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CÖTE D’IVOIRE/GHANA : Ces réfugiés à problèmes

Publié le jeudi 21 juillet 2011 à 02h21min

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Les nouvelles ne sont pas très bonnes du côté du Ghana. En effet, ce pays abrite de nombreux réfugiés ivoiriens qui ont fui les combats entre les forces fidèles à Alassane Dramane Ouattara (ADO) et celles de Laurent Gbagbo. Parmi eux, des civils, mais surtout des combattants dont 55 qui ont maille à partir avec les autorités ghanéennes pour port illégal d’armes à feu. Ces personnes violent ainsi leur statut de réfugiés et mettent les autorités ghanéennes dans une situation qui les oblige à sévir. Deux raisons militent pour cela. D’abord, il y a infraction à la loi sur le port d’arme. Ne rien faire faciliterait le trafic d’armes dans les camps de réfugiés, ce qui entraînerait de facto un climat d’insécurité.

La seconde raison est d’ordre politique. A partir du moment où l’ONG Wanep a publié cette information, Accra est tenu de revoir sa gestion des camps de réfugiés afin d’éviter que ceux-ci ne servent de base-arrière à d’anciens combattants pour déstabiliser le pouvoir de ADO. On sait que le Ghana a eu une position mitigée lors de la crise post-électorale, surtout lorsqu’il s’est agi de déloger Laurent Gbagbo par la force, une attitude qui a pu laisser croire qu’il roulait pour l’enfant de Mama. Accra doit donc donner des gages au nouveau pouvoir ivoirien afin de lever tous les doutes nés de la crise post-électorale. L’ONG ghanéenne fait état de « port d’une grande quantité d’armes, d’objets de guerre qu’elles (les personnes arrêtées) sont censées ne pas détenir". C’est cela le plus inquiétant dans l’histoire.

Personne, aujourd’hui, ne maîtrise les quantités d’armes qui circulent à l’intérieur du pays ou dans les camps des réfugiés. A la frontière avec le Libéria, la situation est encore plus inquiétante. C’est le fief de l’ancien président et toutes les milices qui y sévissaient avaient des supplétifs venus du Libéria. Ce pays, on le sait, a lui aussi connu la guerre et ses mouvements rebelles qui ont du mal à tirer définitivement un trait sur leur passé. Le président ADO a donc du pain sur la planche. Il lui faut non seulement sécuriser son pays, mais aussi s’assurer du soutien des voisins comme le Ghana et le Liberia afin que ses frontières soient les plus sûres possibles. Une diplomatie de bon voisinage s’avère nécessaire pour éviter ce qui s’est passé en RD Congo, lorsque le Rwanda avait décidé de rapatrier de force ses ressortissants afin de les délivrer des griffes des groupes rebelles qui se cachaient dans les camps.

La mission de reconstruction que le président Alassane Ouattara s’est assignée est vouée à l’échec si les Ivoiriens ne se sentent pas en sécurité dans leur pays. C’est sur ce pilier sécuritaire que renaîtra peu à peu la confiance pour attirer les investisseurs indispensables à la relance économique. Gagner la guerre n’a déjà pas été une sinécure. Sécuriser totalement le pays et le reconstruire ne sera pas non plus une partie de plaisir.

Abdoulaye TAO

Le Pays

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