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Proverbe du Jour : “Nous sommes lents à croire ce qui fait mаl à сrοirе. ” Ovide

Autant le dire… : Entre inquiétude ministérielle et optimisme météorologique

Publié le jeudi 18 août 2011 à 01h36min

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La saison des pluies angoisse tout le monde. Les producteurs en premier. Pleuvra-t-il, ne pleuvra-t-il pas ? En tout cas nous sommes à la mi-août et les quantités d’eau que damne ciel ne semblent pas nous convaincre. Au cours de son point du point de presse du gouvernement tenu mardi 16 août, la situation d’ensemble peinte par le ministre de l’Agriculture, de l’Hydraulique n’est pas du tout de manière à rassurer. Cependant, les services de la météorologie nous ont fait et continuent de nous faire croire qu’il n’y a pas d’inquiétudes à se faire. Il va pleuvoir. Pire, des inondations sont à prévoir. Finalement, avec le fait qu’il ne pleut pas, et les inondations qui sont à prévoir, tout le monde est inquiet.

Qui nous dit vrai ? S’interroge-t-on dans les champs de coton, de maïs, de sorgho, de riz. Oui, il est bien vrai, la situation est inquiétante. Un paysan qui a l’habitude de produire du riz pluvial dans un bas-fond n’a pas pu le faire cette année, pace que l’eau qu’il attendait n’est toujours pas arrivée. Arrivera-t-il un jour au cours de cette saison hivernale ? Ce qui est évident, notre paysan ne pourra pas produire son riz comme d’habitude.

Mis le riz à part, des plants de cotonniers et de maïs sont en train de faner. Les barrages, mi-retenues d’eau et autres bas-fonds ne contiennent pas en ce moment les quantités d’eau qu’ils reçoivent chaque année. Ce qui nous amène à dire qu’en matière de maîtrise d’eau, nous devons encore travailler davantage.

Car en effet, l’agriculture dont est fortement dépendante notre économie c’est l’eau et tout le monde le sait. Il est aussi indéniable que tous les pays qui ne maîtrisent pas l’eau et qui ont l’agriculture comme principale source d’économie arriveront difficilement à nourrir leurs populations. C’est dire qu’il nous faut repenser, s’il le faut, notre politique de maîtrise d’eau. Cela ne veut pas dire que rien n’est fait dans ce domaine. Seulement, ça ne suffit pas.

J’ai eu l’occasion de discuter avec des ingénieurs d’agriculture et même des agriculteurs en Belgique et en France sur les conditions de production dans leurs pays. Ce que j’ai retenu entre autres de cette discussion, c’est que chez eux, ils ne produisent pas en saison de pluies. Autrement, ils ne maîtrisent pas les pluies si bien qu’ils préfèrent produire après les pluies. Après avoir maîtrisé l’eau qu’ils réutilisent en fonction des besoins des plants et de façon rationnelle. Il faut tout de suite dire que même si cela n’est pas impossible ici chez nous au Faso et dans nos pays sahéliens, il faut de même reconnaître le manque d’infrastructures et de formation de nos agriculteurs pour être à un tel niveau. Cependant, il faut également noter que toute chose a un début et il revient à nos producteurs, mais également à l’Etat de travailler à faire en sorte que la production ne soit pas tributaire des seules pluies. Qui on le sait angoissent chaque année et les producteurs, et les autres citoyens.

Au Niger, il a fallu organiser des séances de prières pour qu’enfin les pluies arrivent. Et il n’est pas exagéré de dire que chaque année, c’est ce qui se passe même ici au Burkina. Combien de temps nos prières seront-elles exhaussées d’autant plus que nous ne sommes même pas capables de maîtriser toutes ces eaux qui nous tombent du ciel ? L’adage dit que lorsqu’on vous lave le dos, lavez-vous au moins le visage. D’ailleurs que devient notre opération Saga qui est sensée aider à compenser les déficits pluviométriques ?

En un mot comme en mille, tant que nous ne réussirons pas à maîtriser l’eau pour notre propre compte, elle nous jouera toujours des tours. Et notre autosuffisance sera toujours en pointillés. A nous de choisir. Il semble que l’eau se maîtrise là où elle se trouve…

Dabaoué Audrianne KANI

L’Express du Faso

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Vos commentaires

  • Le 18 août 2011 à 09:44, par NYT En réponse à : Autant le dire… : Entre inquiétude ministérielle et optimisme météorologique

    Quelle honte, quelle déchéance pour des communicateurs qui s’expriment ainsi ! Un article plein de fautes,un Français très approximatif. L’intrduction de cet article ne m’a pas du tout donné l’envie de le lire : c’est désagréable avec des phrases comme "au cours de son point du point de presse du gouvernement tenu mardi 16 août, la situation d’ensemble peinte par le ministre de l’Agriculture, de l’Hydraulique n’est pas du tout de manière à rassurer". Si "au cours de son point du point de presse..." peut encore, je dis bien peut encore, être toléré parce que dû certainement à une inattention dans les relectures (s’il y a eu relecture ?), l’expression "la situation d’ensemble...n’est pas du tout de manière à rassurer" venant d’un communicateur est en revanche inadmissible. Pourquoi ne pas simplement dire que la situation d’ensemble...n’est pas rassurante si on n’est pas du tout sûr de parler du bon Français ? De grâce, faites honneur à votre profession ! Je demande aussi à lefaso.net d’être selectifs dans le choix des articles qu’ils publient s’ils veulent être pris au serieux et avoir une très grande audience. Merci.

  • Le 18 août 2011 à 10:43 En réponse à : Autant le dire… : Entre inquiétude ministérielle et optimisme météorologique

    Intéressante votre réaction qui pose plus de question qu’elle ne donne d’informations fiables !!!!
    Vous parlez d’avoir rencontré des gens du domaine en France et en Belgique. C’est bien. Mais je pense qu’il faut que l’on se départisse des importations démesurées d’idées et de méthodologies coloniales très souvent non adaptées à nos réalités.
    Pour votre information, ces pays sont situés dans les latitudes moyennes ; par conséquent, ils soufrent moins de la forte évaporation et de l’évapotranspiration. Par contre ici, nous avons de fortes évaporation et évapotranspiration, si bien qu’une telle technique est difficilement applicable.

  • Le 18 août 2011 à 11:52, par autre-façon-de-voir En réponse à : Autant le dire… : Entre inquiétude ministérielle et optimisme météorologique

    Salut Dabaoué,
    merci pour ton article. le 1er cours d’agronomie dit qu’avant d’aller mettre une semence sous la terre, il faut avoir le contrôle de l’eau pour sa germination, croissance, production...sinon, on agit au même titre que celui qui joue à la loterie.
    Dans la dernière partie de ton article, tu parles d’opération Saaga ! avons nous évalué celle-ci depuis le début ? je ne crois pas en son efficacité car elle exige des préalables, et on ne contrôle pas les quantités d’eau qui y sortent, c’est pas pour la production agricole donc. D’ailleurs, ceux que nous avons pris comme experts dans cette opération ne le font pas chez eux.
    Les retenues d’eau, grands barrages... c’est ce qu’il faut pour l’agriculture. allez voir comment les Marocains transportent l’eau sur des centaines de km via les canaux en béton des barrages aux zones de production (car un lieu peut être propice pour la construction d’un barrage sans l’être pour des activités agricoles). il en est de même en Égypte en plein désert on amène l’eau pour produire des plantes fruitiers. le système se base sur de grands canaux en béton qui utilisent la gravité et quand celle-ci devient faible pour acheminer l’eau, on fait un grand bassin avec de grosses pompes qui font monter l’eau et la gravité reprend, ainsi de suite jusqu’au lieu voulu. il y a plein d’exemples dans ce domaine, et pleins de cadres Burkinabè pouvant le faire, il faut accepter investir dans ces infrastructures et abandonner notre approche actuelle qui est proche de l’amateurisme.

  • Le 18 août 2011 à 17:03, par Jean-Louis En réponse à : Autant le dire… : Entre inquiétude ministérielle et optimisme météorologique

    C’est Garané qui a crée cette situation de déficit pluviométrique avec son alerte innondation ; ce faisant, il a véritablement défié les wackmans qui ont décidé de lui prouver par A+B qu’ils peuvent faire en sorte qu’il ne pleuve plus ou à leur seul rythme. Et tant pis pour la famine qui se profile à l’horizon...

    Tchrrrrrrrrrrrr !

    • Le 18 août 2011 à 19:14, par jack En réponse à : Autant le dire… : Entre inquiétude ministérielle et optimisme météorologique

      Au lieu de compter sur la providence,nous devrions plutôt commencer à rechercher des solutions vraies pour de bonnes saisons pluvieuses.Par exemple nous pouvons commencer à adopter des comportements écologiques comme diminuer les coupes abusifs des forêts, encourager le reboisement,responsabiliser les populations sur les ressources écologiques,arrêter l’opération saga car elle créée un déséquilibre de la nature(étant forcé au lieu d’être naturel) mener des recherches sérieuses sur les systèmes d’irrigation et de canalisation aboutissant sur la construction d’ infrastructures,encourager les cultures qui ont moins d’impact négatifs sur le sol,utiliser moins de produits chimiques,essayer de diminuer la pollution surtout dans nos villes.

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