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Produits alimentaires avariés : Le crime des poissons sans un « s »

Publié le mardi 16 août 2011 à 01h54min

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A l’instar du riz, du sucre et de bien d’autres aliments, le Burkina Faso ne parvient pas à couvrir ses besoins de consommation en ressources halieutiques. Les quelques retenues d’eau (Kompienga, Sourou, Bagré, Oumarou-Kanazoé, Bam, ...) ne fournissent annuellement que dix mille (10 000) tonnes de poissons sur une demande nationale estimée à plus du double. En attendant de combler le gap manquant avec la multiplication de l’empoissonnement des plans d’eau et la vulgarisation de la pisciculture, des opérateurs économiques sont appelés à la rescousse pour l’approvisionnement. Qui des mers, qui des eaux douces, chacun apporte selon ses moyens son concours à la satisfaction entière et pleine des Burkinabé, Sahéliens certes mais très friands de poisson. Toutefois, l’importation des ressources halieutiques ne doit pas être laissée à la portée de tous les commerçants chasseurs de gros sous.

Il est indispensable que cette occupation s’entoure des préoccupations nécessaires aux règles d’hygiène et de santé des consommateurs. L’administration publique a intérêt à se montrer intransigeante dans son rôle de préserver le droit à l’alimentation des citoyennes et citoyens dans la sérénité. Car il ne se passe plus une bonne semaine sans qu’un récit macabre lié à la consommation de poisson avarié ne vienne troubler les causeries. Des morts subites se cacheraient effroyablement dans les parties joyeuses et nocturnes de « poissons braisés », les fameux « PB » que madame ou les nouvelles conquêtes ne cessent d’exiger maintenant à la place des traditionnels poulets.

Il faut avoir le courage de se raviser : une mauvaise conservation transforme le poisson en aliment très mortel. Sans soin, il se comporte comme s’il avait perdu un « s » pour devenir un très grand poison qui tue en quelques heures voire en quelques minutes. Certains ont pu s’en tirer avec des vomissements intempestifs. D’autres n’ont pas eu cette chance de rendre à temps, ils en sont morts après être plongés dans un coma irréversible ou souffert atrocement de maux de ventre. C’est le lieu d’inviter les consommateurs à faire leur cet adage wolof : « Un homme ne se jette pas sur la nourriture attiré par son nez et ses yeux. L’esprit participe grandement à garantir le bon usage de ce qui est mis dans la bouche ».

L’envie de manger du poisson ne peut occulter un clin d’œil sur les préalables hygiéniques et sanitaires de ce qui est servi. Une éventuelle non-satisfaction de ceux-ci doit se buter sur une volonté de refus catégorique sous peine d’un suicide involontaire. Une telle attitude amènerait de nombreux marchands de pourriture à se détourner de leur mercantilisme abominable pour mieux tenir compte de la primeur de la vie de leurs semblables sur leurs activités. L’intoxication alimentaire en général et celle relative aux poissons mal conservés en particulier sont actuellement légion à Ouagadougou et certainement dans d’autres grandes villes où le soir venu une catégorie de Burkinabé se l’offre avec fierté.

Il y a quelques années de cela, plusieurs dénonciations révélant des méthodes inhumaines de conservation par certains mareyeurs utilisant même le formol, ont conduit le gouvernement et la ligue des consommateurs à pousser leur haro sur ces « tueurs » à grande échelle. Des descentes musclées sur le terrain des missions de contrôle ont permis d’appréhender de « gros bonnets » du secteur. Et même d’interdire-sous de vrais ou de faux motifs ?- l’importation du croupion, « la queue tentante de dinde ». Mais depuis, l’état de veille semble avoir baissé au moment où il paraît très judicieux de maintenir et de renforcer les actions de surveillance des produits alimentaires d’autant plus que le Burkina Faso est envahi de « manger » d’horizons divers vendus même à la criée.

Si des mareyeurs et des importateurs traditionnels de poissons ont, un tant soit peu, pris des mesures pour se conformer aux règles de conservation, cela ne semble pas être la préoccupation des nouveaux opérateurs de ce domaine attirés, sans doute par l’odeur commerciale très lucrative. Frais ou fumé, le poisson, mal conservé, révèle son goût amer pour la vie. L’on se rappelle la plainte des habitants d’un quartier de Ouagadougou qui en avaient assez des odeurs nauséabondes de poissons séchés importés du Mali et entreposés au mépris de toute les règles d’hygiène et de santé. « Le poisson pourrit par la tête pour mieux mener son consommateur de vie à trépas », indique un dicton de la tribu indienne des Sioux. A l’instar du poisson, la crevette, les « koul souya » très tentants, peut s’avérer très mortelle quand elle vire au violet.

Que ce soit à l’endroit des poissonniers qui écument les berges des barrages à l’intérieur ou à l’égard des importateurs de ressources halieutiques qui sillonnent les pays reconnus très poissonneux dans le monde pour approvisionner le pays, l’Etat a le devoir de leur opposer son regard régalien sur la qualité des produits mis à la consommation. Dans le même sillage des contrôles réguliers et permanents appliqués aux bouchers et à la commercialisation de la viande, les services d’hygiène sont appelés à sillonner les maquis de nuit et les poissonneries pour s’assurer de la qualité du poisson, surtout des « PB » et des grillades publiques. Dans un pays où l’autopsie est encore un luxe que la plupart des morts ne peut encore se permettre, il convient de pouvoir mettre un visage sur son empoisonneur sans que des accusations fallacieuses ne viennent pourrir l’atmosphère amicale ou familiale.

Il y a bien de raisons de s’inquiéter sur les risques encourus par les Burkinabé dans leur quête de se nourrir. Le changement subit des habitudes alimentaires, avec parfois un air de mimétisme ou d’aisance, a favorisé le recours systématique aux aliments issus hors des frontières sans quelque fois se soucier d’un éventuel danger. Le déferlement de la chinoiserie sur l’Afrique ne s’exprime pas seulement à travers ses pacotilles et autres impacts flatteurs de la contrefaçon. La Chine populaire a aussi pensé au ventre des habitants du continent noir qu’ils parviennent difficilement à remplir. Dans cet élan, le pays de Mao Tsé Tung élève dans des étangs du poisson d’eau douce en quantité industrielle qu’il déverse dans de nombreux pays africains. De nouveaux opérateurs burkinabé ont saisi cette opportunité pour se faire des affaires mais la boulimie du gain facile les amènes à intoxiquer leurs compatriotes.

Et rares sont les Burkinabé qui savent que des carpes et autres espèces ha lieutiques dont ils « s’empiffrent » allègrement chaque week-end proviennent en grande partie du pays du Dragon. Au risque de devenir une poubelle alimentaire, les pouvoirs publics burkinabé ont l’impérieux devoir de démontrer à tous ces malfaiteurs à travers la bouffe que leur pays n’est ni une niche de chiens, ni une maison de chats ni une case de singes où règne une pagaille sans fin. La pauvreté et les échappatoires en la vie chère ne doivent pas conduire les Burkinabé à ingurgiter volontairement des poisons. L’on peut difficilement tolérer que des produits contrefaits jusqu’aux machettes et haches soient vendus dans la rue mais de là à se taire devant des marchands ambulants qui s’activent à ventiler des conserves, des pâtes, du lait (liquide ou poudre) et des biscuits dont tout le monde reconnaît l’origine douteuse et la capacité meurtrière, c’est participer à la fomentation du crime. La dangerosité des produits incontrôlés est bien réelle quand ils rentrent dans l’abdomen.

L’heure a sonné pour mener une traque sans merci à ces empoisonneurs publics. Il est temps que les actions conjuguées du Laboratoire national de santé publique (LNSP) et de l’Inspection générale des affaires économiques (IGAE) s’appliquent sans pitié à eux. Cet engagement d’Etat de veiller sur les produits consommés par sa population est aussi l’affirmation d’un pan important de la souveraineté exclusive d’un pays. A contrario, le mutisme apparent actuel s’apparenterait à une démission et l’hécatombe due aux intoxications alimentaires va continuer.

Dorcas Céleste KOIDIMA (dorcas.koidima@yahoo.fr)

Pour lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 16 août 2011 à 05:03, par Moumouni En réponse à : Produits alimentaires avariés : Le crime des poissons sans un « s »

    Mes félicitations au journaliste qui met le doigt sur un problème de santé publique à laquelle aucun Burkinabè, aucune famille n’est épargné.

    La grande question reste de savoir, que faire lorsque la chaine des acteurs ne jouent pas franc jeu pour protéger le consommateur, et quant je parle d’acteurs, je fais référence à l’opérateur écono. exportant le poisson, aux grossistes, détaillants ,... jusqu’au vendeur de poissons-braisés dans les maquis.
    On espère que l’appel lancé sera entendu par les autorités compétentes, mais cela ne suffira pas à préserver le consommateur de pratiques mercantilistes nocives.
    Chaque consommateur doit être interpellé et ne pas manquer de dénoncer les pratiques qui portent atteinte à la vie du consommateur. Nous y gagnerons tous, car c’est de nos vies qu’il s’agit et celles de nos proches.

  • Le 16 août 2011 à 08:40, par Oumou Dili En réponse à : crime d’ue population mal informée

    Mr Le journaliste, quand vous pensez que le LNSP et l’IGAE sont à même de contrôler tous les aliments sur le marché, vous vous trompez en ne connaissant rien de leur moyens dérisoires !!
    La solution, la seule, c’est d’informer la population qui doit allez dans les cuisines à la mason et dans les maquis pour voir l’état de salubrité !
    Que la population sache que geler et degeler à plusieurs reprise rend les produits toxiques
    Que chacun sache d’où vient le poisson qu’il consomme en préferant l’origine la plus proche de chez soi, et surtout le produit du jour !
    Enfin qu’àux aliments vendus dans la rue sous le soleil, l’on préfère aller chez le boutiquier ou au super marché !
    Enfin encore qu’il y ai une préférence nationale ! Le burkinabè a trop le complexe de ce qui vient d’ailleurs !

  • Le 16 août 2011 à 12:31, par soul En réponse à : Produits alimentaires avariés : Le crime des poissons sans un « s »

    Salut mon frère
    Très cool pour cet article,car de nos jours de jeunes gens meurent à tout bout de champs à cause de ces fameux poissons braisé,j’ai perdu un ami pas plus de trois semaines à cause de cela et à moins de 12h,le gars est parti cadeau comme cela,il a enlevé l’argent pour payer sa mort,quel perte.
    Vivement que les autorités qui ont la charge de la santé publique revoi leur stratégie d’action afin de renforcer les contrôles sur les produits consommable entrant sur le territoire,ce qui est dommage c’est que certains agents malhonnête y sont complices et laissent passer de n’importe pour une enveloppe.
    Qu’ALLAH nous aide seulement sinon c’est mauvais.

  • Le 16 août 2011 à 13:03, par yelab En réponse à : Produits alimentaires avariés : Le crime des poissons sans un « s »

    Les produits avariés, on les rencontre souvent là où on s’y attend le moins ! Et un ETAT se doit vraiment de se soucier de la santé de la population. C’est un minimum quand même ! J’ai voulu faire plaisir à la maisonnée le 06 août en leur faisant goûter quelque gâterie de chez les toubabs en faisant des emplettes dans un grand super marché de Ouaga à côté d’une grande mosquée ! Le lendemain dimanche, attablé, mon épouse me fit remarquer que ces aliments étaient périmés depuis la veille même !!

    • Le 16 août 2011 à 14:53, par Burkind’bi En réponse à : Produits alimentaires avariés : Le crime des poissons sans un « s »

      Avec le gros français que tu parles, tu ne sais pas lire une date de péremption ? Heureusement que ton épouse était là. Bravo madame pour votre vigilance.

      • Le 16 août 2011 à 17:23, par yelab En réponse à : Produits alimentaires avariés : Le crime des poissons sans un « s »

        Gros français n’a rien à voir dedans deh ! Sinon je suis vigilent comme un sioux !
        Mais voyez vous, dans un tel endroit vendre des produits avariés !!!? Ailleurs, ils sont déclassifiés 3 mois à l’avance ! Mais ici, comme c’est pour la consommation des nègres....

        • Le 17 août 2011 à 06:34 En réponse à : Produits alimentaires avariés : Le crime des poissons sans un « s »

          Le Supermarche en effet aurait du retirer ce produit des rayons, mais vous comme moi savons qui sont les proprietaires ! Quand a la consommation pour les "negres", ils ne sont pas les seuls clients de ces super-marches !!!
          Par contre pour la date de peremption ne vous en faites pas, le produit ne vous empoisonnera pas. La legislation europeenne impose une date de peremption, pour la protection des consommateurs mais ces produits sont encore bons a consommer pendant plusieurs mois. La preuve des supermarches les vendent a part dans des chariots pres de la caisse. Ca ne s’applique pas bien sur aux produits frais, mais je ne suis jamais tombee malade en consommant un yaourt perime depuis plusieurs jours.

          Par contre le poisson c’est hyper dangereux. J’ai moi meme ete tres malade en acceptant de manger un petit bout de poisson avec du riz gras chez une amie. Juste un petit bout !!!!!
          Quand aux produits chinois, il faut les EVITER, les biscuits etc...moi je ne fais pas confiance aux chaines de production chinoise. Tout est produit sans controle. Le probleme peut arriver la ou on ne s’attend pas aussi ! Il y a eu en Europe des cas de personnes souffrant de graves allergies aux pieds apres avoir porte des bottes fabriquees en Chine. Des produits utilises dans la confection des doublures en etaient a l’origine.

          Une toubab-moaga

  • Le 16 août 2011 à 14:50 En réponse à : Produits alimentaires avariés : Le crime des poissons sans un « s »

    très bel article vraiment serieux sans commentaire du courage monsieur le journaliste

  • Le 16 août 2011 à 17:18, par Mentalist En réponse à : Produits alimentaires avariés : Le crime des poissons sans un « s »

    Il faudra sensibiliser (j’adore ce terme) les femmes et les filles à ne pas préférer le poisson au poulet dans les maquis.
    C’est surtout elles qui incitent à la consommation du poisson par simple orgueil et leur goût du "ma-tu-vu ?!".
    Elles pensent toutes que manger du poisson est plus valorisant que de manger les autres viandes.
    Ma copine pensait que c’est parce que je suis pingre que je préfère le poulet. Elle devrait lire ce article...

    merci.

  • Le 16 août 2011 à 20:14, par cordon bleue En réponse à : Produits alimentaires avariés : Le crime des poissons sans un « s »

    Felicitation au journaliste,
    Il faut des gens de la presse comme vous pour que certaines structures de l’Etat et de la société civile prennent leur responsabilité pour protèger les citoyens burkinabés. Je ne suis pas un nutritionniste mais j’ai fait un peu de la microbiologie. Vu ma modeste connaissance sur la conservation des aliments comme le lait et le poisson, je peux dire que la plus part des detaillants de poissons de respectent ces règles minimales de concervation. Je vois au bord des voies des detaillants de poisson qui exposer le poisson à partir de 15h jusqu’à 22h de fois. Et je sais que exposer du poisson congélé à l’air libre pendant cet temps, le poisson se decongèle. C’est le meme poisson qu’on verra le lendemain, le surlendemain et pourquoi pas quatre, cinq après. Decongélé du poisson et le garder pendant des jours avant de le consommer le rend en un poisson.
    Mefiez vous des poissons au bord de la voie et des poissons non congélés. Il faut toujours voir le poisson avant de le choisir pour la consommation.
    Unitile ne nous acharner sur nos copines, il faut que les structures en charge de nous securiser (LNSP et la ligue des consommateur) sur le plan aliments prennent leurs responsabilités.

  • Le 16 août 2011 à 23:15 En réponse à : Produits alimentaires avariés : Le crime des poissons sans un « s »

    Très bien fait de poser ce problème de poison (pardon de poisson) d’origine inconnue qu’on nous sert chaque jour que dieu fait. Et avec ça on s’étonne des décès inexpliqués, des intoxications alimentaires et j’en passe. pour le commun des burkinabé le poisson frais communément appelé poisson d’ atiéké nous vient de la Côte-d’Ivoire. S’il savait que même le commun des ivoiriens ignore l’origine de ce poisson ;ce qui doit donner à réfléchir et à amener les autorités à ouvrir l’oeil et le bon sur cette affaire, c’est l’extraordinaire "capacité" de conservation dont ces poissons font preuve. Tenez vous bien : ayant quittés l’autre bout du monde, ce poisson sera conservé dans les cales des navires jusqu’au port d’Abidjan, de Lomé, ou de Cotonou.De là, il sera acheminé par camion ou train (frigorifié ?)jusqu’à Ouaga où il sera stocké dans des magasins ou carrément sous des hangars à des températures avoisinant 40°C avant d’être convoyé par cars, camions, charettes, motos ou même à dos d’âne dans les villes et villages du burkina. Et ce poisson là est toujours frais et comestible comme au premier jour. Hey ! y’a anguille(pour ne pas dire poisson) sous roche dans cette affaire. ouvrons l’oeil. En attendant et face à mes doutes, je m’abstiens de consommer ces poisons d’origine douteuse.

  • Le 17 août 2011 à 01:39 En réponse à : Produits alimentaires avariés : Le crime des poissons sans un « s »

    c’est bien de poser le problème mais ce qu’il faut savoir est que l’état dont nous demandons secours est responsable de ce qui nous arrive pour quoi ?
    un pays qui se réclame l’émergence et qui ne produit même pas les simple boite de conserve de tomate
    un pays qui n’arrive pas à produire même du bonbon
    un pays qui est le deuxième producteur de coton dans le monde et qui n’habille même pas 5% de sa population et je pense savoir que le seul qu’on produit c’est du sucre qui est plus cher que ce qui est importé.pourtant on n’avais étés prévenu mais on a préférer notre soi disant redressement que la responsabilité redressement de la bonne voix vers le trou
    ce que nous avons à faire maintenant c’est espérer ne pas tomber si non la chute est déjà commencé
    je sais que tu ne va le pas publier mais je te remercie d’avoir pris ton temps pour le lire

  • Le 17 août 2011 à 19:53 En réponse à : Produits alimentaires avariés : Le crime des poissons sans un « s »

    Merci beaucoup ma sœur pour ton acte de sensibilisation !

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