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UFC : "Notre peuple est fatigué et coincé entre un pouvoir usé"

Publié le jeudi 25 août 2011 à 02h11min

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Ceci est une déclaration de l’Union des forces centristes (UFC), du nom de ce parti politique qui a été recemment porté sur les fonts baptismaux. Ce mouvement réagit au rapport du CCRP et en appelle à la sagesse des hommes politiques.
L’Union des forces centristes (UFC), cadre de réflexion et d’action politique de la jeunesse militante et engagée, de tous ceux qui sont capables d’un dépassement de soi, de transcendance des clivages doctrinaux structurellement dépassés et conjoncturellement inadaptés, pour un centrisme constructeur au service d’un panafricanisme effectif et agissant.

L’UFC qui est le tremplin de tous ceux qui veulent participer à la construction nationale sans haine ni rancune, mais en toute responsabilité, voudrait, par la présente, réagir par rapport au rapport de synthèse des travaux du Conseil consultatif sur les réformes politiques et lancer un vibrant appel à la raison et à la sagesse dans l’action politique à toute la nation Burkinabè. De la lecture de ce rapport, nous n’avons pas eu que des satisfactions mais aussi des inquiétudes. Nous saluons les efforts de nos illustres personnalités au regard de leur volonté de coïncider avec la volonté du peuple.

D’abord nous nous sommes demandé s’il ne s’agissait pas de cette gymnastique à laquelle le pouvoir nous a habitués à vivre depuis plus de vingt ans déjà. Cette technique qui consiste à bouillir de l’eau en temps de disette pendant la nuit tout en faisant croire aux tout-petits qu’on leur préparait à manger. Ensuite nous nous sommes demandé si le changement d’hommes consécutif aux derniers troubles sociaux politiques était particulier à ceux que nous avions toujours vécus. A cette dernière question, nous sommes parvenus à la conclusion que même les meilleures valeurs ou réformes ne peuvent être conduites que par des leaders compétents et convaincants.

C’est l’opposé de ce que nous vivons aujourd’hui c’est-à-dire que notre peuple est fatigué et coincé entre un pouvoir usé, renfermé sur lui-même, incapable de convaincre, de ressusciter le génie national rendu agonisant depuis un certain temps et sans lequel tout rêve ou sursaut collectif en vue de promouvoir le développement ne restera qu’une vue de l’esprit et une opposition larmoyante incapable de meilleures offres politiques et qui se distingue difficilement de la majorité à ses yeux et ce, simplement parce que l’intérêt supérieur qui devait être son gouvernail a cédé la place à des querelles intestines aussi absurdes que paralysantes. Devenant ainsi une opposition passéiste aux ailes plombées, inerte plutôt qu’une opposition ambitieuse, responsable et futuriste qui propose mieux.

Notre lecture s’articulera sur deux grands axes à savoir les propositions de réformes consensuelles et celles non consensuelles.

I des propositions consensuelles.

Ce que nous avons déploré dans ce rapport est d’abord la proposition de constitutionnalisation de la chefferie traditionnelle. Cette chefferie bien qu’elle soit une force non négligeable deviendrait si nous ne prenons garde un Etat dans un Etat. Cela pourrait, par exemple, compliquer la gestion de l’équilibre social et occasionnerait des luttes intestines que nous aurons du mal à résoudre surtout que les sociétés burkinabè n’ont pas la même organisation sociale.

De ces propositions consensuelles, nous nous sommes aussi appesantis sur d’autres points comme la création d’un sénat ou l’augmentation du nombre de députés. A ce niveau, nous nous disons que notre capacité économique voudrait que nous évitions certaines attitudes qui sont de nature à détruire un budget qui est déjà difficile à honorer. Si création ou augmentation devraient se faire, elles seraient les bienvenues dans la santé ou l’éducation. Mais le point qui nous a fait rire parce que vraiment ridicule, c’est le fait que notre Conseil se soit "transformé en un Bon dieu" qui pardonnerait le diable sans confession. Oui vous vous en doutez ? C’est sans doute l’insertion de la fameuse amnistie des chefs d’Etat de 1960 jusqu’à la date d’adoption de la disposition. Caressant ainsi le régime dans le sens du poil comme s’il fallait flatter le président Compaoré à partir. Nous avons eu plusieurs cartes mais celle du "fais tout ce que tu veux et à la fin y a rien’’ est une de trop.

En lieu et place d’une amnistie ordonnée et imposée via un référendum qui ne sera que la preuve d’une grave compromission défaitiste d’un peuple face au "prince du moment", qui, malheureusement, ne nous réservera qu’un réveil douloureux tôt ou tard. L’UFC milite pour un accord politique empreint de sincérité, d’humilité, de modestie et surtout de responsabilité qui résultera d’un large débat national pour une alternance car à notre sens, sans une confession qui dénote d’une véritable volonté de réconciliation ce serait comme une comédie de plus. En éclair, si les conditions d’humilité et de responsabilité sont réunies dans un cadre consensuel où les langues se délieront dans le respect de la mémoire et de la souffrance de leur proches, il appartiendra au peuple souverain de choisir en toute responsabilité entre un mauvais arrangement et un bon procès pour se réconcilier avec lui-même.

II des propositions de réformes non consensuelles

De ces réformes, deux points essentiels ont retenu notre attention à savoir le sort de l’article 37 et la suppression de la peine de mort. Conformément à nos convictions centristes qui sont l’antithèse de toute forme d’extrémisme, d’intolérance, et dans la crainte d’éventuelles erreurs judiciaires, l’UFC pense que la suppression de la peine de mort même au profit de tous ceux qui n’ont pas brillé dans le respect du caractère sacré de la vie humaine serait la preuve qu’ils peuvent toujours compter sur la société. Le flou qui entoure l’article 37 nous inquiète car le respect de sa disposition actuelle loin d’être un sujet des débats passionnés où l’on ne commerce que la haine, où la rancune ne devrait souffrir d’aucune ambiguïté. Son respect s’impose à nous simplement par patriotisme, sagesse et responsabilité. Pour l’UFC, le président Compaoré est face à ses responsabilités devant l’histoire. Il doit choisir entre une amorce de réconciliation avec la grande partie de son peuple qui pense et parle peu bien de lui, vu son parcours politique atypique, ou lui déclarer la guerre prouvant ainsi qu’il n’est qu’un assoiffé du pouvoir qui ne reculera devant rien pour le conserver.

Pour nous, si l’article 37 n’est pas respecté dans sa disposition actuelle au nom de prétentieux rapports de force, l’UFC avisera et se battra du côté du peuple avec la jeunesse militante, engagée, responsable, patriote quel que soit le prix à payer jusqu’au triomphe légitime du peuple.

L’article 37 mérite le rang de clause non révisable au nom de la paix, la démocratie et l’Etat de droit voire par pur patriotisme. Nous souscrivons à la proposition des candidatures indépendantes aux élections législatives et municipales qui n’est qu’une question de cohérence et d’équité. Vivement que la sagesse politique et l’intérêt supérieur de la nation soient le gouvernail de la classe politique et de toutes les forces vives de la nation pour éviter à notre cher pays les drames aux issues incertaines que des pays frères tels que la Côte d’Ivoire, la Libye la Guinée vivent du fait du déficit d’un dialogue mature et responsable entre fils de même pays. Nous ne saurions terminer ces propos sans condamner avec la plus grande fermeté la lâ "sous-préfets occidentaux de présidents Africains’’ accompagnent la destruction de la Libye et la tentative d’assassinat du frère panafricaniste quoi que critiquable Mouhamar Kadhafi compromettant ainsi encore la Souveraineté Africaine. Nous invitons la jeunesse Africaine à plus d’engagement actif pour les combats actuels et futurs.

Convaincants et combatifs, nous vaincrons Le Président National

Issa BALIMA

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 25 août 2011 à 16:37 En réponse à : UFC : "Notre peuple est fatigué et coincé entre un pouvoir usé"

    Monsieur Le Président Issa BALIMA, A la lecture de votre pamphlet, je voulais tout de suite adhérer à votre parti.
    Cependant, votre mot de conclusion sur la "sous-prefecturisation" des dirigeants africains m’a fait douter de votre crédibilité internationale et de votre carrure d’homme d’Etat. Pensez-vous que si la France n’était pas en RCI, Gbagbo serait tombé ? Et les charniers n’auraient pas continué ?
    Pensez-vous encore que si l’OTAN n’était pas intervenu avec beaucoup de mal, le Dictateur libyen serait-il tombé et dont la tête est aujourd’hui mise à prix à 1,7 millions d’Euros et en prime, cerise sur le gâteau, une amnistie en cas de besoin.
    Je vous assure mon frère, que le monde est devenu "UN" et "INDIVISIBLE". D’un côté, ceux qui ne veulent pas le changement démocratique et de l’autre les progressistes comme vous et moi. Le centrisme est une valeur que je défends. Ce sont des valeurs d’humanisme, de tolérance et qui place l’homme au centre de toutes les préoccupations.
    Si vous êtes d’accord avec ma critique, alors, là, au vu de la philosophie de votre Parti, vous pouvez compter sur moi pour vous aider à propager cette idéologie qui est, somme toute la mieux pour notre pays, le Burkina Faso. Le Sage.

  • Le 25 août 2011 à 19:43, par un frère En réponse à : UFC : "Notre peuple est fatigué et coincé entre un pouvoir usé"

    Merci pour ce bel article bien écris avec des positions très claires pour les Burkinabè
    ce que j’apprécie du reste
    Quelques questions :
    - Comment avoir des renseignements sur l’UFC (Programme politique, Siège, charte, autres informations utiles etc.)
    - Comment on devient membre d’UFC ?

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