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Braquages sur l’axe Diapaga-Kantchari : Le témoignage d’une victime

Publié le vendredi 19 août 2011 à 16h54min

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La région de l’Est est l’une des plus insécurisées du Burkina. L’acharnement des braqueurs semblent aller au-delà du croyable ces derniers jours. Du lundi 15 au jeudi 18 août, ces bandits ont sévi pratiquement tous les jours. Des téléphones portables et d’importantes sommes d’argent ont été emportés. Un étudiant s’est vu couper à la machette les tendons des deux pieds en essayant de s’enfuir, des cars de transport mitraillés. Et le tout en plein jour. Même un marché aurait été attaqué par ces malfrats. Amidou (NDLR : ce n’est pas son vrai nom) a fait les frais de ces braquages dignes d’un scénario hollywoodien le mercredi 17 août en se rendant à Diapaga. Nous l’avons rencontré le jeudi soir à Ouagdougou, toujours sous le choc.

Avec trois de ses amis, Amidou décide d’aller rendre visite à ses parents à Diapaga. En quittant Ouagadougou ce mercredi matin, il était loin de s’imaginer le scénario qu’il va vivre. A une trentaine de kilomètres de Diapaga, aux environs de 14h, ils tombent dans une embuscade tendue par des braqueurs. Environ deux kilomètres du village de Poudiéri, ils se retrouvent né à né avec des malfrats qui les arrêtent, les font descendre de leur véhicule Toyota. Ils sont minutieusement fouillés, des poches de leur pantalon aux sacs qu’ils avaient. Ils seront dépossédés d’environ 500 000f ainsi que trois téléphones portables.

Pendant qu’on les fouillait, environ 200 personnes, des passagers de deux cars de transport, étaient allongés. En attente de vivre le même sort. Un troisième car arrive quelques minutes plus tard. Même scénario. Les passagers sont priés de descendre et s’allonger sur le ventre. Après avoir été dépossédés de leurs biens, Amidou et les occupants de son véhicule sont autorisés à partir. Mais, ces bandits qui avaient l’air très sûrs d’eux prennent le soin de mettre un blessé dans leur véhicule en leur intimant l’ordre de le conduire à l’hôpital de Diapaga. En fait il s’agit d’un étudiant qui se rendait en vacances. Il a été purement et simplement machetté par ces hors la loi en tentant de s’échapper.

Le lieu de braquage a été très bien choisi par les bandits qui semblent maîtrisés la localité. Aucun réseau de téléphonie ne marche à cet endroit. Amidou dit avoir vu six bandits avec des kalachnikov et des machettes. Certains n’étaient même pas cagoulés. « Par leur physique et leurs scarifications, on peut facilement savoir de quelle ethnie, ils sont », souligne-t-il. En plus, ils s’exprimaient dans trois langues de la localité. Avec pour moyens de déplacements des motos.

Sortis des griffes de leurs bourreaux, Amidou qui a eu la chance de conserver son téléphone portable alerte la gendarmerie. Les forces de l’ordre mettront une heure pour intervenir. Trop tard, les braqueurs ont déjà emporté leur butin. Selon Amidou que nous avons rencontré le jeudi soir, toujours dans le choc, le mardi un marché de la localité aurait été attaqué par ces mêmes bandits. Le jeudi, un autre car qui avait échappé la veille tombaient entre leurs mains. Et tous ces braquages se déroulent en plein jour.

Il est donc temps que les autorités burkinabè prennent les mesures qui s’imposent. En accroissant le nombre de forces de l’ordre dans la localité et surtout en les dotant de moyens conséquents. Si non, c’est la population qui va se rendre justice. Et là, il n’est pas exclu de voir certaines ethnies, reconnaissables par leurs traits physiques, faire l’objet de représailles. Vivement les autorités prennent leur responsabilité avant d’en arrive à des affrontements ethniques.

Moussa Diallo

Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 19 août 2011 à 17:43, par messager En réponse à : Braquages sur l’axe Diapaga-Kantchari : Le témoignage d’une victime

    pourquoi la gendarmerie a arrêtée des braqueurs, pour décorer les prisons, non nous n’voulons pas TUER les.merci

  • Le 19 août 2011 à 19:06 En réponse à : Braquages sur l’axe Diapaga-Kantchari : Le témoignage d’une victime

    Qu’on puisse neutraliser ces grands bandits hors d’état de nuire. Je dirai que moi j’ai eu de la chance puisque j’étais en mission dans la Zone de LOGBOU.
    Quand j’ai pris la route de Kantchari-Diapaga-Mahadaga, j’avais la peur au ventre à tel point j’ai reparti la somme que j’avais sur moi en plusieurs endroits.
    - la route était très mauvaise et impraticable
    - le car était surchargé de passagers et marchandises de toutes sortes(simple crevaison et le pire est arrivé)
    - à certains endroits plus de réseau GSM. 
    Ces localités doivent être plus sécurisés par les forces de sécurité pour les commerçants et les paysans qui paient au prix fort ces braquages.
    c’était pour moi le pire souvenir de mes voyages. plus de 13 heures pour faire 490 km.

  • Le 19 août 2011 à 19:52, par Gbabili En réponse à : Braquages sur l’axe Diapaga-Kantchari : Le témoignage d’une victime

    les autorités qui nous gouvernent actuellement n’ont pas été victimes de ces bandits ni près ni de loin. voilà pourquoi la population de l’Est aboie et ils continuent leur route. il ya environ 4 à 5 ans de celà qu’une delegation gouvernementale a subi les foudres de ces bandits sur l’axe fada-matiacoali. immédiatement ils ont installés une base armée au point de braquage. S’il plait à Dieu les bandits auront leur peau pendant la campagne législative et municipale.
    Actuellement c’est la pauvre population aux mains nues. Demain c’est votre tour.
    Dieu vous voit

  • Le 19 août 2011 à 21:14, par M’payélé ! Aya ! En réponse à : Braquages sur l’axe Diapaga-Kantchari : Le témoignage d’une victime

    N’est-ce pas là le début des exactions des militaires radiés ? Pourtant le gouvernement avait juré la main sur le coeur que toutes les dispositions seront prises pour empêcher que ces radiés ne nous soient nuisibles. On ne peut plus lui faire confiance. Il n’a qu’à revoir sa copie par rapport à ces radiations qui, non seulement donnent du grain à moudre à ceux qui conspirent contre notre sécurité extérieure, mais aussi nous garantissent que nous ne serons plus tranquiles dans nos maisons et pendant nos voyages. Que le Gouvernement nous rassure et nous montre qu’il est vraiment responsable et qu’il a mesuré la porté de l’acte qu’il a posé.

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