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Autant le dire… : « Si j’échoue, ce sera à cause de vous »

Publié le jeudi 4 août 2011 à 04h05min

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On le savait engagé à faire bouger les lignes. Mais ce qu’on savait sans doute moins, c’est cette détermination, cette humilité et cet amour de la patrie qui guident chaque jour son action. Il nous l’a réaffirmé, nous qui sommes ses confrères et qui avons eu l’opportunité d’être reçus ce vendredi 29 juillet 2011 à sa résidence « autour d’un verre ».

Luc Adolphe Tiao, nommé Premier ministre le 18 avril 2011, alors que le Faso était en ébullition après la mort dans des conditions suspectes de l’élève Zongo Justin. Que ce soit dans les casernes, dans les marchés, dans les services publics ou para-publics, dans les commissariats, etc, tout le monde était agité t le navire Burkina Faso tanguait sérieusement.

« C’est avec beaucoup de surprise que j’ai appris qu’il avait pensé à moi pour être Premier. Je n’y étais pas du tout préparé parce que, dans la vie chacun de nous se dessine au moins une trajectoire. Moi je pensais déjà à ma retraite. Finalement je me suis dit que s’il a voulu que ce soit moi, pourquoi pas ne pas me jeter à l’eau. Surtout que c’est pour servir mon pays ». Voilà comment Luc Tiao a résumé son arrivée à la primature ce 18 avril 2011.

Cent jour après, puisque la rencontre a coïncidé avec ses 100 jours à la primature « les choses avancent mais pas au rythme que moi-même j’aurais voulu ». Il est évident que la tension a énormément baissé. Les Burkinabè, comme dirait l’autre, sont revenus à la raison. « Mais cela ne suffit pas, il faut rester vigilent », a indiqué le Premier ministre. Avant d’ajouter « Nous ne ferons pas de miracles. Mais compte tenu de la volonté politique très affichée, je pense qu’il nous faut traduire au quotidien les aspirations des Burkinabé par des actes concrets ». Car Luc Tiao est convaincu d’une et une seule chose : « nous sommes là pour servir la nation et non se servir ». Mais dans quelles conditions ? « Il nous faut de l’humilité. Car je dis souvent aux ministres que c’est par des concours de circonstances que nous sommes au gouvernement. Nous ne sommes pas les meilleurs au Burkina.

C’est pourquoi, nous devons être des modèles avec naturellement nos forces et nos faiblesses. C’est aussi cela et il faut que les gens comprennent cela ».
Cependant, à ses confrères Luc dit : « si vous avez la preuve que quelqu’un se sucre sur le dos du peuple, il faut le dénoncer. Je suis prêt à prendre mes responsabilités, mais il faut que cela soit avéré. Je suis de bonne volonté ». Pour la liberté de presse, « vous pouvez compter sur moi. Je tiens fondamentalement à la liberté de presse. S’il y a des entraves à un niveau donné, faites-moi savoir et vous verrez. Je suis journaliste, et c’est ce que je sais faire le mieux ». Puis avec ses confrères il conclut : « si j’échoue ce serait en partie à cause de vous parce vous ne m’aurez pas accompagné franchement ».

C’est désormais clair pour tous ceux qui n’étaient pas sûrs de la volonté, de l’engagement et du souci permanent de Luc Tiao et son équipe gouvernementale de conduire le Burkina Faso vers des lendemains meilleurs. Seulement, ils ne demandent qu’une seule chose : l’accompagnement sincère. Car en effet, nul engagé, déterminé et soucieux qu’il soit ne peut tout seul faire bouger les choses dans le bon sens dans un pays. D’où notre responsabilité collective, chacun à son niveau, à faire en sorte que ce qui nous arrivé soit du passé. Mais un passé qui sur lequel nous devrions nous fonder pour envisager notre devenir commun.

Les chantiers sont nombreux et bien ouverts. Si bien que celui qui attend de « voir comment ça va se passer » se sera fourvoyé quand l’heure du bilan sonnera. Le Burkina Faso est à la croisée des chemins. Pour son avenir qui recommande que chacun apporte sa pierre à son édification.

Dabaoué Audrianne KANI

L’Express du Faso

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Vos commentaires

  • Le 4 août 2011 à 08:22 En réponse à : Autant le dire… : « Si j’échoue, ce sera à cause de vous »

    Mais, Excellence Monsieur Le Premier Ministre, si vous êtes convaincu que les membres du gouvernement ne sont pas les meilleurs, pourquoi alors vous ne faites pas le choix des meilleurs pour garantir les chances de votre succès ? Votre échec éventuel se trouvera, le cas échéant, dans cet énigme si vous ne trouvez pas rapidement la clé et non pas au niveau des journalistes qui vont certainement toujours faire leur travail consciencieusement. Je vous ai promis de vous dire toujours la vérité. En voilà une, comme d’habitude.

    Enfin, Excellence, regardez un peu l’état des routes dans les quartiers périphériques de Ouagadougou pour ne prendre que cet exemple basic. Cela donne l’impression qu’il n’y a pas de gouvernant dans notre pays. Faites quelque chose de visible à ce niveau-là s’il vous plaît sans invoquer la faiblesse des moyens car la fin justifiera toujours les moyens. les bonnes idées sont là, mais les applique-t-on toujours ? Bonne chance à vous !

  • Le 4 août 2011 à 10:04, par Un citoyen En réponse à : Autant le dire… : « Si j’échoue, ce sera à cause de vous »

    Tout notre souhait est que vous n’échouez pas. Ce n’est pas pour remettre en cause le travail abattu par le Monsieur le PM, mais ce n’est non plus pas les sorties médiatiques à tout vent qui vont résoudre les problèmes. A mon avis avis on peut être moins médiatiques et être aussi efficace en posant des actions plus visibles.
    En rappel, malgré toute vos sorties et des autres membres du gouvernement les mesures prises pour réduire le cout des denrées ont du mal à passé. En effet, le prix du riz n’a pratiquement pas baissé et avec le ramadan le prix du sucre s’est envolé au grand dame des populations.
    A force d’être toujours les jours sous nos yeux à nous faire croire que tout bouge on finira par vous comprendre que nous ne sommes pas des "nez percés". N’oubliez surtout pas que votre prédécesseur avait pour stratégie la même chose que vous faites aujourd’hui. Donc je refuse que vous vous en-prenez à nous si vous échouez. Il faut assumer sa politique. Bon vent. "Pain et liberté pour le peuple"

  • Le 4 août 2011 à 11:10 En réponse à : Autant le dire… : « Si j’échoue, ce sera à cause de vous »

    Merci pour le rappel des propos du premier ministre surtout qu’il donne des leçons aux journalistes .Il va échouer son mandat parce que le Burkina-faso est devenu Ribastabb-tinga c’est à dire vivre pour soi.J’ai meme pitié du premier ministre car chogo..chogo il va tomber dans les pièges de ceux qui veulent manger...S’il veut comprendre le faso, qu’il évite tout le cérémonial protocolaire autour de lui et souvent se mettre dans la rue pour écouter la voix des vrais citoyens du pays .S’il arrive à le faire 2fois à Ouagadougou
    à 1fois à Arbinda ,2fois à Bobo et s’arreter à la gare de Boromo et voir comment vivent les habitants du faso,il poura réussir sa mission et avec l’ensemble des Burkina-bè

    • Le 6 août 2011 à 20:33, par Timbila En réponse à : Autant le dire… : « Si j’échoue, ce sera à cause de vous »

      Bravo ! Bel analyse ! c’est vrai qu’un tour dans les vrais quartiers, dans les villages, des sorties dans les services, nos hôpitaux périphériques aideront beaucoup de nos ministres à revenir sur terre, au milieu du peuple. Apres ça ils comprendront le fossé qui se creusent et feront moins de discours pour se concentrer sur le travail. le peuple voit et n’a pas besoin qu’on sorte à tout vent lui dire qu’on travaille ou que ça va. tu n’arrives pas à manger ou à te soigner et on te dit que ça va, que l’inflation est maîtrisée,et que la croissance est au fixe avec des indicateurs encourageant... PM on compte sur toi pour bousculer les mentalités.

  • Le 4 août 2011 à 17:11, par Barkbiiga En réponse à : Autant le dire… : « Si j’échoue, ce sera à cause de vous »

    C’est vrai que c’est l’union qui fait la force.il faut l’engagement de tous les acteurs pour faire avancer le pays.
    quand je prends effectivement l’exemple des routes,ce qui me parait très difficile a comprendre pourquoi à chaque fois des paroles intéressantes et non des actes concrets. Si depuis vingt ans la si chaque nomination d’un ministre égal à la réalisation d’un petit tronçon de route, je pense que actuellement presque tous les quartiers étaient bien goudronnés avec des canniveaux propres et cela évitera de toujours reprendre les choses à zéro, diminuer un peu la poussière et reduire un peu certaines maladies.

    Mais on voit que chaque nomination, on se precipite de gonfler seulement les comptes, avec les grosses voitures et autres tous en oubliant que des gens souffrent.C’est bien beau de gonfler mais n’oublier pas que vous n’irez pas à la tombe avec tout ca.

    SVP un peu d’humaniste à l’égard de la population.

    • Le 4 août 2011 à 21:12, par Chercheur En réponse à : Autant le dire… : « Si j’échoue, ce sera à cause de vous »

      Blaise n’a pas pensé à vous par hazar excellence, il a pensé à vous car il sait que vous êtes ambassadeur dans le pays qui dirige réellement le Burkina, qu’est qui prouve qu’il n’a pas été conseillé de vous choisir pour faire bonne impression devant ceux qui nous dirigent réellemnt et espérer avoir du soutient en cas de rébellion !!
      C’est comme le cas de Tertus Zongo, on appelé Tertus Zongo(précedemment Ambassadeur au USA) pour inspirer la confiance des Americain sur le projet méllénium !!
      Et Comm c’est pas sorcier le projet milénium est en marche !!!
      Donc on est pas surpris !!!!

    • Le 4 août 2011 à 21:43 En réponse à : Autant le dire… : « Si j’échoue, ce sera à cause de vous »

      Baarkbiga a raison sur toute la ligne. si on faisait pour les provinces pendant la fête du 11 décembre pour rénover les infrastructures des quartiers, on ne sera pas là à patauger dans la boue dans les quartiers périphériques de Ouagadougou.
      On ne parle même pas de Bobo et des autres chefs lieu de province sans compter dans les villages reculés. L’échec est assuré si le nouveau premier ministre fait comme d’habitude. Je suis d’office convaincu que ce ne sont pas les sorties médiatiques qui vont changer grand chose dans le développement du pays. Et pourtant, les idées sont là... les maigres moyens aussi pour les réaliser.

  • Le 4 août 2011 à 19:11, par obondaano En réponse à : Autant le dire… : « Si j’échoue, ce sera à cause de vous »

    A l’entendre parler on sent la force de sa sincérité.
    ce monsieur va reussir je vous assure.
    il connaît le pays il sait comment les gens vivent donc tout ce dont il a besoin c’est que l’information remonte à temps. car quelque soit sa volonté il ne peut surveiller tout le monde à la fois. Effectivement si les journalistes d’investigations s’y mettent les choses vont bouger.
    ne le comparer pas à ZONGO car lui tout le monde le connaissait un gros parleur et rien à la fin.

    Li ba tuo (ça ira !)

    par Obondaano (le propriétaire lui même)

  • Le 5 août 2011 à 11:34 En réponse à : Autant le dire… : « Si j’échoue, ce sera à cause de vous »

    Félicitations Monsieur le Premier Ministre pour le travail abattu et les combats que votre équipe mène sur le terrain. Si vous réussissez et nous le souhaitons fortement, le peuple burkinabé vous en sera reconnaissant et le monde de la presse en sortira reconforté et honoré.
    L’adoption de la convention collective, le combat pour garantir la liberté de presse au Burkina, le financement continue de la presse privée...tout cela c’est bien !!!!
    Et la carrière étouffée de tous ces agents de la presse qui ont maintenant le regard tourné vers vous comme le ferait un cultivateur scrutant le ciel pour déceler le signe d’un nuage salvateur ???????????
    Monsieur le Premier Ministre, aidez la presse pour qu’elle puisse vous aider à ne pas "échouer".

  • Le 6 août 2011 à 07:43, par N’maway En réponse à : Autant le dire… : « Si j’échoue, ce sera à cause de vous »

    Il faut dynamiser la sossuco, motiver les paysans a produire massivement du riz et des cereales. Mieux, trouver une variete de riz qui s’adapte a nos terres cultivables et non seuleument dans les bafonds. Si les paysans produisent plus du riz, ils seront moins dependents des commercants, qui baisseront les prix si la demande de riz est faible. Encourager la production du sucre a Banfora en satisfaisant les travailleurs surtoute la chaine de production. Ceci passe par une bonne volonte du gouvernement.

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