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ACCIDENTS DE LA ROUTE AU BURKINA : Une responsabilité collective

Publié le mardi 26 juillet 2011 à 03h19min

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Combien de morts faut-il atteindre sur nos routes avant que les Burkinabè (gouvernants et gouvernés) se réveillent enfin ? Malgré les drames quotidiens avec leur lot de vies fauchées et de familles endeuillées, la prise de conscience n’est pas encore effective. Le dimanche 24 juillet dernier, la route a encore tué par la faute des hommes. Pire, cela s’est passé à quelques encablures du lieu de l’accident survenu le 15 novembre 2008 et qui avait fait plus d’une soixantaine de victimes à Boromo. Comme si l’univers se chargeait de nous rappeler notre inconscience. Car, à y voir de près, c’est de l’irresponsabilité collective. Malgré les discours, les politiques et les structures qui se créent, on a du mal à voir une ligne directrice claire.

Le gouvernement semble avoir décidé de fermer les yeux sur l’indiscipline sur les routes du Faso. En tout cas, il ne s’est pas donné les moyens de mettre fin aux surcharges des transporteurs et d’interdire la circulation des "ercueils roulants". Et que dire du mauvais état des routes qui est l’une des causes de l’insécurité routière au Burkina ? Malgré ses efforts, nos routes reflètent encore le sous-développement de notre pays, car le plus souvent non bitumées. Celles qui sont goudronnées (en général assez étroites) verront leur durée de vie écourtée par les surcharges dont on n’a pas encore eu la solution, ou les mauvais travaux. Et en fin de compte, ces voies seront parsemées de cratères, toutes choses qui sont à la base d’autres accidents.

Mais, l’Etat seul peut-il assurer la sécurité routière si les Burkinabè eux-mêmes s’en soucient comme d’une guigne et excellent dans les comportements les plus irresponsables ? Excès de vitesse, imprudence, fatigue et conduite en état d’ébriété, mauvais dépassements, etc. ; la liste est longue et les citoyens, en dépit de la mort qu’ils côtoient tous les jours, sont toujours aussi pressés et intolérants. En cela, on peut dire que l’éducation civique a failli parce que la sécurité routière n’est plus enseignée à l’école primaire. Si fait que les enfants grandissent et se voient offrir des montures par leurs parents, lesquels ne prennent pas toujours la précaution de leur faire apprendre le code de la route.

Et que penser des compagnies de transport dont le business ne connaît pas toujours éthique professionnelle ? Tous les jours, la vie de bien des passagers est sacrifiée sur l’autel de leur profit. Et ce genre de comportements aura longue vie tant que les passagers ne se décideront pas à refuser les cars surchargés et en mauvais état, même quand ils sont pressés. Complaisance et inconscience dont l’explication simpliste est la pauvreté. En réalité, les Burkinabè sont plutôt pauvres dans la tête, eux qui paient des tickets de transport pour acheter leur malheur en fermant les yeux sur des comportements dangereux. La responsabilité de tous est engagée dans l’insécurité routière que connaît le Burkina. Voilà pourquoi la prise de conscience doit être collective. Si les Burkinabè ne se réveillent pas, la route va continuer à dicter sa macabre loi…

SIDZABDA

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 26 juillet 2011 à 11:29, par nouveaufou En réponse à : ACCIDENTS DE LA ROUTE AU BURKINA : Une responsabilité collective

    Je pense en toute franchise que les autorités de ce pays ne veulent le bien être des voyageurs. En plus, sachons une chose, elles sont toutes propriétaires de société de transport et ou actionnaires.
    Sinon, je ne comprends pas,encore, je repete, je ne comprends plus rien moi. COmment comprendre ?
    L’ONASER fait quoi ?
    La police nationale est où ?
    Et cette police municipale ?
    On recrute des agents pourquoi faire chaque année ? Pour rester aux carrefours et raquetter les petits gens qui brulent les feux tricolors ou pour la sécurité des personnes et des biens ?
    Peuple du BF, ressaisi toi.

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