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Article 37 : Si on devait lire entre les lignes...

Publié le vendredi 22 juillet 2011 à 12h23min

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Après la fin des travaux du Conseil consultatif sur les réformes politiques (CCRP), la classe politique, l’opinion et monsieur Tout-le-monde se demandaient quelle suite serait réservée aux résultats de 3 semaines de cogitation de 68 intelligences venues d’horizons différents.

Pour mémoire, les conseillers du CCRP sont parvenus à des sujets consensuels, mais qui ne sauraient occulter certains problèmes, et non des moindres, qui fâchent : au nombre de ces derniers, il y a la question matricielle de l’article 37, qui cristallise toutes les passions. Va-t-il être toiletté pour permettre à l’actuel locataire de Kosyam de s’offrir un nouveau bail après 2015 ? Ou rester tel pour provoquer une alternance ?

Si on se fonde sur les conclusions du CCRP, à partir du moment où l’article querellé a rencontré une opposition majoritaire et expresse à sa modification, il restera en l’état, ou au mieux on le verrouillera davantage ; mais, comme nous l’avons souligné dans notre Commentons l’événement du lundi 18 juillet 2011, le CCRP a beau avoir pondu un bon document, il n’est qu’un organe consultatif. Il ne décide de rien. L’état de veille des citoyens doit donc être au maximum, et le devoir de vigilance s’impose. L’histoire de la IVe République est jalonnée de "commissionnisme" et de mesures cosmétiques qui n’ont eu pour effet que d’éluder les vraies préoccupations du peuple.

Si on ajoute le fait qu’il y a toujours des esprits machiavéliques qui continuent à soutenir Mezza Voice qu’il faut coûte que coûte passer par "l’épreuve" du référendum pour trancher ce nœud gordien, il y a de quoi ne pas baisser la garde. Cependant, de tous ces chœurs autour de l’article 37, s’il y a bien quelqu’un dont l’avis était attendu, c’est le Primus Parens : Blaise Compaoré.

N’oublions pas qu’il n’a jamais pipé mot de façon claire sur ses intentions, se contentant toujours de botter en touche lorsqu’un journaliste impertinent l’interrogeait sur cet article fondamental pour lui. En tout cas, en attendant ce qu’il dira après la tenue des assises nationales, les choses semblent se préciser, du moins si l’on se réfère à ce qu’il a affirmé hier 21 juillet 2011 juste avant d’avoir le rapport entre les mains.

Verbatim : "J’exprime ma disponibilité à œuvrer avec tous, au respect de la Constitution du Burkina Faso et j’invite tous les acteurs de la vie politique à fonder leurs pensées et leurs projets sur les dispositions de notre Loi fondamentale... Je voudrais, en cet instant solennel, redire à mes concitoyens et concitoyennes que, guidé par les exigences de la République, je repose mes idéaux sur la Constitution, ciment des nobles options de notre peuple". Bien sûr, certains diront qu’il faut user de l’hermeneutique (science des interprétations) pour décortiquer ces bouts de phrase. Bien sûr, promesse de grand n’est pas héritage. Et en la matière, tant que, sur l’article 37, rien de définitif n’aura été décidé, il faut éviter les conclusions hâtives.

En lisant pourtant entre les lignes Blaise Compaoré, on a l’impression qu’il a fini par se faire une raison. Et ses thuriféraires avec lui : il y a bien une vie après la présidence. Mis au trébuchet, ces propos du grand Manitou font contrepoids à ceux qui veulent une rallonge du mandat présidentiel.

Pour le moment, le chef de l’Etat ne peut pas être plus limpide que cela, car il ne faut surtout pas s’attendre à ce qu’il affirme urbi et orbi : "Non je ne serai pas candidat en 2015".

C’est sans doute par petites touches successives et subrepticement qu’on finira par dérouler le fil de sa pensée. De toutes les façons, 2015, c’est si loin et si proche, et il a surtout des promesses de son quinquennat à tenir ; car en toute chose, c’est la fin qui importe.

Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 22 juillet 2011 à 08:13, par Teng-biiga En réponse à : Article 37 : Si on devait lire entre les lignes...

    « Car il ne faut surtout pas s’attendre à ce qu’il affirme urbi et orbi : "Non je ne serai pas candidat en 2015". » Pourquoi pas M. Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana ! Si on respecte le Peuple ? ATT a dit depuis belle lurette à ses concitoyens et à la classe politique malienne qu’il ne briguera pas un autre mandat et le Mali n’a pas pris feu que je sache. Au contraire, la compétition est ouverte et se déroule dans un esprit républicain et les investissements se poursuivent car, le Mali restera le Mali sans ATT.
    Pourquoi tout est si différent chez nous. Attendons de voir.
    Teng-biiga

    • Le 22 juillet 2011 à 21:23, par MILOGO En réponse à : Article 37 : Si on devait lire entre les lignes...

      VOUS AVEZ PARFAITEMENT RAISON CHER AMI, POUR MOI BLAISE COMPAORÉ MANQUE DE COURAGE ET DE LOYAUTÉ ENVERS LE PEUPLE. APRÈS LA JOURNÉE DU PARDON, ON NE DEVAIT PLUS SE CONTENTER DE LIRE ENTRE LES LIGNES POUR DÉCHIFFRER DES ENGAGEMENTS.

      LE PROPRE DE LA NOBLESSE C’EST DE SURPRENDRE DANS L’ATTENDU ET DANS SES PROMESSES MON CHER PRÉSIDENT.

      CONTRAIREMENT À LA MAJORITÉ DE MAUVAIS GRIOTS QUI VOUS ENTOURENT ET NE SAVENT QUE PROFITER DE VOTRE LARGESSE SANS MANQUER L’OCCASION DE PROFITER DE VOS ERREURS, VOUS VOUS SAVEZ CE QU’EST L’HONNEUR. ALORS SURPRENEZ NOUS DANS VOS ENGAGEMENTS MONSIEUR LE PRÉSIDENT.

      ET SURTOUT OBLIGEZ VOS CAMARADES À PLUS DE MATURITÉ ; QU’ILS MONTRENT QUE APRÈS VOUS ILS SERONT PAS DES INCAPABLES ET QU’ILS ONT APPRIS DE VOTRE GRANDEUR.

  • Le 22 juillet 2011 à 09:34 En réponse à : Article 37 : Si on devait lire entre les lignes...

    Finalement, Blaise n’a rien dit pour 2015 s’il se représentait ou pas. Si la constitution est modifiée en son article 37, cela signifie qu’il se présente. Si cet article reste tel quel, il ne se présente pas. Bref, on n’avance pas vers l’alternance et une véritable démocratie.

  • Le 22 juillet 2011 à 09:52, par SOUM En réponse à : Article 37 : Si on devait lire entre les lignes...

    C’est là où nos analystes politique doivent faire prévaloir leur talent. A mon avis Blaise a été clair ; il va respecter la constitution, ce qui signifie que l’article 37 ne sera pas révisé. Il appartient à la presse de faire des analyses non pas pour semer le doute sur le maintien en l’état ou la révision de l’article 37, mais d’exposer des arguments forts du discours du président qui indiquent qu’il ne se présentera plus.(cf les citations contenues dans l’article). J’ai comme l’impression que les gens ne s’attendaient pas à une telle déclaration de Blaise. Et voilà l’occasion de le mettre dos au mur !Candidats du CDP et de l’opposition à vos marques donc !

  • Le 22 juillet 2011 à 10:09 En réponse à : Article 37 : Si on devait lire entre les lignes...

    Soyez vigilant seulement. Si Blaise organise un referandum, as t-il respecté oui ou non la constitution ? Je crois que oui puisqu’il n’ait pas dit dans la constitution actuelle qu’ilest interdit de modifier le 37. On peut respecter la constitution sans que ça ne plaise à l’opposition et à une partie de l’opinion publique.

  • Le 22 juillet 2011 à 10:16, par le richeplus En réponse à : Article 37 : Si on devait lire entre les lignes...

    Avec la constitution actuelle, Si L’opposition empeche au CDP de modifier l’article 37 pendant que la loi fondamentale n’en fait pas un interdit, l’opposition n’aura pas respecté la constitution. C’est pour ça que Blaise les invite à respecter à la lettre la loi fondamentale. Je crois que le prési a bien parlé. La constitution a tout prévu. ce qui ne peut pas etre modifié ET Ce qui peut etre modifié et comment (par l’assemblée ?, par referandum ? etc.). Que personne n’interdise ce qui n’est pas interdit par le peuple. Respectons notre constitution.

  • Le 22 juillet 2011 à 11:10, par alino En réponse à : Article 37 : Si on devait lire entre les lignes...

    Il a dit "je vais respecter la constitution", mais pas "je ne vais pas modifier la constitution" nuance !!! Il va respecter une constitution modifiée et il aura tenu parole. Ne lisons pas entre les lignes.

  • Le 22 juillet 2011 à 11:26, par Rasmané En réponse à : Article 37 : Si on devait lire entre les lignes...

    A lire cet article, je me rejouis de voir que le niveau de notre presse a evolué dans mon pays. Mr Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana a dit haut et fort ce que beaucoup hesitent de dire. C’est bien une evolution. Felicitations.
    Blaise finira par accepter le constirution ainsi. L’immunité que le CCRP lui est deja assez.

    Rasmané

  • Le 22 juillet 2011 à 11:32, par Bachata En réponse à : Article 37 : Si on devait lire entre les lignes...

    Quand il dit de se referer a la constitution, il tient un double langage : soit ne plus se representer, soit modifier la constitution car cette même constitution donne quitus à l’assemblée nationale ou au peuple par referendum, la possibilité de la modifier. Trop fort, ce Blaise....Wait and See

  • Le 22 juillet 2011 à 11:49, par Général Galland En réponse à : Article 37 : Si on devait lire entre les lignes...

    On dépenses des millions pour gérer le flou. C’est un vrai gaspillage.

  • Le 22 juillet 2011 à 13:06, par Le Manitou En réponse à : Article 37 : Si on devait lire entre les lignes...

    Ah !Monsieur ZOUNGRANA !Vous êtes toujours pedant dans vos écrits. Pas un article sans expression latine. Vous êtes un ancien séminariste ou quoi ? Moi ça me fait plaisir de decouvrir de nouveaux mots ou expressions que je me débrouille pour comprendre. J’enrichis mon vocabulaire. Cela n’enlève en rien la qualité de votre article que je trouve objectif. Merci et aux prochains mots et expressions nouveaux.

  • Le 22 juillet 2011 à 14:40, par le pauvre En réponse à : Article 37 : Si on devait lire entre les lignes...

    le peuple parle, blaise n’entend jamais ; blaise parle , le peuple ne comprend rien de ce qu’il dit.c’est ça la démocratie made in faso

  • Le 22 juillet 2011 à 14:42 En réponse à : Article 37 : Si on devait lire entre les lignes...

    Je trouve que Dieudonne Zoungrana fait fausse route ici en disant qu’il y a une volonté claire du Président de lâcher l’affaire. Quand le Président dit qu’il veut respecter la constitution, cela ne veut pas dire qu’il ne va pas la modifier. En modifiant l’article 37, comme il le souhaite et le fait dire par ses partisans, il ne "viole pas la constitution", il la respecte. C’est constitutionnel, mais on a dit qu’on ne veut pas. C’est ce qu’on craint. Donc, vous comprenez que les gens veuillent que le Président dise clairement qu’il ne va pas toucher l’article 37, ni passer par quelque subterfuge que ce soit pour se maintenir au pouvoir après 2015. Enfin, qu’il dise "je suis a mon dernier mandat". Ce sera bon a prendre en attendant de voir ce que vaut sa parole de maintenant, s’il va se renier ou pas. Ce sera un autre combat.
    Je conclu en disant que l’optimisme du journaliste est naïf, a moins que lui-même ne participe a une campagne d’hypnotisation des gens afin de leur faire baisser la garde.

  • Le 22 juillet 2011 à 19:59 En réponse à : Article 37 : Si on devait lire entre les lignes...

    Vraiment l’optimisme de ce journalite est béant, car Blaise dit qu’il va respecter la constitution. Est-ce-qu’il pouvait dire le contraire ? Mais la question est toute simple. Va-t-il modifier l’article37 oui ou non ? l’intention est belle présente, si non on allait mettre une clause au niveau du CCRP pour sa non revision. Pourquoi il refuse de s’exprimer de manière clair et précise là-dessus. Il attend qu’on saute le verrou de l’article37 et il se presentera en 2015 et il aura respecter la constitution.

  • Le 22 juillet 2011 à 21:27 En réponse à : Article 37 : Si on devait lire entre les lignes...

    Vous n’êtes pas fatigués d’essayer de comprendre les discours de Mr BLAISE COMPAORE ? Et bien continuer et lisez même entre les lignes si vous comprendrez quelques choses. Nous nous attendons 2015 !
    A bon entendeur salut

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