, etc.
    L’enjeu en majeur pour cette élection, la conférence de Paris en es l’illustration

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