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GRAND BANDITISME AU BURKINA : L’Etat doit se secouer

Publié le vendredi 26 août 2011 à 02h13min

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Le grand banditisme semble prospérer au Burkina où, régulièrement, on signale des braquages et des attaques à mains armées. La situation prend de l’ampleur et inquiète le citoyen lambda d’autant que les sommes détroussées sont énormes, et que les délinquants opèrent de plus en plus à visage découvert. Que fait donc le gouvernement ? Ces derniers temps, les services de police et de gendarmerie ont fait montre de perspicacité et de bravoure dans l’exercice de leur délicate et périlleuse mission. Des biens volés ont été retrouvés puis remis à leurs propriétaires, les auteurs des méfaits arrêtés, jugés et conduits en lieu sûr. N’empêche, les paisibles populations des villes et campagnes sont devenues au fil du temps les otages d’un système qui ne dispose plus du moindre filet sécuritaire.

D’où vient-il que des Burkinabè se métamorphosent au point d’en venir à nuire si ouvertement et cruellement à leurs propres frères et sœurs ? Le Burkina serait-il devenu la victime collatérale de la guerre civile qui a récemment endeuillé la Côte d’Ivoire voisine ? On le sait, trop d’armes ont circulé, et il en circule sans doute encore dans la sous-région, suite à ce conflit fratricide. Et il y a des risques que le grand banditisme qui se nourrit de moyens sophistiqués, en ait bien profité. Faut-il alors mettre en doute l’efficacité des politiques de sécurité mises en œuvre au Burkina ? Les stratégies déployées et mises en œuvre sont-elles effectivement évaluées et des mesures palliatives prises au moment opportun ?

La question se pose même de savoir s’il a existé au Faso une politique nationale de sécurité ? Si oui, aurait-elle disparu avec le dernier remaniement ministériel ? En tout cas, elle semble bien révolue l’époque où, à grand renfort de publicité, l’on exhibait toute une armada destinée à en finir avec l’outrecuidance de la grande criminalité. Que sont donc devenus ces aéronefs, ces armes, munitions et autres outils qui avaient permis de rassurer le citoyen burkinabè le temps d’un instant ? Pense-t-on à doter les zones sensibles de moyens adéquats en ressources humaines bien qualifiées et en nombre suffisant ? Quid des moyens financiers ou matériels ? L’insécurité est devenue un phénomène quasi permanent au pays.

Pourtant, le mode opératoire des délinquants est bien connu. Avant, dans toutes les régions ou presque, ils procédaient par des braquages, généralement loin des agglomérations. Lourdement armés, ils surgissaient et écumaient tout sur leur passage, puis disparaissaient dans la nature. Dans celles où ils savent que prolifèrent et circulent de grosses fortunes, les bandits de grands chemins ne se gênent plus pour intervenir. Comme en territoire conquis, avec en sourdine la volonté de chercher à en découdre avec les services de sécurité. De nos jours, presque partout, sans gêne et sans crainte, les bandits agissent. Et à visage découvert s’il vous plaît ! Les malfrats opèrent comme s’ils ont des complices bien placés qui leur refilent des informations pertinentes sur les transactions et leurs auteurs. Leurs interventions se déroulent de façon intelligente et opportune.

Les cibles visées sont dépossédées jusqu’au dernier sou, le plus souvent sans accroc. Les brigands font désormais la pluie et le beau temps au Faso. Le pic se situe généralement en fin d’année. Mais dans les régions où l’or, les produits de l’agriculture et de l’élevage font recettes, les criminels savent bien distinguer les temps des traites des périodes de disette. Les choses se passent comme si les délinquants en savent toujours sur les stratégies de défense des services de police et de gendarmerie. Ce sont les autorités elles-mêmes que les malfrats ont entrepris de narguer ouvertement. Autre question : le Burkina serait-il en train de payer pour les sanctions prises à l’encontre des mutins ? On se rappelle, face aux mutineries qui se multipliaient, suivies de délinquance, des mesures avaient été prises par les autorités.

A-t-on mesuré l’impact de ces décisions ? Aujourd’hui que la question de l’insécurité persiste, l’opinion se demande si des ex-mutins ne figurent pas parmi les coupeurs de route. Dans le train des mesures, l’accent avait beaucoup été mis sur la vie chère. Si cela a permis d’apaiser le front social, il semble toutefois que la sécurité des personnes et des biens laisse encore à désirer. Dans les faits, on observe même un certain relâchement. Le temps n’est-il pas venu de passer aux actes ? Car, devant la témérité et l’audace des malfrats, on sent les hommes en tenue si désarmés ! Les bandits donnent chaque jour de notre pays l’image d’une contrée où domine la fameuse loi du Far West américain.

Il convient donc de réexaminer nos stratégies en matière de sécurité. Mais, il ne faut pas seulement attendre de nos agents de sécurité qu’ils se sacrifient au nom de l’Etat et de leur serment. Il faut savoir récompenser leurs efforts et les mettre à l’abri du besoin. Par exemple, s’il n’en existe pas, une régie financière ou une structure apparentée, devrait être créée afin de leur faciliter la tâche. Elle les épargnerait sûrement de ces lourdeurs bureaucratiques qui découragent plus d’un parmi les meilleures volontés. Parallèlement, les actions de sensibilisation devront être intensifiées, la coopération avec les populations renforcée, et des lois pertinentes adoptées. Le gouvernement Tiao est donc interpellé. Aux secousses telluriques des malfrats, doivent correspondre des actions vigoureuses de portée significative. Si elles tiennent à leur image et à leur crédibilité dans l’opinion, les autorités burkinabè ont intérêt à prendre le taureau par les cornes. Et le plus tôt serait le mieux.

"Le Pays"

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Vos commentaires

  • Le 26 août 2011 à 10:36, par Phenix En réponse à : GRAND BANDITISME AU BURKINA : L’Etat doit se secouer

    Excellence Monsieur le premier Ministre,
    Je suis l’un de ceux qui vous encouragent dans votre oeuvre qui a d’abord permi d’apporter de la stabilite dans notre pays. Vous etiez la bonne personne qu’il fallait. Vous etes bien reconnu pour votre rigueur et la quete permanente de l’excellence. Cependant, je pense que vous avez besoin de l’aide de tous les fils de ce pays.
    Je voudrais par ce canal vous proposer une solution au grand banditisme afin d’apaiser le sentiment de terreur que vivent les populations. Dans nos casernes, il ya beaucoup de militaires qui n’ont pas grand chose a faire apres le rassemblement. L’oisivete peut conduire a des crises comme celle que nous sommes en train de traverser. Je prend l’exemple de Ouaga qui peut s’appliquer a tout le pays. Excellence, creyez des postes de securite dans la ville. Vos specialistes en securite vous conseilleront combien il faut par quartier. Ces postes sont gardes par ces honnetes militaires armes qui font des patrouilles et se relaient.
    Excellence, ces vaillants militaires seront ainsi utilises et les populations jouiront de leur liberte dans nos villes et les routes. Sinon Excellence, comment comprendre que des gens sont obliges de s’enfermer dans leur maison a 18h ? Excellence, ces ecrits sont ma part de reflexion a une solution au grand banditisme. Que Dieu benisse le Burkina Faso et ses Enfants

    • Le 26 août 2011 à 17:34, par LE BIDASS En réponse à : GRAND BANDITISME AU BURKINA : L’Etat doit se secouer

      Mon frére, je ne sais à quelle catégorie vous appartenez, mais évitez de mettre en excerbe votre ignorance : si on ignore quelque chose, on évite d’en parler ! qui vous dit que les militaires n’ont rien à faire après le rassemblement ? Evitez de toujours frustrer les gens par ces propos peu responsables ! Et vous dans votre service, que faites vous de bon concrètement ? Jusqu’à preuve de contraire, sachez qu’il n’ y a aucune institution mieux organisée que l’armée ! Comportez-vous en grand et évitez de tenir de tels propos en publique !

  • Le 26 août 2011 à 14:27, par un frère En réponse à : GRAND BANDITISME AU BURKINA : L’Etat doit se secouer

    Je m’inscris totalement en faux avec votre requête.
    Monsieur, c’est fini l’air de l’impunité qui n’a que trop duré
    Contrairement à vous, je souhaite que le ministre de la défense prenne les dispositions fermes pour que les officiers et autre hauts gradés responsables soient aussi punis conformement à la loi.
    Pour un Burkina de demain sans impunité, nous nous battrons.

    • Le 26 août 2011 à 19:04, par un frère En réponse à : GRAND BANDITISME AU BURKINA : L’Etat doit se secouer

      Il ya une erreur , mon message ci-dessous ne concerne pas ce sujet mais concerne plutôt la lettre que monsieur Thibault a ecrit au président. veuillez si possible apporter la correction.
      merci et Désolé


      Je m’inscris totalement en faux avec votre requête.
      Monsieur, c’est fini l’air de l’impunité qui n’a que trop duré
      Contrairement à vous, je souhaite que le ministre de la défense prenne les dispositions fermes pour que les officiers et autre hauts gradés responsables soient aussi punis.
      Pour un Burkina de demain sans impunité, nous nous battrons.

  • Le 26 août 2011 à 18:17, par Lassana En réponse à : GRAND BANDITISME AU BURKINA : L’Etat doit se secouer

    police et de gendarmerie sont null, leur délicate et périlleuse mission c’est de ramasser l’argent de la popolation !

  • Le 26 août 2011 à 20:27, par benito En réponse à : GRAND BANDITISME AU BURKINA : L’Etat doit se secouer

    lassana je ne sais pas si je dois dire monsieur ou pas !l’ignorance est une plaie pour l’ame !tu n’es pas instruit n’est ce pas ?merci

  • Le 27 août 2011 à 11:52, par waricotèsongoyalo En réponse à : GRAND BANDITISME AU BURKINA : L’Etat doit se secouer

    Excellence
    Pour lutter efficacement contre les bandits, il faut remettre "Madou Bandit" sur les rails

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