En effet, la répression en Syrie, qui fait chaque jour des victimes, la dette américaine et la crise financière internationale mobilisent les énergies à tel point qu’en France par exemple le président Sarkozy et son gouvernement ont dû interrompre leurs vacances pour reprendre le travail afin de sauver une situation économique explosive.

Dans ces conditions, l’équation libyenne est reléguée au second plan et permet d’ailleurs aux Etats occidentaux empêtrés dans ce bourbier d’économiser des centaines de milliards en cette période où les ressources doivent être gérées avec parcimonie.

Du reste, cette sorte de trêve des pays engagés dans ce conflit est nécessaire dans la mesure où le Conseil national de transition (CNT) ne rassure pas : les bisbilles en son sein, l’assassinat du général Abdel Fattah Younès, chef des Forces armées et stratège en chef de la rébellion ; et la dissolution du gouvernement de Benghazi pour “erreurs administratives” achèvent de convaincre que les insurgés sont mal organisés et pas suffisamment préparés pour assurer la transition après le départ de Kadhafi.

Le CNT a donc besoin de mettre de l’ordre dans ses rangs avant de nouvelles offensives ; chose qui bénéficie au Guide libyen.
Mais pour autant, le dirigeant de la Jamaryya arabe libyenne ne doit pas boire son petit lait de chamelle et se berner d’illusions car le temps mort peut être mis à profit par les rebelles pour recharger les batteries afin de lancer l’assaut final.

Dans tous les cas, le conflit n’est pas près de finir, et lorsque les Français et les Américains vont terminer avec les dossiers brûlants de l’heure, Tripoli redeviendra une priorité, surtout que la situation semble avoir atteint un point de non-retour.

Par Adama Ouédraogo Damiss

L’Observateur Paalga