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Ramadan à Bobo : On a frôlé le pire

Publié le mercredi 31 août 2011 à 02h07min

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Il s’en est fallu de peu pour voir cette fin du mois de jeûne se transformer en un véritable cauchemar pour des fidèles musulmans. Mais comme Dieu n’abandonne jamais les siens, dit-on, il y eut seulement plus de peur que de mal. A l’origine, ce véhicule à remorque sans frein qui a littéralement investi un site aménagé pour la prière du ramadan sur le boulevard Félix-Houphouët-Boigny. Fort heureusement que les choses sérieuses n’avaient pas encore commencé.

Au moment où nous arrivions sur les lieux de l’accident, des jeunes vêtus de leurs bazins brodés mais la mine très froncée s’affairaient encore à récupérer rapidement les tuyaux et les bâches qui avaient servi à installer les tentes pour la prière. Tout était à refaire pour les organisateurs de ce grand rassemblement de la fête d’El Fitr. Quelques mètres plus loin, des nattes éparpillées çà et là sous le regard hagard de ces fidèles d’Allah qui ont eu la baraka de voir venir le danger de loin et de s’écarter du trajet de ce mastodonte de la route arrivant à vive allure et emportant tout sur son passage.

Dans sa folle course, le véhicule à remorque avait fini par charrier l’un des tonneaux vides placés sur la chaussée et qui servaient de barrière délimitant la zone de prière. Le tintamarre qui s’en est suivi était comme une alerte pour les premiers fidèles déjà installés sous les tentes à 200 m plus loin. Ces musulmans ont juste eu le temps de se retirer en abandonnant pour certains les nattes, les chaussures et même des chapelets. Le danger était bien réel avec ce conducteur qui avait perdu le contrôle de son camion.

« Je l’entendais crier au volant et j’étais convaincu qu’il avait de sérieux problèmes de maîtrise de son volant. L’engin venait à vive allure et fonçait tout droit sur nous. Mais le bruit d’un fut, coincé en bas du véhicule, avait permis aux usagers de quitter la chaussée avant que l’irréparable ne se produise », nous dit ce vendeur de cigarettes installé au bord de la route. Et c’est après avoir violemment heurté un véhicule en stationnement que le camion a pu s’immobiliser à un kilomètre plus loin. C’est une défaillance du système de freinage qui serait à l’origine de cette situation. Qu’en serait-t-il si ce conducteur avait retardé son départ d’une demi-heure pour venir coïncider avec la grande affluence de l’heure de la prière ? Dieu merci, le pire a pu être évité.

Il reste maintenant à tirer les leçons de ce malheureux incident afin de prendre les dispositions qui s’imposent pour prévenir d’éventuels cas à venir. La communauté musulmane est donc interpellée qui devra, en accord avec les autorités municipales, déterminer les sites à retenir pour les grandes prières dans la ville de Bobo-Dioulasso. Cela, pour circonscrire cette sorte d’anarchie avec ces barrages spontanés érigés sur des artères principales, et susceptibles de compromettre dangereusement la vie des fidèles musulmans aux heures de prière ainsi que celle des usagers.

Jonas Apollinaire Kaboré

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 31 août 2011 à 09:50, par STS En réponse à : Ramadan à Bobo : On a frôlé le pire

    Suis parfaitement d’accord avec vous pour votre conclusion ; en effet il faut arrêter avec ces barrières sauvages des boulevards, avenues,rues... dans la ville de Sya fut-ce pour adorer dieu. A bobo à toute petite manif dans un quartier (mariage, baptême, meeting politique,...) on barre la voie et sans une signalisation appropriée. Je me suis toujours demandé si cela se fait en accord avec les autorités communales oubien n’importe quel quidam le fait de son propre chef comme dans une jungle.Chers bobolais , il faut quitter dans ça ; bobo n’est plus le petit village de Sya d’antan.

  • Le 31 août 2011 à 10:45, par kylian En réponse à : Ramadan à Bobo : On a frôlé le pire

    Sur le haut de ce camion il est écrit :"Confiance à Dieu".Je suis tout à fait d’accord, mais je crois que Dieu lui-même voudrait que ce camion se présente à la visite technique pour ne pas être un danger permanent pour ses enfants.

  • Le 31 août 2011 à 11:26 En réponse à : Ramadan à Bobo : On a frôlé le pire

    Du n’importe quoi, ce boulevard est nome BOULEVARD FELIX EBOUE et non boulevard Felix Houphouet Boigny. domage pour nos journalistes !

  • Le 31 août 2011 à 12:02 En réponse à : Ramadan à Bobo : On a frôlé le pire

    Sur le camion il marqué "confiance à DIEU". Ouf, DIEU Merci...... Il faut que les autorités prennent des mesures très fermes contre le proprietaire de ce camion....... Comment bon dieu un camion sans freins peut t’il se retrouver dans nos aglomerations. S’il y a defaillance des freins c’est que le controle ccva a été mal ou le vehicule n a pas fait l’objet de visite tehnique.

  • Le 31 août 2011 à 14:03 En réponse à : Ramadan à Bobo : On a frôlé le pire

    Mais où est le maire Salia Sanou ?? A Ouaga aucun camion n’ose s’aventurer sur les lieux de prière Simon est là omnipresent

  • Le 31 août 2011 à 21:32, par COULOU LE SAGE En réponse à : Encore de la boboplatitude !

    Ne réclamez pas du Simon à tout va, ô Bobolais ! Ouvrez les yeux. Barrer des voies publiques pour des baptêmes, des mariages et des prières relève du passé ! A la place de la Femme, carrefour important pour qui entre en ville, on se permet d’étaler des nattes pour prier ! Cependant, à deux cents mètres à la ronde, il y a les cours de trois établissements publics (le lycée Ouezzin, le lycée municipal et l’école Ouezzin-ville) qui peuvent accueillir en toute sécurité les fidèles musulmans. Je suis musulman et je suis profondément déçu par les attitudes inciviques de mes coreligionnaires. Ce passage en force qui calomnie Dieu (la religion prône le respect des autres ; les priver du droit de circuler est haram !)jette le discrédit sur une religion qui se veut de paix. On en arrive même à souhaiter que le drame évité se reproduise avec les conséquences réelles pour qu’enfin les yeux soient ouverts !
    Mais, surtout, il faut que la commune réponde de en tant que partie prenante de cet accident : a-t-elle mis des policiers en place pour dévier la circulation ? Il faut que le conducteur porte plainte et contre la communauté musulmane et contre la commune !
    Cette même boboplatitude prévaut sur la rue à l’est du stade Wobi, au marché de Léguéma : quelle incurie que ce marché. Essayez d’y passer entre quinze et dix-huit heures et vous m’en direz des nouvelles. Là, le maire actuel, dans une démagogie sans nom avait promis aux femmes que l’ex-maire Koussoubé voulait faire déguerpir, qu’elles resteraient bien dans cette rue. Et elles y sont, contre toute logique et bon sens.
    Laurent Bado disait que la démocratie était dans la tête des gens. A Bobo, les gens n’ont pas de tête.

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