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CAP-VERT : Un havre de démocratie

Publié le mercredi 24 août 2011 à 03h11min

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L’archipel du Cap-Vert, ce n’est pas seulement cette image de carte postale avec ses plages, son célèbre rythme musical, la morna ou encore sa diva aux pieds nus, Cesaria Evoria. Cette ancienne colonie portugaise, indépendante depuis le 5 juillet 1975, se distingue aussi sur un autre plan : la démocratie. Depuis le processus démocratique enclenché en 1990 sur le continent africain, cet ensemble de dix îles et huit îlots, distant de 4 500 km des côtes sénégalaises, s’est toujours singularisé par le déroulement, sans heurts, des élections en général, et celle présidentielle en particulier, et l’alternance au pouvoir. Le pays vient de confirmer, une fois de plus, le bien que l’on dit de lui en matière de démocratie.

Le second tour de l’élection présidentielle a eu lieu le 21 août dernier sans aucune violence ni contestation de quelque nature que ce soit. Celle-ci a vu la victoire de l’opposant Jorge Carlos Fonseca du parti libéral MDP (Mouvement pour la démocratie) par 54,53% des voix face au candidat du parti au pouvoir, Manuel Innocencio Sousa, qui a été crédité de 45,47% des voix. Sans faire de vagues, l’archipel vient de réaliser l’alternance au pouvoir. L’opposition revient au pouvoir dans ce pays après l’avoir perdu en 2001 par les urnes. Le président sortant, Pedro Pires, s’est conformé à la limitation constitutionnelle du mandat présidentiel en s’éclipsant du pouvoir, au terme de son deuxième et dernier mandat, sans aucune manœuvre pour y rester. Son parti retourne ainsi dans l’opposition en attendant de revenir éventuellement aux affaires, lors de la prochaine présidentielle dans 5 ans.

Ainsi va la démocratie au Cap-Vert ! Outre ces bons points, il y a aussi un fait important à souligner concernant la présidentielle capverdienne du 21 août. Il s’agit de la reconnaissance de sa défaite par le candidat du parti au pouvoir, le PAICV (Parti de l’indépendance du Cap-Vert). « Je félicite mon adversaire Jorge Carlos Fonseca. Je reconnais avoir perdu ce deuxième tour de l’élection présidentielle du 21 août », a déclaré Manuel Innocencio Sousa avant même la fin du dépouillement des résultats. Alors, comme dit un spot publicitaire, « c’est pas bon ça ? ». Reconnaître sa défaite quand la victoire de l’adversaire est limpide ou bien recourir aux voies légales, c’est l’attitude que l’on voudrait que bon nombre d’hommes et de femmes politiques africains adoptent lors des élections.

Cela les honore et conforte la démocratie sur le continent. Malheureusement, dans leur milieu, on sait rarement être fair-play, être bon perdant. La posture habituelle est de crier à la fraude sans apporter la moindre preuve et, dans la foulée, appeler les militants à descendre dans la rue pour contester les résultats des urnes. Si fait qu’en Afrique, les élections donnent toujours lieu à des lendemains incertains. Mais, ce qui vient de se passer au Cap-Vert et, avant, à Sao Tomé et Principe, un autre archipel démocratiquement bien coté, tranche avec ce que l’on a l’habitude de voir en Afrique. Le Cap-Vert prouve ainsi qu’il est un havre de démocratie. Pour cela, il mérite un grand soutien de la communauté internationale surtout pour le sortir de sa situation d’extrême pauvreté qui pourrait être un facteur de remise en cause brutale de ce précieux acquis. Ce serait tant mieux si l’archipel parvenait à gagner aussi le combat de la pauvreté comme il a relevé le défi de la démocratie.

Séni DABO

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 24 août 2011 à 09:29, par bamba En réponse à : CAP-VERT : Un havre de démocratie

    "cet ensemble de dix îles et huit îlots, distant de 4 500 km des côtes sénégalaises"
    Monsieur le journaliste. finalement je n’ai pas poursuivi la lecture de l’article car c’est impensable qu’il puisse exister une telle distance. ce n’est pas une erreur de frappe non plus. vous avez voulu chanter la democratie sans approfondir vos recherches. ça doit sauter à l’oeil nu que votre distance est fausse. la bonne c’est autour de 600km pour les ilots les plus proches et 900km pour les plus éloignés. faites très attention ya des parresseux qui s’instruisent en vous lisant.
    sans rancune.

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