LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

SOUTENANCE DE THESE A L’UNIVERSITE DE OUAGADOUGOU : La démocratie africaine mise à la loupe de Rousseau par Mounkaïla Aichatou

Publié le jeudi 4 août 2011 à 04h03min

PARTAGER :                          

Mounkaïla Aïchatou Seyni a soutenu, le 1er août 2011, à l’amphi II de l’université de Ouagadougou, sa thèse de doctorat unique en philosophie. Sa réflexion a porté sur le thème "Analyse rousseauiste du processus de démocratisation en Afrique post-coloniale".

Le département de philosophie de l’Unité de formation et de recherche en sciences humaines (UFR/SH) de l’université de Ouagadougou a abrité le 1er août dernier la soutenance de la thèse unique de doctorat de Mounkaïla Aïchatou Seyni. Il a fallu trois heures d’horloge à Mme Mounkaïla pour présenter et défendre sa thèse dont le thème est "Analyse rousseauiste du processus de démocratisation en Afrique post-coloniale". Mounkaïla Aichatou Seyni s’est livré à un exercice de philosophie appliquée qui s’inspire de la pensée de Jean Jacques Rousseau afin de proposer des voies et moyens susceptibles d’améliorer la gouvernance en Afrique.

Dans la présentation de son travail, Mme Mounkaïla a rappelé les principes clés de la démocratie telle que prônée par Rousseau. Ce sont entre autres l’égalité, la liberté, la justice, la souveraineté et la sauvegarde de l’intérêt général. Elle a précisé que selon Rousseau la souveraineté appartient au peuple. Elle a par la suite établi une relation entre les principes de la démocratie édictés par Rousseau et les réalités démocratiques vues en Afrique. Suite à cette analyse, il ressort qu’il y a des avancées parmi lesquelles l’ adoption de constitutions par les Etats africains, l’organisation régulière d’élections, l’instauration du multipartisme et l’existence d’une société civile. Par ailleurs, les difficultés qui subsistent sont de nature à entacher les progrès démocratiques.

Il s’agit notamment de l’absence d’une véritable séparation des pouvoirs législatif, judiciaire et exécutif, le refus de l’alternance politique, la répétition des coups d’Etat et l’utilisation abusive des forces de sécurité et de défense par certains dirigeants pour conforter leur dictature. Le jury, composé de cinq membres et présidé par Amadé Badini, professeur titulaire dudit département, après une analyse minutieuse du travail confiné dans un document de 370 pages, l’a sanctionné par la mention très honorable. C’est visiblement un sentiment de joie et de satisfaction qui animait notre nouveau docteur tout juste après la délibération du jury.

Mme Mounkaïla a justifié le choix de son thème fondé sur la pensée de Rousseau par le fait que ce dernier est l’un des fondateurs de la démocratie. Quant au choix de la philosophie politique comme domaine de recherche, il n’a pas été motivé par une quelconque ambition d’embrasser une carrière politique, a confié l’impétrante. Elle espère tout de même un jour enseigner la philosophie dans une université afin de servir les jeunes. Invitée à se prononcer sur la démocratie nigérienne, elle a déploré les multiples coups d’Etat qui ont secoué son pays, le Niger, depuis 1996. Néanmoins, elle s’est rejouie de l’amorce démocratique constatée dans son pays depuis la récente élection présidentielle qui a consacrée l’accession de Mahamadou Issoufou à la magistrature suprème.

Ousséni SEBRE et Roger SANKARA (Stagiaires)

Le Pays

PARTAGER :                              

Vos commentaires

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Plongez dans l’univers infini de Space Fortuna Casino