LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

CCRP : Les refondateurs satisfaits à plus de 75%

Publié le jeudi 21 juillet 2011 à 14h40min

PARTAGER :                          

Les leaders des partis signataires du manifeste pour la Réfondation nationale ont livré, lors d’un point de presse tenu, le samedi 16 juillet 2011 à l’Espace or, le bilan de leur participation aux travaux du Conseil consultatif pour les réformes politiques (CCRP).

Si les réformateurs se félicitent d’un certain nombre d’avancées telles que l’extension de la saisine du Conseil constitutionnel, un citoyen burkinabè les réaménagements au niveau du Conseil supérieur de la magistrature (CSM), l’adoption des états généraux de l’armée pour sa réfondation, le maintien en l’état de l’article 37… ils notent cependant des insuffisances pour la gouvernance électorale, la diminution du train de vie de l’Assemblée nationale, entre autres. Avant les échanges avec les journalistes, le maître de cérémonie, Ram OUEDRAOGO a demandé une minute de silence au nom de l’épouse de Me Hermann, Marie Claude YAMEOGO et de l’ex-président de la CENI, Moussa Michel TAPSOBA qui a tiré sa révérence.

Les travaux sur les réformes sont aujourd’hui en cours. Me Hermann YAMEOGO, Ram OUEDRAOGO, Soumane TOURE, le Dr Alain ZOUBGA et El hadj Amadou DABO, principaux animateurs du point de presse jugent satisfaisants les résultats du CCRP. « C’est vrai que dans une rencontre de ce genre, dans une négociation on ne peut pas sortir avec de satisfaction à 100%. Mais on peut dire au moins à 75-80% nous repartons satisfaits », ont-ils dit.

Avant d’énumérer les résultats de sa participation au CCRP, le Mouvement de réfondation nationale s’est fait d’abord « un agréable devoir » de saluer tous les participants pour la franchise des échanges, l’esprit de tolérance et le respect de la différence des opinions. Ce qui, somme toute, a déclaré M. ZOUBGA, « a fait mentir ce contexte si empoissonné par une suspicion généralisée et un déficit grave de confiance entre contre-pouvoir de la société politique et société civile Celui-ci souligne : « le sens insoupçonné de diplomatie, d’effacement du président du Conseil consultatif sur les réformes politiques y aura grandement contribué ».

Faisant l’inventaire des acquis engrangés, les refondateurs se sont énorgueillis de la prise en compte, largo sensu de leurs propositions « Quant aux résultats proprement dits, pour l’essentiel, nos propositions en rapport avec les différents axes ont été prises en considération », a estimé le rapporteur ZOUBGA. Ce sont entre autres, des « points « chauds » comme les discussions sur la modification ou non de l’article 37 qui ont débouché sur le maintien en l’état de ladite disposition constitutionnelle ; l’élargissement de la saisine du Conseil constitutionnel à l’ensemble des citoyens ; la vice-présidence du Conseil supérieur de la magistrature sera assurée par un magistrat en la personne du président de la Cour de cassation ; la mise en place des états généraux de l’Armée.

Sur ce dernier sujet, Me Hermann YAMEOGO se fondant sur ce qui vient d’arriver, a fait remarquer le désamour qui s’est installé entre l’Armée et le peuple. Pourtant, a-t-il fait observer, « un peuple qui n’a pas confiance en son Armée est en insécurité ».

Quant à la question de l’amnistie, il a indiqué qu’elle a été de tout temps, un moyen pour les hommes de se réconcilier pour repartir sur de nouvelles bases : « Une collectivité ne peut pas être pétrifiée sur la base de frustrations. Il faut savoir pardonner pour avancer », a-t-il dit. Au nombre de la foisonnante liste de propositions figure, en plus de la question de la chefferie coutumière, l’extension du dialogue social et politique.

Des propositions qui n’ont pas été reçues

Au titre des propositions des refondateurs non retenues par le CCRP on note un parlement bicaméral à travers la création d’un sénat de type américain, c’est-à-dire une chambre qui sera responsable d’un certain nombre de questions et donc dotée de prérogatives telles que l’impeachment… un régime semi-présidentiel ; la suppression du CES (Conseil économique et social) ; la relecture de la loi sur le statut du chef de file de l’opposition.

Mais toutes ces propositions, seront reconduites aux prochaines étapes dont les régionales et les assises pour les faire passer.

Au sujet de la proposition de la baisse du train de vie de l’Assemblée nationale que « Cette proposition a toujours été du reste consignée dans les manifestes de nos différents partis. Mais le nombre que nous étions nous interdisait toute proposition de loi. Il est évident qu’à 4 où à 11, nous ne pourrons pas faire passer nos propositions de loi », a répondu Me Hermann YAMEOGO. Pour quoi ?

« La procédure législative est canalisée. Les propositions des députés sont étudiées au sein du bureau de l’AN pour en arriver à la proposition. Nous faisions nos propositions mais elles restaient toujours au bureau », a précisé El hadj Amado DABO.

« Une proposition qui était faite, quand elle ne rencontrait pas l’assentiment des autres, ne passait pas. Nous ne sommes pas des collabos », a ajouté Ram OUEDRAOGO.

Des élections de 2012

Pour les réfondateurs, reste que la question de la CENI fait des gorges chaudes. Ceux-ci pensent donc qu’il faut refonder la CENI qui contient des textes anti-démocratiques et le statut du chef de file de l’opposition politique avant d’aller vers les législatives et les municipales prévues pour 2012. Ce qui suppose que « les délais de 2012 ne soient pas considérés comme une date butoir si nous voulons avoir une gouvernance électorale véritablement améliorée », a signifié la déclaration liminaire.

D’autre part, la mise en place d’un Comité de suivi de la mise en œuvre de conclusions des différentes étapes des travaux sur les réformes politiques, indépendants et autonomes est proposé par les réfondateurs en lieu et place du gouvernement et / ou de l’A.N.

En tout état de cause, « nous avons avancé. Ce n’est pas seulement une victoire des politiques, c’est une victoire de tous les Burkinabè. Parce que ce qui se dessine actuellement, ce n’est pas à l’avantage du pouvoir, ni, de l’opposition encore moins d’un parti particulier : gardons le cap », a exhorté Me Hermann YAMEOGO.

Wendpouiré Aristide OUEDRAOGO
L’Opinion

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 21 juillet 2011 à 15:07, par EG En réponse à : CCRP : Les refondateurs satisfaits à plus de 75%

    Vous êtes vraiment des collabos car en quoi le rapport de ce CCRP était meilleur à celui des conseils des sages et/ou du MAEP ?Tout ça c’est du bla bla bla

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Article 37 : Une camisole de force !
Assises nationales : Tout est bien qui finit bien