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SUCCESSION DE NAABA WOBGO DE GOURCY : L’ancien ministre, Elie Ouédraogo intronisé sous haute surveillance policière

Publié le jeudi 1er septembre 2011 à 03h56min

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Le samedi 27 août 2011 a eu lieu à Tangzougou (Gourcy) l’intronisation du successeur de Naaba Wobgho, décédé l’année dernière. Le choix s’est porté sur l’ancien ministre, Elie Ouédraogo qui a été intronisé sous le nom de règne, Naaba Baongho. Retour sur une cérémonie pleine de faits majeurs, dirigée par le Bing Naaba de Gourcy en présence d’émissaires du roi du Yatenga, d’une foule nombreuse mais surtout d’un dispositif sécuritaire impressionnant.

Depuis le 28 juin 2010, jour où le Naaba Wobgho de Gourcy a tiré sa révérence après 26 années de règne, le poste est resté vacant et la transition assurée, comme la coutume le prévoit, par une Napoko. Après les funérailles du défunt chef en mai 2011, trois candidats se signalent pour la succession au trône de la cité de Naaba Yadéga : le député Tahéré Ouédraogo, le directeur général de la société minière SEMAFO, Elie Justin Ouédraogo, et Sambologo Abdoulaye Ouédraogo, fonctionnaire à la retraite. Entre-temps, on susurre le nom d’un 4e prétendant en la personne de Hamidou Ouédraogo, gendarme à la retraite.

Au petit matin du samedi 27 août 2011, Gourcy ressemblait à une ville en état de siège ou, à la limite, en état d’alerte avec la présence remarquable des forces de l’ordre. Deux pelotons de la Compagnie républicaine de sécurité (CRS) venus de Ouagadougou, un de la Police nationale et, enfin, un autre de la gendarmerie, tous en provenance de Ouahigouya pour renforcer les éléments de la Brigade territoriale de gendarmerie de Gourcy et parer à toute éventualité lors de la cérémonie d’intronisation. Ils installent leur QG à l’école centre A. Tout Gourcy retient son souffle. Le jour tant redouté est enfin arrivé après plusieurs fausses alertes.

Une intronisation qui tient en haleine

La cérémonie est prévue pour 16 h. Un tour en ville et dans les trois états-majors et le constat est le suivant : le marché grouille de monde comme à son habitude. Les nombreux regroupements dans les maquis, devant les installations marchandes et dans la rue n’ont qu’un seul sujet à l’ordre du jour : l’intronisation du successeur de Naaba Wobgho. Certains sont inquiets et disent ne pas se rendre au site par prudence pendant que d’autres attendent avec impatience l’heure de vérité. La mobilisation est forte devant le domicile du prétendant Elie Justin Ouédraogo, moyenne chez Tahéré Ouédraogo et faible chez Sambologo Abdoulaye Ouédraogo.

Devant la cour royale, c’est le calme total. A 14h, les forces de l’ordre se mettent en tenue appropriée et, 30mn après, tout le dispositif sécuritaire est en place sur le site d’intronisation. A 15h 15, le candidat Elie Justin Ouédraogo et ses partisans arrivent les premiers sur les lieux. Ils restent sous un neem à 100m du site et des jeunes habillés en tee-shirt blanc forment une haie de sécurité. Dès lors, les regards se tournent vers toutes les ruelles menant au site à la recherche des autres candidats. A 16h 10, Tahéré Ouédraogo arrive également avec ses partisans. Ils s’installent à une trentaine de mètres des premiers. Quelques temps après, le troisième prétendant, Sambologo Abdoulaye Ouédraogo, fait son apparition aux côtés de Tahéré. Le 4e qu’on avait annoncé est dans la foule mais de façon anonyme.

La peur s’empare de ceux qui ne s’attendaient pas un à tel scénario et qui redoutent le pire. A 16h 30, les émissaires de Naaba Kiiba (Toog-Naaba, Wedrang-Naaba et des représentants de Rasam-Naaba et du Baloum- Naaba) arrivent et foncent tout droit chez le Bing-Naaba de Gourcy pour un entretien qui va durer près de 30mn. A 17h 00, la concertation prend fin et ils font leur entrée à l’intérieur du site suivis des trois prétendants. A l’intérieur, les conciliabules et autres tractations continuent. A 17h 45, après un bref entretien entre le Toog-Naaba du Yatenga et le Bingo de Gourcy, le prétendant Elie Justin Ouédraogo est prié de s’avancer et un cordon de sécurité le sépare des deux autres candidats. On procède à la vérification de son paquetage et tout y est (tenue, bonnet…).

A 17h 54, les membres de la famille Warma, présents à l’intérieur du site, sont invités à boire le ‘’Naamteedo’’. Certains s’exécutent à cœur joie mais d’autres déclinent l’offre. Entre-temps, les deux prétendants (Tahéré Ouédraogo et Sambologo Abdoulaye Ouédraogo) quittent les lieux. A 18h 00, le porte- parole du Bingo décline l’identité du successeur de Naaba Wobgho. Le roi du Yatenga a porté son choix sur Elie Justin Ouédraogo. On lui porte sa tunique et son bonnet sous les ovations de ses partisans. Un tour à l’extérieur du site pour des rites et voilà le tout nouveau chef de Gourcy qui revient et fait le tour du mausolée en dansant. Quelques minutes après, chacun retient son souffle. C’est le moment où le chef doit dévoiler "son nom de guerre".

Plus de peur que de mal

Dorénavant, Elie Justin Ouédraogo, chef de Gourcy, se nomme Naaba Baongho. A la fin de tous les rites, il enfourche son cheval blanc et sous escorte policière, il rejoint son domicile provisoire (chez son logeur) où il devrait passer sept jours avant de regagner la cour royale. Pour le Toog-Naaba qui a conduit la délégation du Yatenga, la cérémonie d’intronisation s’est déroulée selon les règles et Naaba Baongho peut exercer son pouvoir. Quant au nouveau chef, il a, par la voix de son porte-parole, remercié ceux qui l’ont accompagné tout au long du périple et a appelé les filles et fils du Zondoma à l’unité. Il y a eu donc plus de peur que de mal mais au moment où nous tracions ces lignes (le lundi 29 août), les troupes venues en renfort étaient toujours à Gourcy. Aux dernières nouvelles et de sources bien informées, des partisans d’un des candidats étaient venus de différentes localités pour semer le désordre mais la présence des forces de sécurité a eu un effet dissuasif sur eux.

P.B. Winninmi ILBOUDO (Collaborateur)

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 1er septembre 2011 à 04:25 En réponse à : SUCCESSION DE NAABA WOBGO DE GOURCY : L’ancien ministre, Elie Ouédraogo intronisé sous haute surveillance policière

    Ces mossi - la meme aiment vraiment la chefferie quoi. Apres avoir ete ministre meme, ca suffit pas. Eh beh, C’est nous les samo seulement qui ont eu des esclaves. Bon regrne Naaba Ignare.

    Drabo Cheick Oumar.

  • Le 1er septembre 2011 à 10:30, par Malick En réponse à : SUCCESSION DE NAABA WOBGO DE GOURCY : L’ancien ministre, Elie Ouédraogo intronisé sous haute surveillance policière

    Je trouve intéressant que l’on ait dans les instances coutumières des gens qui ont également une compréhension du monde moderne. Il y va de la survie de ces institutions.
    Par ailleurs, c’est de cette race de chefs que viendra une évolution du statut de la chefferie traditionnelle ; et c’est avec eux que l’on peut espérer en finir avec les bonnets rouges à la merci des hommes politiques

  • Le 1er septembre 2011 à 10:44, par GNIMIEN Gaston En réponse à : SUCCESSION DE NAABA WOBGO DE GOURCY : L’ancien ministre, Elie Ouédraogo intronisé sous haute surveillance policière

    Les bonnets rouges deviennent une affaire de gros bonnets:des députés,des DG d’entreprises etc. Les vertus cardinales qui doivent caractériser le vrai chef dont entre autres celle de rassembleur d’hommes sont releguées au second plan et tant pis pour la paix sociale.Et pire,dans un contexte moderne démocratique,on sème par l’exemple les contestations post-électorales.
    Autre constat,ce sont les politiques qui s’emparent des chefferies coutumières,introduisant l’esprit partisan dans nos traditions avec tout son corrolaire d’instabilité sociale.
    Enfin,toutes ces forces de sécurité que l’on mobilise,c’est à la solde du contribuable burkinabé,n’est-ce pas ? Et tous ces burkinabé qui ne se reconnaissent pas dans cette affaire de chefferie du Zandoma ?
    Il est temps que l’on édicte des principes clairs notamment en ce qui concerne la paix sociale en rapport avec ces successions houleuses des princes moosé.

  • Le 1er septembre 2011 à 12:51 En réponse à : SUCCESSION DE NAABA WOBGO DE GOURCY : L’ancien ministre, Elie Ouédraogo intronisé sous haute surveillance policière

    Voila pour quoi Blaise Compaoré ne veut pas quité le pouvoir au mépris de la non moins importante partie du peuple qui ne connait rien en ces histoires de "naaba et ses sujets" ?
    Le plus marrant dans cette histoire, c’est l’attitude des intellectuels:ce sont eux qui, de plus en plus, retournent violé les principes de la dévolution de la chefferie pour se faire intronisés. Ils oubilent surtout que notre pays a opté pour la démocratie et l’etat de droit : si vous n’êtes pas capables de vous entendre, arrêtez par exemple de requisitionner les élements de notre compagnie REPUBLICAINE de sécurité et les autres forces de l’ordre pour l’installation de monarques !
    On en a marre !il ne se passe pas une bonne semaine sans que la presse ne rapporte une installation sous haute tension d’un chef mossi ! Avec ça ne soyons pas etonnés qu’on cite notre pays comme l’un des plus pauvre au monde et de voir votre président exprimer son envi de mourir (comme un monarque) au pouvoir !
    Monsieur Elie Justin OUEDRAOGO, pardon Naaba Baongo, à quand la première société minière extractive créée par des Burkinabè (...) côtée en bourse et compétitive sur plan international ? C’est ce qui nous manque !les naaba, on en rencontre au bout des rues !même au cabaret s’il vous plait !
    Evoluons !
    LKC

  • Le 1er septembre 2011 à 12:57, par Totolitoto En réponse à : SUCCESSION DE NAABA WOBGO DE GOURCY : L’ancien ministre, Elie Ouédraogo intronisé sous haute surveillance policière

    Monsieur DRABO, Votre ethnie ne vaut rien. A chaque fois qu’un naaba du yatenga a des problèmes, il va louer votre ethnie pour combatre pour qu’il gagne ou reste au trone. Si ce ne pas samo, qui va combattre et placer quelqu’un dans un trone ? Et vous les samos, vous ne voulez pas le trone ? Si vous etiez intelligents, le yatenga etait votre territoire actuellement mais héhàs ! ocontentez vous des chiens, cabris, etc...

  • Le 1er septembre 2011 à 13:16, par TIGRE En réponse à : SUCCESSION DE NAABA WOBGO DE GOURCY : L’ancien ministre, Elie Ouédraogo intronisé sous haute surveillance policière

    cmt ?Vous resteré exclaves.Cè nous les chefs.
    A l’endroit du journaliste,on est pas dans un film policier.
    C’est normal de securisé ce genre d’evenement,ou chacun veux diriger,on est avant tout ds le pays de l’homme integre.

  • Le 1er septembre 2011 à 13:17, par LE RIENNEUX En réponse à : SUCCESSION DE NAABA WOBGO DE GOURCY : L’ancien ministre, Elie Ouédraogo intronisé sous haute surveillance policière

    Tout ceci arrive c’est parce que la politique veut se mêler de la chefferie traditionnelle.Il y a 20ans de cela aucun intellectuel ne voulait de cette chefferie. Aujourd’hui tout nos "intellos" ou du moins hommes politiques se ruent la dessus. Eh Burkina yako !
    Politique quand tu te mêles de ce qui ne te regarde pas !

  • Le 1er septembre 2011 à 14:22, par TOE de TOMA En réponse à : SUCCESSION DE NAABA WOBGO DE GOURCY : L’ancien ministre, Elie Ouédraogo intronisé sous haute surveillance policière

    qu’est ce-qui arrive aux gens du yatenga ? Après les querelles pour le trône du rassam de ouahigouya,c’est des coups de poing à Gourcy pour un autre trône.vraiment mossi ne vaut rien.ils doivent venir chercher des leçon de démocratie à Tougan sinon vraiment ça ne va pas.on est fatigué et on ne veux plus installer un petit chef sous surveillance policière et dans gaz lacrymogène.si cela se repète vous allez savoir de quel bois je me rechauffe et vous allez rejoindre Gambaga.à cause des strapontins vous vous bagarez.ça fait honte et c’est dommage.Monsieur Ouédraogo Elie qui a été ministre pendant une decenie,c’est quoi il va chercher dans histoire de chefferie coutumière ?

  • Le 1er septembre 2011 à 14:23, par TOE de TOMA En réponse à : SUCCESSION DE NAABA WOBGO DE GOURCY : L’ancien ministre, Elie Ouédraogo intronisé sous haute surveillance policière

    qu’est ce-qui arrive aux gens du yatenga ? Après les querelles pour le trône du rassam de ouahigouya,c’est des coups de poing à Gourcy pour un autre trône.vraiment mossi ne vaut rien.ils doivent venir chercher des leçon de démocratie à Tougan sinon vraiment ça ne va pas.on est fatigué et on ne veux plus installer un petit chef sous surveillance policière et dans gaz lacrymogène.si cela se repète vous allez savoir de quel bois je me rechauffe et vous allez rejoindre Gambaga.à cause des strapontins vous vous bagarez.ça fait honte et c’est dommage.Monsieur Ouédraogo Elie qui a été ministre pendant une decenie,c’est quoi il va chercher dans histoire de chefferie coutumière ?

  • Le 1er septembre 2011 à 15:01, par YAMKOUDOUGOU En réponse à : SUCCESSION DE NAABA WOBGO DE GOURCY : L’ancien ministre, Elie Ouédraogo intronisé sous haute surveillance policière

    Tous mes encouragements et félicitations à NAABA BAONGO pour avoir été élu chef de Gourcy.C’est ça qui honore et qui fait la fierté du pays des hommes intègres.
    Merci pour ta parole interessante qui parle de l’union.
    L’union fait la force aime-ton dire.Bon vent m’naaba.
    .

    Petit samogo, taies-toi,tu crois que le pouvoir est donné à n’importe qui ?

  • Le 1er septembre 2011 à 15:13 En réponse à : SUCCESSION DE NAABA WOBGO DE GOURCY : L’ancien ministre, Elie Ouédraogo intronisé sous haute surveillance policière

    Ce n’est pas aujourd’hui que ca commencé ; Boukari Koutou en est un exemple. Chez les mossis, c’est celui qui montre qu’il est fort qui regne. Bonne chance au nouveau roi. Mais depuis nous l’avons compris ; avant on croyait que Naaba Moaga c’était important ; aujourd’hui, à part le Moogho et celui du Yatenga et le boussouma, vraiment le reste n’a pas d’importance pour moi, ce sont des chef de village.

    • Le 1er septembre 2011 à 16:57 En réponse à : SUCCESSION DE NAABA WOBGO DE GOURCY : L’ancien ministre, Elie Ouédraogo intronisé sous haute surveillance policière

      Tu as raison. C’est pourquoi quand le mossi se courbe devant toi et dis naaba, ein hein, naba, faut lui donner direcetement un bon coup de genoux sinon tant pis pour toi s’ il se redresse car tu vas constater qu’ il a deja tes couilles dans ses mains et il va les presser bien bon. Mossi meme c’est pas l’ homme. Il aime trop le pouvoir. Regardez leur langage. C’est le langage de naaba seulement : Kobnaaba(agricultuer), Tiisss naaaba(forestier)Sidnaaba(le detenteur de la veriteur, Zidnaaaba (le detenteur des mensonges). Meme si tu nommes mes esclaves chefs de wc, ils vont prendre. Parce que apres tout il y a naaba dedans.

      Votre Grand Maitre Samo, chef du Mogho et du Mogho naaba.

  • Le 1er septembre 2011 à 17:46, par Mechtilde Guirma En réponse à : SUCCESSION DE NAABA WOBGO DE GOURCY : L’ancien ministre, Elie Ouédraogo intronisé sous haute surveillance policière

    C’est ça Biinbogd-Naba  ! N’est-ce pas grand maître Samo ?

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