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Autant le dire… : Du courage, Monsieur le président

Publié le vendredi 19 août 2011 à 01h54min

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Après son élection le 1er août dernier à la tête de la Commission électorale nationale indépendante, Maître Barthélémy Kéré et son équipe font actuellement le tour des principaux acteurs impliqués dans les processus électoraux. C’est ainsi qu’après la majorité présidentielle, l’opposition regroupée autour de son chef de file Bénéwendé Sankara, ils sont allés à la rencontre de la société civile et de la conférence épiscopale Burkina-Niger. Ce périple pourrait se poursuivre les jours suivants auprès d’autres acteurs. Ce qui n’est pas du tout une mauvaise chose car après son élection, il était de son devoir de recueillir les points de vue des uns et des autres pour amorcer son action.

A la tête d’une institution à polémique du fait de son rôle dans la réussite ou non des processus électoraux.
C’est peu de dire que Maître Barthélémy Kéré et son équipe ont pris toute la mesure de la responsabilité qui leur incombe à seulement quelques mois des premières élections couplées (législatives et municipales) dans l’histoire du Burkina. En effet, d’ores et déjà des voix s’élèvent pour demander le report desdites élections. Pour des raisons variées, mais comme nous sommes en politique, il faut tout de suite croire que les calculs politiciens ne sont pas très loin de ces propositions de report.

Dans tous les cas, il reviendra à la Commission électorale nationale indépendante en sa qualité d’administrateur des élections dans notre pays d’en décider en dernier ressort en faisant au gouvernement des propositions. En tenant compte naturellement du temps qui leur sera imparti.

Pour l’instant, la nouvelle équipe électorale semble avoir l’unanimité des acteurs qui s’engagent à l’accompagner dans sa noble mission. Ce qui est également une bonne chose car c’est des processus électoraux bien menés ou non que découlent les tensions de tous genres. On ose donc croire que l’accompagnement dont il est question ici est sincère, véritablement sincère.

Car en effet, la plupart des acteurs politiques et même certains de la société civile qui ne sont pas moins politiques ne font jamais de cadeau aux administrateurs électoraux. L’équipe précédente, qui était conduite par Feu Moussa Michel Tapsoba l’a appris à ses dépens. Quand elle réussit une élection, tous les acteurs applaudissent. En même temps ils n’acceptent jamais qu’un processus électoral connaisse ne serait-ce que quelques manquements. En clair, aucune erreur n’est permise à la CENI. Au regard donc des actions menées et non véritablement achevées au cours de la dernière élection présidentielle, l’équipe de Barthélémy Kéré a beaucoup de boulots à réaliser.

D’abord la liste électorale qui a toujours été au centre de la polémique. On se rappelle qu’au cours de la dernière présidentielle, c’est très timidement que les Burkinabé se sont inscrits sur cette liste-là. Que faire donc pour que, au cas où il sera question de nouvelles inscriptions, les Burkinabé sortent et s’inscrivent effectivement. De la qualité d’une élection dépend le taux d’inscription et de participation.

Ensuite les pièces de votation. On se rappelle également qu’au cours de la même élection présidentielle de novembre 2010, c’est la carte nationale d’identité burkinabé qui était retenue. Mais au jour du vote, ils étaient nombreux les Burkinabé qui n’en possédaient pas. Ce qui avait porté un coup dur au taux de participation. En même temps que cette situation a failli entacher le bon déroulement des élections. Que faire donc pour régler définitivement cette question en si peu de temps ?

Ensuite, il y a toute cette administration électorale qu’il faut remettre en place sur l’ensemble du pays. Il ne s’agira pas, sans doute de reconduire des gens dont la moralité en matière électorale est douteuse ou encore qui n’ont pas rempli convenablement la mission qui leur a été confiée dans un passé assez récent. La qualité des élections, de surcroît législatives et municipales couplées, dépend inéluctablement de la qualité des membres administrateurs à la base. Et il semble qu’il y a un gros travail à faire à ce niveau. Pour tout dire, Maître Kéré et son équipe doivent tirer les enseignements de l’équipe précédente (limogée à la limite) pour réussir leur mission. Les politiciens sont bien ingrats et ne sauront pas les pardonner en cas de manquements. Quel qu’il soit.

abaoué Audrianne KANI

L’Express du Faso

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